jeudi 28 avril 2022

réseau Courbis-Cascade

Lionel, Thierry, Pat

mardi 26 avril

Vendredi dernier, je débute en solo la refonte totale de la topographie du réseau en même temps que la reprise des explorations ; il faut jongler avec le risque météo qui ferme temporairement toute une partie de la cavité. Dès la descente du 1er puits, un amont très court se présente : le fond lavé et le remplissage m'indiquent un écoulement temporaire et il y a un petit courant d'air ! Retour donc le mardi avec Lionel et Pat où les deux départs font l'objet de désobstruction.

L'entrée minuscule est très difficile à détecter.

Au bas du 1er puits, se présente cet amont de 3 m de large mais avec de nombreux remplissages détritiques et de calcite.

De très beaux lapiaz de voûte agrémentent le plafond, preuve d'un remplissage intégral.

Les deux chantiers sont attaqués simultanément. Dans le passage inférieur, Pat et Lionel alternent pendant que je dégage le terminus supérieur. La seule massette est disputée par les deux camps !

Le conduit supérieur très remblayé.

Comme à son habitude, Lionel parvient à déloger une belle dalle dans le passage inférieur !

Le fond du passage inférieur paraît malheureusement bouché.

Le passage supérieur résiste mais on peut désormais passer la tête et voir du pénétrable sur 2 m ; après, ça tourne et c'est pas bien grand !

Le terminus supérieur avant déblayage ; notez l'important remplissage de galets, graviers, sable et cryoclast rejeté par l'eau.

Le fond dévoile une petite dune provoquée par le courant mais ça ne semble pas bien grand... mais un petit courant d'air s'en échappe.

L'emplacement perché de cet actif temporaire est pour le moins incongru et nécessitera un élargissement ponctuel avec d'autres moyens.

Balade ensuite jusqu'au collecteur temporaire pour Lionel qui ne connaît pas. Pas de Co2 ressenti ce jour là, par contre la crue est bien passée...

Le second puits.
L'étroiture de jonction très sévère avec la Cascade, aujourd'hui plus accessible.

L'arrivée du 1er puits.

Il reste beaucoup de travail dans ce trou où nous prévoyons du long terme.

Thierry

photos Pat & Thierry

 

perte des Combes n°1

Thierry

lundi 25 avril 

Lundi après-midi petite balade de prospection sur le secteur Lablachère/St Alban ; découverte d'une perte temporaire ventilée (perte du Requin) à ouvrir. Passage ensuite à la perte des Combes n°1 où l'entonnoir fait désormais 10 x 5 m ! Une descente prudente, aidé d'un bout de corde me permet de franchir un ressaut suivie d'un vaste couloir obstrué, l'eau se perdant dans un pertuis impénétrable qui n'attend qu'à être désobstrué. Mais il faudra sécuriser le futur chantier !

A l'origine, tout réduit, le vaste entonnoir d'entrée a révélé un ressaut de 4 à 5 m au sommet instable.

Une diaclase assez vaste  à - 8 m a été vidangée !

Un pertuis très exigu mais bien lavé prouve le passage de l'eau à un cran inférieur.

A suivre donc...

Thierry

dimanche 17 avril 2022

Vendredi 15 avril

Perte du ruisseau de Sauviel ( St Laurent sous Coiron ) 


Olivier Brieu ( S.C. Saint Marcellois  ), Pat.


     Cette perte, située à 1 km plus au sud du terminus de la Combe Rajeau, et donc très bien placée, a été découverte en 2016 par Olivier et a fait l'objet de nombreuses séances de désobstructions ( Voir Tubes n°29 p 56 ).

L'entrée.

     En juin 2020, le S.C.A. vient lui donner un petit coup de main en installant une ventilation forcée pour essayer de détecter précisément où s'échappe le courant d'air aspirant et réaliser aussi quelques escalades. 

Juin 2020 : Mise en place du ventilateur.

     A cette époque, la cavité butait sur un laminoir noyé à - 24 m. 

Le début du laminoir, bien agrandi depuis sa découverte...

     Depuis, Olivier a repris les désobstructions ( souvent en solo ) et a réussi a assécher et franchir ce laminoir siphonnant. Derrière il a découvert une partie un peu plus vaste formant un carrefour. A droite, un boyau donne accès à un ressaut de 3 m où se perd l'actif. Le fond est de nouveau très étroit, encombré de gros blocs et sans courant d'air probant. A gauche, une arrivée en méandre aboutit à un vaste laminoir très bas sans suite totalement rempli d'argile de décantation. Un peu au dessus à droite démarre un méandre légèrement ventilé et en partie rempli de sédiments; c'est là qu'ont porté les derniers efforts de désob...

    Je profite de  cette matinée ensoleillée pour tester mes lombaires en allant donner un petit coup de main à Olivier. Le trou étant à 15 minutes de la maison je suis rapidement sur place où me rejoint mon équipier.

     Nous partons déblayer les résultats de sa précédente désobstruction au fond du "troisième tunnel" dans le méandre supérieur.

Départ du méandre ascendant, objet d'une longue série d'agrandissements.

     Au bout d'une heure, une fois l'ensemble des blocs et gravats évacués et stockés dans la petite salle en dessous, force est de constater que c'est complètement bouché par les sédiments. La suite n'a finalement pas l'air d'être par là ...


Le boyau de jonction avec la salle de stockage.

Heureusement il y avait un peu de place pour stocker.

    Mais où peu bien s'enfiler ce courant d'air bien présent dans le laminoir ?

Le laminoir ventilé. Photo : Olivier Brieu.

     Pour trouver une suite, il reste l'actif en dessous, mais malheureusement, le ressaut d'accès a été totalement rempli de blocs et il faudra le vider entièrement pour attaquer ce nouveau chantier.

Le bas de la "Grande salle" encombré des déblais de l'ouverture du laminoir.

Une espèce "d'escargot fossilisé" scellé dans le calcaire attaqué lui aussi par la dissolution.

     Cela devrait pouvoir être réalisé en une séance ( à trois minimum ) car la distance est assez courte entre le R3 et la zone de stockage et barquette et glissière sont déjà en place mais il faudra quelques bras supplémentaires.

     Affaire à suivre...

                                                                               Pat

vendredi 15 avril 2022

vendredi 08, mercredi 13 & vendredi 15 avril

perte du Sacré Coeur

Lionel, Michel x 2, Thierry 

Ce mercredi, nous partons Régis, Michel et moi déblayer l'entrée du point bas qui peut siphonner en crue ; une strate épaisse obligeant à un ramping sévère pour accéder au terminus de Pat.

L'accès à l'étroiture "le Soupiraïe"a été élargi pour permettre un accès plus confortable mais gare à la crue !

Le haut du ressaut qui précède la diaclase terminale ; à l'origine très étroit, il a été lui aussi agrandi.

Le bas du ressaut où sont stockés les cailloux ; il est temps de passer !

Le passage bas potentiellement siphonnant.

A l'extérieur, Régis glisse malencontreusement sur des blocs instables de l'ancienne canalisation et heurte violemment le sol ! Comme quoi c'est souvent aux endroits les moins difficiles que la vigilance baisse... Nous partirons aux urgences après un retour difficile aux voitures, Régis n'écoutant que son courage. Bilan : une fracture de l'humérus !
Retour mercredi avec Lionel et Michel pour cette fois-ci s'attaquer au terminus de Pat.


Le passage bas n'est plus qu'un mauvais souvenir...


Le passage étroit qui nous nargue depuis si longtemps à cause d'une coulée stalagmitique ! Au fond, ça tourne à gauche, la suite n'est pas visible.


A l'occasion de ses 50 ans, Lionel teste un nouvel éclairage !

Le travail est vite fait et nous ressortons sous une chaleur surprenante. Retour ce dernier vendredi pour enfin franchir peut-être cet obstacle, le Foque et moi.

L'obstacle " l'Humérus clausus" est bien élargi mais demeure exigü.

Suit un virage à gauche franchement pas large (photo prise de l'autre côté) ; heureusement juste derrière un élargissement permet de se rétablir.

Nous parvenons, Michel et moi devant la suite de la diaclase bouchée ; mais la suite est au bas d'un redan où s'ouvre un laminoir d'au moins 10 m de long dans lequel le courant d'air s'engouffre !

La diaclase permettra de stocker (le laminoir est sous Michel)...


...les blocs qui gênent le passage ; au fond ça a l'air de s'agrandir et ça résonne, l'espoir reste permis !

Retour sous un soleil radieux, heureux d'avoir enfin une réponse qu'on espère positive mais le trou résiste encore.

Thierry

mercredi 13 avril 2022

 Mardi 29 mars


Grotte du Chasserou ( Vallon Pont d'Arc )

Lionel Barriquand, Laurent Bruxelles, Fiona et Bastien Chazelle, Elodie Dardenne, Jean-Yves Bigot, Décio Muianga, Bastien Rodier, Judi, Anne-Marie.


     Suite à une rencontre de karstologues en Ardèche le week-end précédent, certains d'entre eux en ont profité pour rester deux jours de plus et visiter les grottes locales avec une approche nouvelle : revoir des cavités connues en essayant de repérer notamment des traces d'occupation humaine et animale. Il s'agit aussi pour Lionel qui termine sa thèse sur la bio-corrosion de documenter d'éventuelles zones bio-corrodées.
     Pour la troisième fois je suis invitée à me joindre à l'équipe de Lionel et Laurent. Non je ne suis pas devenue scientifique, dans ces sorties je ne sers pas à grand chose sinon à donner un coup de main pour porter des flashs, tirer des kits, aider ceux des scientifiques un peu novices sur le plan des techniques spéléo et accessoirement, jouer les modèles pour les photos. Mais quel bonheur que celui d'être accompagné de scientifiques qui permettent de voir la cavité sous un autre jour. 


Photo : Lionel Barriquand.

     Il s'agit donc de passer le Chasserou au peigne fin, si l'on peut dire, de la nouvelle approche. Dès la zone d'entrée, Jean-Yves repère des polis . Lionel flashe sur une coupole  bio-corrodée par un rhinolophe. Alors là ,il me scotche : comment sait -il que c'est un rhinolophe ? En fait, il paraît que cette espèce de chauves-souris s'accroche à l'extrémité des stalactites, ce qui produit une forme de corrosion très particulière. Moi, à part les polis, je ne vois rien. A chaque fois il faut que l'on me montre, que l'on m'explique; ce que Lionel et Laurent font avec beaucoup de pédagogie.              Après la zone d'entrée, on emprunte un pertuis d'une dizaine de mètres qui, après une étroiture et une belle main courante équipée par Judi, nous amène en haut d'une sorte de toboggan quelque peu glaiseux. Je donne un coup de main à Elodie pour le passage du kit et pour accompagner Décio, l'archéologue du Mozambique, dans les manoeuvres de mousquetons. Enfin nous parvenons au chaos de blocs au fond d'une salle de belles dimensions. 

     C'est là que Pat, Kimi, Thierry, Patrick et Gillou ont accompli une escalade de 26 mètres en 2016. Franchement, vu d'en bas, cela m'impressionne : chapeau les gars !

En haut à gauche l'accès à la petite salle " la France d'en haut " ( Escalade S.C.A. 2016 ) .Photo Lionel Barriquand.

    Après avoir partagé un solide casse -croûte et avoir rencontré des collégiens de Vallon encadrés par les aspirants D.E., notre vaillante équipe attaque les photos des zones bio-corrodées et des stalactites "à bout blanc" .

A l'extrémité des stalactites, les fameux bouts blancs. Photo : Lionel Barriquand.

      Ces mystérieux "bouts blancs" semblent être, eux aussi, le résultat de la bio-corrosion. Je joue les porte-projecteurs puis nous nous déplaçons sur le côté, vers un éboulis de gélifracts ( j'utilise le vocabulaire que j'ai appris... ) dont Laurent nous explique de façon très imagée le fonctionnement. A chaque glaciation, la vitesse de descente de l'éboulis augmente; les plus gros gélifracts, toujours en surface, fonctionnant comme les chenilles d'un char d'assaut : lorsqu'ils arrivent en bas de la pente, ils passent sous l'éboulis et assurent une sorte de lubrification à l'ensemble. Entre deux glaciations, l'éboulis ralentit, se figeant même par de la calcite. Si on effectuait une coupe de l'éboulis, on pourrait repérer chacune des dernières glaciations. J'apprends aussi que ce type d'éboulis indique systématiquement une sortie proche ( mais parfois obturée ) puisque les gélifracts proviennent forcément de l'extérieur.

L'éboulis de gélifracts. Photo : Lionel Barriquand
     Au bas de l'éboulis, Judi repère un magnifique disque qui, de par son emplacement et la possibilité pour nous de le surplomber, nous dévoile le mécanisme, pas si simple, de sa formation.

Le disque pédagogique. Photo : Lionel Barriquand.
      
     Nous terminons la journée par la visite des recoins les plus intimes du Chasserou dont notre Bastien nous fait les honneurs. La remontée du puits est parfois un peu épique pour certains : les kits ont tendance à se coincer méchamment sur les lames et Décio remonte au jumar pour la deuxième fois de sa vie. Pour cette visite, nous avons explosé les TPST : 6 heures !... Record de lenteur.
    Mais, comme à chaque fois, je me suis régalée. Si d'aventure les amis scientifiques reviennent dans le coin ... j'espère qu'ils me réinviteront !

                                                                  Anne-Marie