lundi 4 mars 2024

Samedi 2 mars 

Grotte de Rochepierre ( Rosières )

David, Mathys, Sidney, Anne-Marie.

Soutirage N°2 du Pradal ( Sanilhac )

Julo, Michel.

Grotte Ophélie ( Montréal )

Elvic, Lionel, Pat.


     Jolie brochette de grottologues ayant répondu présent à l'invitation de David pour revenir gratter dans le Trias. ( voir CR du 1er juillet 2023 ).

     Les équipes se forment et nous nous répartissons nos missions dans les divers trous.

     David et son équipe partent vers la Grotte de Rochepierre dans le but de retrouver et topographier une galerie qu'il avait repérée dans le secteur de la Coulée Blanche lors de la première en 1988...

     Malheureusement, sur le parcours un petit puits ( descendu en libre à l'époque ), stoppera l'équipe venue sans agrès ni corde. Néanmoins, un peu plus loin en aval, une trémie bien ventilée a été repérée. Il faudra revenir avec le matériel adéquat.

     Pendant ce temps là, Julo et le Foc se rendent au dessus des amonts du Pradal et réussissent, sans GPS et ne connaissant pas les lieux, à retrouver le second soutirage qui avait fait l'objet d'une longue désobstruction en juillet. A deux ils ont bien oeuvré : le banc de calcaire a été partiellement dégagé et la cote - 2 est désormais atteinte ! Il faudra revenir en force.

Photo Julo.
      Le dernier groupe se dirige lui vers la Grotte Ophélie après avoir un peu tourné en rond et visité, grâce au GPS de Lionel, les recoins paumés de l'Ardèche pittoresque avant de trouver le bon chemin d'accès...

    Notre premier objectif est de régler son compte au gros bloc inquiétant au bas du ressaut d'entrée. 

        La première tentative s'avèrera totalement inefficace... Le second essai ne permettra d'enlever qu'un petit morceau mais il faudra s'en contenter car nous avons vidé rapidement nos 4 accus. Le passage est dorénavant un peu moins difficile et sécurisé. Et ce n'est qu'en fin de matinée après qu'Elvic soit parti que nous pouvons pénétrer dans la grotte. 

     Les dernières pluies ont copieusement mouillé le trou et surtout l'argile devenue bien collante. Lionel me sert de guide et nous visitons la plupart des recoins de la cavité. Dans la Salle du Carnage, nous retrouvons le départ peu engageant mentionné par Jérôme et le laissons sans insister. Nous nous dirigeons ensuite vers la galerie active que nous remontons jusqu'à l'escalade repérée précédemment. Elle nécessitera sans doute l'usage du mât car il est impossible de planter quoi que se soit dans les parois marneuses surplombantes. 

Au pied de l'escalade où l'on aperçoit un départ de galerie.

     Les galeries de ce secteur sont plus agréables et de nombreux " choux fleurs " blancs tapissent le niveau inférieur. 

Dans la galerie active.


    Vers le fond, nous allons jeter un coup d'oeil à la trémie de + 6 qui semble bien soudée. 

     Mais le point le plus intéressant se situe à l'extrémité sud qui est fermée par deux trémies d'un mélange de blocs de grès et de marnes. Pour accéder à la première, il faut passer sous un gros bloc calcaire menaçant qui avait bougé lors de la visite précédente. 

Au dessus de Lionel le bloc suspendu...

     Il serait nécessaire de le mettre à terre car il ne repose en équilibre que sur deux petites arêtes et malheureusement il est juste au dessus d'un départ ventilé prometteur...

Sous le bloc le méandre étroit d'où sort le courant d'air.

     La seconde trémie se situe en haut d'un éboulis raide et l'on note la présence de nombreuses racines. 

     Mais là encore deux gros blocs en équilibre précaire menacent de boucher la sortie s'ils décidaient tout d'un coup de débarouler plus bas. Pour se consoler nous repérons un petit départ au ras du sol qui serait passable en dégageant la terre mais il nous manque une petite pelle aujourd'hui. 

Le petit départ à agrandir... derrière c'est bas mais plus grand.

     Sur le chemin du retour, j'inspecte l'amont de l'actif principal qui sourd d'une trémie et m'aperçois qu'on pourrait peut-être passer en dégageant les blocs sur le côté.

     Et c'est parti pour une longue et fastidieuse séance de désob à la main où Lionel, allongé dans l'eau, me fait passer un mélange de boue liquide et de graviers pour agrandir le passage. Intrépide, il arrive à forcer l'étroiture pour se faufiler dans une niche sans suite où l'actif sort d'un inter-strate centimétrique. 

     Nous ressortons bien sales et trempés mais dix mètres plus loin rebelote : je repère un autre actif qui sort d'un boyau étroit. Après une rapide désob, Lionel, infatigable, s'y engage et parvient à repérer la suite, impénétrable, d'où provient ce petit affluent. 

     Il ne fait pas très chaud et nous repartons sans traîner vers l'aval en suivant la rivière jusqu'au départ du fameux Méandre Houdini. Malgré notre enduction glacée de boue liquide, je convainc Lionel de tout de même essayer de faire un bout de topo de ce récalcitrant méandre.

     Et c'est reparti pour une nouvelle séance de contorsions en passant d'étroiture en étroiture... Il nous faudra 3/4 d'heure pour lever seulement une cinquantaine de mètres en déclarant forfait devant le début des passages affreux que seul Lionel avait réussi à franchir la dernière fois; il avait encore progressé avec difficulté d'une centaine de mètres en s'arrêtant sur " ras le bol ".

Ca y est la séance topo est terminée, le sourire revient...

     Nous ressortons un peu rincés, accueillis par la troupe de David venue à notre rencontre, persuadés que la cavité ne deviendra pas une classique.

Photo Sidney.
                                                                                                                                                                     Pat

    

dimanche 25 février 2024

Vendredi 23 février

Baume de Tourange ( Chomérac ) 

Nicole et Jean DUC, Gilbert PLATIER ( A. S. Privas )

Thierry, Anne-Marie, Pat.

     Dans le cadre de la participation du CDS 07 à l'enquête d'utilité publique concernant l'approfondissement de la carrière d'Alissas, nous partons repérer les lieux et visiter la Baume de Tourange.

     En effet la grotte s'ouvre à proximité de cette carrière et il est tout à fait plausible que la suite du réseau actif post siphon se développe juste en dessous.

     Nous descendons vers la grotte emmenés par Nicole et Jean.


    Arrivés dans la première salle, nos guides nous abandonnent et c'est Gilbert qui prend le relais essayant de se remémorer les passages qu'il avait fréquentés il y a 66 ans...

    Assez rapidement le plafond s'abaisse et nous attaquons une série de rampings et de "quatre pattes" dans des conduits au sol tapissé de boue liquide. 

     Les dernières pluies ont bien humidifié le trou et il faut de nombreuses fois se mouiller en rampant dans les laisses d'eau. Heureusement nous croisons quelques salles concrétionnées où l'on peut retrouver notre bipédie naturelle.

    A environ 300m de l'entrée, nous atteignons la Salle du Puits et son P5 qu'il nous faut équiper. Gilbert, nostalgique, à apporté une échelle et nous gratifie d'une assurance par le haut "à l'ancienne" car nous n'avons amené aucun matériel de descente. 


     Au bas du petit puits, un étroit toboggan de calcite parcouru par l'actif bute sur une chatière malcommode. Ca passe pour tout le monde et nous pouvons explorer la suite composée de boyaux plus visqueux les uns que les autres.

    On s'englaise et on se mouille copieusement mais heureusement, arrivés à la Salle du Chaos, la cavité change de morphologie. Nous empruntons la Galerie de la Véronne d'un taille plus agréable. 



     Le fond de la cavité contraste avec le début : on y croise un petit actif qui bute sur un siphon et un réseau supérieur avec de jolies salles concrétionnées.



Un gour au fond du réseau témoin vraisemblablement d'une ancienne pollution.

En contemplation devant le lac temporaire; aujourd'hui à sec. 

     Le retour s'effectue lentement mais surement car bien glaiseux et trempés, il ne fait pas bon s'attarder.

     La cavité développe 838 m et les salles du fond se méritent... Il parait qu'en été il n'y a plus du tout d'eau, que l'argile est bien sèche et que c'est alors une partie de plaisir.




                                                                               Pat






vendredi 9 février 2024

 Mardi 6 février, mercredi 7 février.

Grotte de la Cocalière ( St André de Cruzières )

Alexandre ZAPELLI, Olivier LANET, Rafaël CHEVALIER, Tanguy RACINE, Stéphane JAILLET, Christophe GAUCHON, Fabien.

Régis BRUN, Michel FAUQUE, Pat GENUITE.

    Le SSF national vient de mettre au point un procédé qui permet de se connecter sous terre au réseau internet. Ce système ouvre de multiples possibilités. Un médecin auprès de la victime pourrait, par exemple, dialoguer en vidéo ( avec WhatsApp ) avec ses collègues spécialistes à l'hôpital.

     Le principe consiste à dérouler un câble 2 brins relié à un ordi en surface. A l'intérieur de la cavité, un boitier spécial y est branché et l'on peut s'y connecter en wifi à l'aide d'un smartphone.

     Afin de valider, in situ, le procédé, et d'effectuer des mesures de débit, c'est la Cocalière qui a été choisie pour sa facilité d'accès et de progression.

     Le Foc, Julot et moi ont été sollicités pour installer les 2 kms de fil par portions de 500 m.

     Parallèlement, deux essais de Scan 3D seront effectués; l'un par Tanguy avec un Leica portable, le second par Stéphane avec un modèle sur trépied afin de valider la possibilité et le temps nécessaire pour transmettre de lourds fichiers de points.

     Le rendez vous est donné à l'antenne du CNRS de Jalès pour planifier l'organisation.

    Ce n'est qu'à 10h que nous pénétrons dans la cavité. Le déroulage du câble s'effectue sans difficulté grâce au touret très pratique qu'a concocté Oliver.

     Au bout d'1 km dévidé, un premier essai est réalisé avec succès. Nous arrivons à communiquer en vidéo avec Judi dans son local CDS à Chauzon.

    Pendant que nos spécialistes effectuent de multiples mesures de débit et glosent sur leur Mégabits, le Foc et Julo, ne connaissant pas le réseau, partent faire une balade jusqu'au lac Gaupillat.

   Ayant pris de l'avance dans la pose du câble, nous avons même le temps sur le retour d'aller faire quelques photos dans la branche de Sauvas.



     Le lendemain, toute l'équipe se retrouve sous terre pour de nouveaux tests. A l'extrémité de nos deux kilomètres de fil, les essais se révèlent concluants. Même si le débit à un peu baissé dû à la grande longueur de câble, il est encore largement suffisant pour transmettre de la vidéo en HD.

     Les essais terminés, nous attaquons à deux le rembobinage. Nous essayons le système mis au point par Olivier avec une visseuse. 

     Ca ne marche pas trop mal même si quelques petites améliorations seront encore nécessaires. Il faut dire que la grotte offre des conditions idéales pour ce genre d'exercice.

     Le bilan est donc tout à fait positif : tout marche parfaitement !

     Nous quittons nos amis savoyards d'Edytem et du SSF après avoir, sur le chemin du retour, été jeter un coup d'oeil au Peyrol de Beaulieu instrumenté par Judi et encore bien en eau à cette époque de l'année.


                                                                              Pat 

lundi 8 janvier 2024

 Mardi 6 janvier 2024


Grotte Ophélie ( Montréal )


Gillou, David


     Rendez-vous à Montréal à 9 h30 pour élargissement de la grotte Ophélie. ( voir CR du 1 et 2 juillet 2023 )

     Gillou, massette et burin en main, attaque directement l'entrée.


    On tire la ligne téléphone pour voir si ça sonne bien. Après deux sonneries on y voit plus clair.



    Il faudra revenir pour finir la strate de droite car les batteries du perfo sont HS.



                                                                                                       David 

vendredi 29 décembre 2023

 Lundi 18 décembre


Grotte supérieure des Sadoux ( Pradelle / Drôme )

Patrice FIALON ( C.D.S. 26 ), Paco CLARY ( G.E.C.K.O.S. ), Baptistin MONOT ( Taupes Grotteuses du Vercors ).

Stéphane VINCENT, Morgane et Alain ( L.P.O. )

Pat GENUITE ( S. C. Aubenas )

    Dernière ligne droite pour clôturer notre boulot topo dans cette réserve Drômoise.

     La cinquième et dernière cavité est la Grotte sup des Sadoux où transite et se reproduit une importante colonie de chauve-souris absente à cette période de l'année.

     Je retrouve avec plaisir en ce frais lundi, Patrice et Paco avec qui j'avais topographié Baume Sourde l'an passé. Est venu se joindre à nous, Baptistin, une nouvelle recrue de 20 ans qui profite de l'occasion pour découvrir la grotte.

     Après nos maintenant traditionnelles retrouvailles avec la L.P.O. à la gare de Saillans, nous partons en convoi vers la réserve. Nous empruntons cette fois ci une nouvelle piste plus longue car celle des autres fois est englacée à un endroit par une petite source qui la transforme en patinoire.

     Nous arrivons à 7 dans le porche d'entrée de la grotte et je démarre illico les relevés avec Paco pendant que le reste de la troupe, après avoir ouvert le cadenas de la grille, file vers le fond, Patrice s'occupant du ré-équipement.


     A l'instar du Trou du Rat, tout proche, la cavité se présente sous la forme d'une longue galerie déclive suivant le pendage.


     Le sol est entièrement calcité et les parois décorées de nombreuses coulées. 

    A 80 m de l'entrée le plafond s'abaisse et l'on traverse une vasque obligeant à un passage en équilibre sur le côté si on ne veut pas remplir ses bottes. 


    On trouve par la suite un P8 incliné et glissant qu'il est préférable d'équiper. On peut aussi passer par une petite lucarne sur le coté dénommée " Passage de l'Etrangleur ".



Au bas du P10 le squelette d'un renardeau téméraire.

     Un nouveau passage bas nous amène au sommet de deux verticales de 2 et 10 mètres le long d'une coulée. Au fur et à mesure de notre progression, les traces de guano sont de plus en plus présentes. 

    A la base du P10 nous sommes à la cote - 76 et nous prenons pied dans une vaste salle au sol plat. C'est la Salle du Mondmilch dont le plancher est émaillé de nombreux tas de guano.

     En levant la tête, on aperçoit le sommet de cheminées d'une trentaine de mètres de haut. L'extrémité de la salle se termine par un cloaque, mélange d'argile détrempé et de guano suivi d'une petite escalade de 3 m ( l'Epurateur ).

Le cloaque au bout de la salle du Mondmilch. On peut observer les traces noirâtres sur la paroi dues aux déjections des chauve-souris.

    De là, on a accès aux salles terminales richement concrétionnées. C'est aussi la base de l'escalade des GECKOS de 21 m qui s'arrête au milieu d'une vaste cheminée d'une quarantaine de mètres et qui serait à poursuivre.

Le départ de l'escalade de 21 m.

    De retour en bas, on peut visiter la suite des salles ornées en zigzaguant entre les parois enduites de guano et les coulées stalagmitiques.


    Dans la dernière petite salle, on peut observer un graffiti de 1840 partiellement recouvert aujourd'hui par une coulée de calcite.

    Un dernier ramping et c'est le boyau terminal qui bute sur une étroiture impénétrable derrière laquelle on aperçoit un élargissement.

   Nous sommes à - 84 m et à environ 300 m de l'entrée. Demi tour et fin des hostilités pour aujourd'hui après 5 heures de topo.


Mardi 19 décembre

Patrice, Sylvain ( SPLOG ), Pat.


     Retour rapide au fond de la cavité où je profite du ré-équipement de l'escalade des GECKOS effectué la veille par Patrice pour finaliser la topo et faire quelques photos.

Coup de spot au sommet de l'escalade vers le haut de la cheminée : encore 20 mètres à grimper...

     L'affaire est vite pliée et nous pouvons ressortir nous restaurer dehors en bénéficiant d'un soleil radieux. 


Quelques stations topo remarquables ont été matérialisées.

     Comme il nous reste un peu de temps, je convainc mes coéquipiers d'aller faire un tour dans le Trou du Rat pour essayer de désobstruer le départ entrevu le mois dernier avec Judi et Noé qui donne accès à la Galerie du 11 novembre. Il nous faudra moins d'un quart d'heure pour ouvrir le passage en évacuant les cailloutis qui l'avaient refermé.

    C'est étroit mais ça passe et la suite est un boyau étroit qui aboutit à une salle basse inclinée bien décorée. 



Au milieu de la salle une curieuse concrétion : vraisemblablement un entremêlât de racines encrouté par la calcite.

     Le point terminal de ce réseau parallèle est un boyau terreux colmaté par les sédiments. Nous furetons dans tous les coins et j'en profite pour réaliser le croquis du secteur. Sur le chemin de la sortie, nous cherchons la cheminée par laquelle débouchait l'entrée supérieure originelle aujourd'hui rebouchée. En levant la tête, nous ne tardons pas à repérer ce puits par lequel sont arrivés les découvreurs du groupe URSUS dans les années 70.

     Avec cette septième journée, s'achève notre mission topo sur le terrain dans la réserve des Sadoux. 

    Nous avons re-topographié intégralement cinq cavités pour un développement cumulé de plus de 1800 m.

- Grotte de St Régis

- Grotte Inférieure des Sadoux

- Grotte de la Cheminée

- Trou du Rat

- Grotte Supérieure des Sadoux

     Ces cavités relativement proches les unes des autres pour les quatre dernières sont situées sur le bassin d'alimentation de la résurgence de la Courance mais aucune ne recoupe d'actif pérenne.


Aperçu du travail des équipes : un petit morceau de la grande galerie terminale du Rat.


                                                                               Pat