dimanche 21 octobre 2018

Samedi 20 octobre


Grotte Vézy 

( Thierry, Jérôme, Pat )

     En juillet dernier, nous avions pu vidanger le barrage siphonnant qui terminait cette petite grotte au bout de 60 mètres. Cela nous avait permis d'explorer la suite de la rivière sur quelques centaines de mètres ( voir CR du 13 juillet ).
     Aujourd'hui, notre objectif est de lever la topo et de réexaminer nos terminus à l'amont.
     Nous retrouvons le petit portillon métallique de l'entrée après avoir enjambé les grands sapins abattus récemment par le propriétaire.
     Comme la dernière fois, Jérôme taille un long bout de bois pour pouvoir pousser le rondin conique qui fait office de bouchon au fond du barrage...
    Et comme la dernière fois il est encore trop court pour le sortir complètement, et il faut de nouveau se mettre à l'eau pour pouvoir l'extirper totalement et permettre l'écoulement...


Le barrage et ses répartiteurs de débit. Ce système ingénieux permet de partager l'eau entre le haut ( gouttière de gauche ) et le bas du village ( tuyau central ). L'eau de ce dernier se perd quelques mètres en aval de la galerie d'entrée et rejoint l'amont de la grotte du Fayet qui alimente le village
Il reste quelques blocs à enlever après avoir sorti le bouchon ( à droite ).
     L'opération réalisée, nous ressortons du trou pour tranquillement palabrer au soleil en attendant la fin de la vidange.
     Dès le passage libéré, nous nous partageons le travail topo : Jérôme et moi partons au fond pendant que Thierry démarre de l'aval.



     Arrivés à notre terminus, en fouinant dans la trémie de grès qui termine la branche gauche, nous décelons un léger courant-d'air et Jérôme arrive à passer la tête entre deux blocs et entrapercevoir une étroite suite à désobstruer. Quant à l'amont de la rivière il est toujours défendu par un resserrement du méandre qu'il faudra élargir avec des moyens appropriés...



      En attaquant la topo, force est de constater que nous sommes bien boueux malgré nos reptations aquatiques et qu'il va falloir être très soigneux pour ne pas transformer notre Disto et notre carnet en un infâme tas de boue. 




    Après une bonne heure de topo, une série de raclements nous annonce l'arrivée imminente de Thierry en provenance de l'aval. Il est déjà là ?


Sur les côtés, les marnes grises très friables sur lesquelles il ne vaut mieux pas trop s'appuyer...

     Il n'a pas chômé et viens de lever ( avec précision ! ) ses 200 m de boyaux en un temps record. Ou est-ce, comme l'insinuent de mauvaises langues, parce qu'un membre de l'autre équipe aurait bossé, lui, comme un escargot ?
     Au final la cavité développe 332 mètres et se dirige vers le nord-ouest.


Une vingtaine de petites cascatelles ponctuent le parcours de la rivière.

On remarque en haut le méandre étroit creusé dans le calcaire et dessous l'élargissement de la galerie ( heureusement ) au niveau des assises marneuses, plus friables. 
    Retour au village pour se restaurer après avoir croisé le propriétaire surpris d'apprendre que sa grotte continue derrière le barrage. Il nous indique que ce sont ses ancêtres qui ont réalisé les travaux d'aménagement et qu'il va fouiller dans les archives familiales pour dater précisément les travaux de creusement.


La galerie menant au barrage, creusée par les anciens.

     Nous partons ensuite pour le reste de l'après midi vers le secteur où nous espérons trouver une entrée supérieure expliquant le fort courant d'air de la  grotte Peyren topographiée le mois dernier ( voir CR du 18 septembre ).
    Le banc de calcaire affleurant sous les grès n'est pas très épais et est difficile à suivre dans les ronces et les éboulis.
    En fin de journée la pêche est maigre : un terrier de blaireau et une perte qui se révèle n'être qu'un petit soutirage.

Vraie perte ou soutirage de solifluxion ?
   Nous espérons un hiver froid générant un bon courant d'air soufflant qui devrait nous aider à détecter cette éventuelle entrée supérieure.

                                                                                                       Pat

dimanche 14 octobre 2018

Dimanche 14 octobre


Grotte des Cambes ( Banne )


( Avec : Arnaud Judi, Zoélie, Tao, Colinet Flo, Episse Maia,  Helck Remy, Alice, et Elisa )


     Nous nous retrouvons sur le parking de l'école de Banne.
Les enfants jouent puis nous pique-niquons sous le préau car il commence à pleuvoir et nous nous équipons.

    Nous regagnons l'entrée de la grotte avec un parapluie à la main voire sur la tête.





     Nous nous engageons dans de petits passages bas et après un petit ramping, nous rejoignons le premier puits qui sera suivi de 2 autres, entrecoupés de séances d'opposition et de progression sur main courante, haut les coeurs !




     Cette sortie est idéale car on remonte par un autre passage que les cordes. Les enfants sont déçus mais nous sommes  contents car on sortira moins tard.




     Nous croisons une écrevisse américaine qui transporte un champignon qu'elle gère bien mais qui tue les écrevisses européennes. Nous lui réglons son compte avec un coup de caillasse et poursuivons notre route.


     Il nous faudra nous désinfecter à la sortie afin de ne pas contaminer l'environnement d'ou les photos insolites de douche post spéléo ci jointes.





     Vous constaterez par vous même sur les photos que les enfants ont eu l'air de s'ennuyer sévère et ont fait la tête tout le long et que les pères sont épuisés.




La prochaine sortie junior aura lieu le 16 décembre.


                                                                         la flo

samedi 13 octobre 2018

Samedi 13 octobre


Tour portique spéléo du CREPS ( Vallon Pont d'Arc )

( Capucine, Zélie, Lili-Rose, Colline, Yanis, Jérôme, Abel, Pat ... )

     Large représentation du club pour cette formation auto-secours sur deux jours proposée par J.Loire et S.Tocino du SSF.
     Nous retrouvons, sur place, nos collègues de Privas et d'Orgnac et nous sommes déjà une bonne vingtaine, ce samedi, pour démarrer les festivités.


     Le programme concocté par les deux compères est dense et riche :

- la descente sur corde tendue,
- le dégagement d'équipier du bas vers le bas par une méthode balancier (  grande longe,  pédale crollée et croll à croll ),
- le dégagement d'équipier du haut vers le haut sans corde annexe ( le balancier espagnol ),
- le dégagement d'équipier depuis le haut vers le bas par auto-moulinette ,
- le dégagement d'équipier depuis le haut vers le bas par coupé de corde avec une corde annexe,
- balancier et contre poids,
- passage de fractionnement à la descente avec un blessé,
- mise en attente d'une victime et déclenchement d'une alerte,

    Une fois la tour équipée, et après avoir écouté sagement les directives, les couples se forment et les ateliers se mettent rapidement en place...


     Sous l'oeil inquisiteur mais bienveillant de nos spécialistes, on se décroche, on se dégage, on se mouline, on se balance à tour de rôle en essayant de ne pas trop s'emmêler les pinceaux.

Colline et Quentin : " pédale crollée "

     Au bout d'un moment, nos inter-cuisses commencent à chauffer mais la pédagogie fait son oeuvre et nous sommes tous, en fin de matinée, capables d'exécuter ( plus ou moins rapidement ... ) les manoeuvres de base.

Zélie et Lili-Rose : " croll à croll "
     L'après midi, les " djeuns " profitent de la structure pour revoir et peaufiner les méthodes d'équipement pendant que les plus anciens reprennent méthodiquement les exercices entre deux discussions " techniques ".



Stéphane, Pat : réglage au centimètre " croll à croll "
    Bilan : journée hautement instructive qui ne dispensera pas de réviser régulièrement ces manoeuvres qui ont la fâcheuse tendance à s'effacer de nos mémoires...

                                                                                                       Pat

jeudi 11 octobre 2018

Jeudi 11 octobre


Grotte de la Madeleine ( St Remèze )

( Judi, Pat )

     Dans le cadre du projet de re-qualification de la grotte aménagée de la Madeleine, le laboratoire Edytem de Chambéry a été mandaté pour réaliser un scan 3D de l'ensemble de la cavité. La grotte étant complexe, certaines parties ne sont pas accessibles avec ce type de matériel. 
     Le CDS 07 a donc été missionné pour effectuer un complément de travail topographique des galeries annexes.
     Nous retrouvons au gîte de St Remèze nos collègues Jean-Jacques, Stéphane et Louis qui sont à pied d'oeuvre depuis la veille.

A quelle époque se sont déposés ces sédiments au plafond ? 

     Arrivés sur place, pendant que Stéphane scanne et que nos deux géomorphologues auscultent les remplissages de la grotte, nous fonçons au bout du couloir terminal.

    On se retrouve au pied d'une haute cheminée occupée par une petite tour Eiffel bien rouillée de 10 m de haut, témoignage des installations "lourdes" des premières explorations.



     Une fois l'ascension sécurisée, nous démarrons les mesures. Au sommet, nous découvrons de grosses échelles fixes menant à plusieurs diverticules. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises... 
     En hauteur démarre un boyau boueux qui a été entièrement vidé sur une quinzaine de mètres. Au sol court une paire de rails en cornière ( cintrés pour prendre le virage ! ) sur lesquels coulisse encore un pesant wagonnet, témoin d'une opiniâtre désobstruction...
Quelle pugnacité !


     L'extrémité débouche sur une étroiture verticale faiblement ventilée.

Pas très clean cette étroiture verticale... 
     Revenus dans le couloir terminal, nous avisons une échelle fixe en place à 14 m de haut donnant accès à une lucarne bien visible au plafond. Il doit y avoir une suite à topographier, mais le bas de l'échelle n'est accessible que par une escalade délicate. Habile lancé de corde de Judi et le voilà, en un instant, en haut de l'échelle... pour constater à notre grand étonnement qu'il n'y a pas de continuation et que le départ est totalement bouché... Dans le même ordre d'interrogation nous apercevons non loin de là une cloche surplombante au plafond dont la strate blanche porte une inscription : 1963...
   
Quatorze mètres de haut en surplomb : 1963 ! Par quels moyens les explorateurs ont ils grimpé pour atteindre cette cloche ?
Au mât peut-être ?
L'échelle en fixe en haut de laquelle on accède... à rien !
    Après un retour en surface pour un casse-croûte roboratif, nous réintégrons les entrailles de la grotte pour une autre série de relevés dans les galeries anastomosées de la salle du Chaos.

   La grotte est très esthétique et mérite le détour, mais en dehors du circuit touristique, subsiste encore une multitude de câbles, chaînes, cornières et tuyaux en tout genre qui feraient le bonheur d'un ferrailleur et qu'il serait souhaitable de dépolluer.

    Le bilan de la journée est positif : une bonne partie du scan a été réalisé, mais nous avons aussi pu prendre la mesure de la quantité de topo qu'il nous reste à exécuter et il faudra compter sur encore au moins deux ou trois séances pour finaliser le projet...

                                                                                                       Pat

lundi 8 octobre 2018

Samedi 6 octobre


Grotte des Châtaigniers  ( Vallon Pont-d'Arc )

     Profitant des derniers beaux jours avant que la météo diluvienne annoncée ne s'abatte sur nos têtes, je fonce effectuer un raid éclair au fond des Châtaigniers pendant que mon fiston part échantillonner les terrasses du Pont d'Arc.
     Je compte essayer de récupérer les deux sondes Reefnet posées l'an passé ( voir CR du 7/12/17 ). Les pronostics ne sont pas très optimistes car la crue d'août a pu faire remonter le siphon terminal.
     Le trou étant équipé en fixe, il me faut une petite demi heure pour atteindre le fond.
    Un coup de phare en me penchant sur la vasque et je constate avec soulagement que le haut de la cornière est émergé et que je n'aurai pas à me tremper.

Le siphon a retrouvé le même niveau d'étiage que l'hiver dernier lors de la pose de la cornière.
     Je descends délicatement le ressaut d'accès pour ne pas touiller le siphon ce qui me permet de voir sous l'eau la suite qui semble partir à l'horizontale et s'agrandir. 

La photo dans le siphon n'est vraiment pas terrible mais, de visu, une galerie praticable démarre au fond du puits...
     Je remonte en récupérant notre corde équipant le grand toboggan mais laisse le reste équipé car il me faudra encore une ou deux séances pour finaliser la topo.

                                                                                                      Pat 

vendredi 5 octobre 2018

Mercredi 3 octobre


Aven du Réméjadou n° 2

( Thierry, Pat )

     Nous revenons cet après midi avec massette burin afin d'essayer de pulvériser le rebord du gour qui nous avait empêché d'explorer l'amont de cette petite rivière ( voir CR du 01/09 ).  

L'amont prometteur de la rivière derrière le gour ( hauteur 30 centimètres ... )

        L'ancien siphon dont le plafond avait été désobstrué par Thierry n'est plus, désormais, qu'une voûte mouillante formant une profonde baignoire dans laquelle il faut s'immerger complètement pour pouvoir passer la tête

L'eau de la vasque commence à changer de couleur...
     Le rebord du gour forme une arche car le fond a été percé par la rivière.


Sur la gauche, de couleur dorée, le rebord du gour qu'il va falloir attaquer.
     Nous pensons pouvoir facilement le casser mais le bougre est plus épais que prévu. De plus il n'y a pas beaucoup de recul pour frapper correctement et, dans l'eau, nos impacts sont considérablement atténués.
     

Beaucoup de vagues mais peu de résultat...
     Au bout d'une heure après s'être relayés à buriner dans la touille, nous ne l'avons qu'égratigné et notre travail est totalement inefficace.

      Il y aurait bien moyen de passer par dessous en apnée car c'est un peu plus large mais malgré le masque on n'y voit que couic et l'on est pas sûr de pouvoir ressortir la tête de l'autre côté.


A tâtons, la pêche au burin qui, bien sûr, est tombé au fond...
     Complètement frigorifiés nous abandonnons la partie . Notre équipement vestimentaire ( Thierry en débardeur néop et moi en shorty ) est insuffisant. Thierry en grelottant, aura le mot de la fin : " Nous sommes bien deux cons-gelés "...
     

     Nous remontons d'une traite pour nous réchauffer et apprécions, dehors, le soleil bienfaiteur.
    Nous devrons revenir avec d'autres moyens plus performants pour espérer voir la suite ( pas très large à priori... )



                                                                                      Thierry & Pat


     

mardi 2 octobre 2018

Dimanche 30 septembre


Gorges de l' Ardèche

( Thierry, Pat )

     Changement de décor pour ce week-end, nous redescendons de nos plateaux pour nous retrouver au pied des gorges de l'Ardèche  avec pour objectif de repérer et topographier la suite d'une cavité dont Thierry avait levé la topo en 2011. En effet, il a, depuis, mis la main sur une vieille topo inédite d'un club qui a découvert et topographié un réseau inférieur manqué précédemment.

     Garés sur le plateau nous attaquons la longue descente mais nous nous trompons de chemin et plongeons dans une combe raidasse qui nous éloigne de notre point d'arrivée prévisionnel. Au bord de l'eau nous remontons la rive droite chacun muni d'un sécateur car le sentier a disparu, emporté par les crues et dorénavant encombré de ronces et d'embâcles. Nous faisons au passage une halte à une grotte que je ne connais pas. Thierry me propose d'aller jeter un coup d'oeil dans le porche d'entrée et les premiers mètres.  

Le porche d'entrée de la grotte.

Au fond du porche d'entrée, la galerie basse d'accès au fond de la grotte qui peut s'ennoyer lors de crues exceptionnelles comme en 2002/2003 .

     Trois photos plus tard, nous reprenons notre périple dans la bartasse et les lianes épineuses pour enfin arriver devant l'entrée de notre grotte. Casse-croûte réparateur, équipement, et nous entamons la visite. 


 Nous réalisons quelques clichés dans les salles concrétionnées du réseau d'entrée et poursuivons en rampant à plat ventre dans le boyau en admirant le travail de désobstruction réalisé en 1979.

L'une des petites salles concrétionnées de l'entrée.









 L'installation d'une petite échelle facilite la descente dans la salle du Chaos.

La lucarne ouverte en 1979.
Le ressaut de 3 mètres, accès à la salle du Chaos.

Le haut de la salle du Chaos et ses massives coulées brisées par les soutirages.

Au sommet de la salle, le pilier stalagmitique sectionné par le soutirage.
      Nous trouvons aisément au fond le départ du réseau inférieur recherché. C'est un toboggan de plus en plus étroit et vertical où se déverse un éboulis scellé par l'argile.
    J'y passe tout juste les bottes car des blocs coincés obstruent le passage. Nous réussissons avec difficulté à enlever quelques pierres d'autant qu'un halètement accéléré nous averti de la présence de CO2. C'est encore trop étroit mais la suite est bien là car les cailloux y dévalent sur plusieurs mètres. Il faudra revenir à trois avec une gamate pour ré-ouvrir et sécuriser le passage...



     Sur le chemin du retour, en passant au bord de l'eau, je suis intrigué par des remous circulaires qui ne laissent aucun doute : il y a là dessous une exsurgence d'un débit non négligeable qui sort au fond de l'Ardèche.



     D'après Thierry elle ne serait pas répertoriée et il serait intéressant d'aller y voir de plus près équipé d'un masque et d'un tuba...

                                                                                      Thierry & Pat