vendredi 28 septembre 2018

Mercredi 26 septembre


Prospection... ( Secteur de St Alban Auriolles )

( Thierry, Pat )

     Demi journée de bartasse vers un secteur que nous avions déjà repéré. Nous descendons quelques petits trous malheureusement vite colmatés. Seuls trois retiennent notre intérêt.
     Le premier, dit "de la Charogne", nécessite de passer une étroiture dans un couloir descendant qui doit fonctionner en perte. Il a dû piéger un petit mammifère dont le cadavre a parfumé le fond  de son odeur nauséabonde... La suite est colmatée par la terre, mais arrivé au fond, démarre sur le côté, un petit boyau étroit, légèrement ventilé, qu'il faudra revenir voir dans une tenue plus appropriée.

     Le second est une perte qui draine une petite doline dont l'entrée était fermée par un gros bloc.
L'entrée de la perte fermée par un gros bloc...
Vite dégagé...
   Ce dernier est aisément roulé sur le côté et nous passons sous une trémie assez confiants car le grand méandre incliné  qui suit a vraiment une bonne tête... 


      Mais très vite, la vision des brindilles et feuilles mortes collées au plafond calme un peu notre ardeur... Effectivement, le fond est bien bouché et c'est par un soutirage centimétrique que l'eau doit lentement s'évacuer en crue. 

     Le troisième trou est lui plus mystérieux... C'est un méandre peu visible qui s'enfonce au milieu des dalles du lapiaz. Un bloc d'une cinquantaine de kilos tout gélifracté obstrue le passage et semble avoir été coincé là sciemment.
     Thierry arrive finalement à le glisser sur le côté après lui avoir aminci le tour de taille à grands coups de massette.

La descente du ressaut.
     L'étroiture franchie, un ressaut de trois mètres nous dépose sur un amoncellement de bouts de bois en voie de pourrissement. Etrange... car il y en a une bonne cinquantaine et ne peuvent pas avoir été apportés par les crues.
     Je commence à les enlever et les mettre de côté et je tombe sur un gros tas de pierres concassées qui là encore sont d'origine anthropique. J'appelle Thierry à la rescousse et nous commençons, intrigués, à enlever tous ces blocs un à un : il y en a un bon m3.

Dans une alcôve, les morceaux de bois enlevés recouverts par les blocs que nous avons extraits.
     Nous pensons d'abord à une dissimulation de cadavre puis à une cache d'armes de la Résistance et extrayons prudemment les derniers cailloux.  
     Mais nous arrivons au niveau de la terre qui colmate le fond du méandre sans découvrir quoi que ce soit !

La base terreuse du méandre après avoir enlevé tous les blocs.
     Mystère et boule de gomme ! Si cache il y a eu pourquoi avoir remis en place les pierres et le bois après en avoir récupéré le contenu ?


     Quelque chose nous a échappé.
     Si quelqu'un a une explication...

                                                                                     Thierry &  Pat

dimanche 23 septembre 2018

Grande Chartreuse
samedi 22 septembre
Thierry
Petit tour (5 h de crapahut tout de même) en Chartreuse pour évacuer le trop-plein de chaleur ardéchois !
Le point culminant du massif émerge doucement du brouillard


Le Charmant Som offre un superbe belvédère sur une grande partie du massif. Nous recommandons la tomme vendue aux chalets !

869.121 x 3341.828 x 1570 m
Le volet anticlinal de l'arête de Bérard est d'une prospection délicate ; s'y ouvre le gouffre Kriska à la profondeur révisée de 730 m. C'est une cavité mythique qui rejoint le collecteur qui résurge à la Porte de l'Enclos 790 m plus bas ! Peut-être que notre trou souffleur nous y mènera aussi ? 
Mais cela c'est pour l'année prochaine tout comme la poursuite des travaux dans la résurgence ...

vendredi 21 septembre 2018

Mardi 18 septembre


Grotte Peyren ( Sanilhac )

( Jérôme, Pat )

     En mai dernier, après avoir fini la topo du Fayet, nous avions été repérer quelques trous souffleurs dont l'un d'entre eux avait été visité par Jérôme il y a 25 ans. ( Voir CR du 27/03/18 ). 
     Aujourd'hui, partis pour lever la topo, nous nous sommes équipés de néoprènes pour affronter le premier obstacle.


Bon... le masque et le tuba étaient vraiment de trop.
     L'entrée ressemble à un gros terrier de blaireau totalement rempli d'eau mais d'où sort un violent courant d'air froid très motivant. Le premier travail consiste à enlever un maximum de terre pour faciliter l'immersion.




     Jérôme a apporté un tuyau souple de 5 m pour essayer de faire baisser le niveau d'eau mais il se révèle trop court pour pouvoir s'amorcer ( la suite nous montrera que vu le volume d'eau derrière c'était, de toute manière, perdu d'avance...)
     Du coup nous optons pour une topo au retour. Après avoir conditionné le Disto dans un sac étanche, Jérôme s'immerge en premier. A travers le bruit du clapot, je l'entends me conseiller d'ôter le casque et de le prendre à la main... Je me dis que ça ne dois pas être bien large... Effectivement, cette première voûte mouillante est un conduit triangulaire étroit de 30 cm de haut où il faut, de travers, forcer le passage entre les graviers et les arêtes rocheuses. 


La sortie de la première VM. Le bout de ma botte, à droite, donne l'échelle.

     Heureusement, au bout de 7 mètres une alcôve bienvenue permet de lever la tête juste avant de repartir ramper dans une seconde voûte mouillante d'une quinzaine de mètres de long mais un poil plus large.



     La suite est un long méandre où l'on progresse, d'abord à quatre pattes, puis finalement debout au bout d'une centaine de mètres. On poursuit par une galerie de forme rectangulaire où serpente la rivière à travers les blocs. 


La galerie à la sortie du méandre commence à prendre une taille plus sympathique.
     Nous franchissons plusieurs chaos de dalles effondrées et plus on progresse vers l'amont plus la taille de la galerie augmente.


Attention ! ne pas éternuer...
L'un des chaos de blocs qui émaillent le parcours de la rivière.
      Dans la dernière partie on se croirait dans la galerie du Grand Collecteur de la grotte de Sanilhac et l'endroit est de toute beauté. Il nous faudra revenir pour une séance de photos de meilleure qualité...

Une concrétion bizarre... Genre "boursoufflite" ou beignet de calcite ... 

     A 400 m de l'entrée, après une remontée de 20 mètres entre les strates en escalier du plafond et un éboulis de grosses dalles, la hauteur du conduit s'amenuise. Et c'est par une étroiture dans les marnes que l'on débouche dans la salle terminale qui offre un joli volume ( 30 X 20 X 15 ) et de belles couleurs variées.


L'arrivée dans la salle par l'étroiture au ras du sol derrière Jérôme.
     En rive droite, un pissoulet provenant d'une fissure au plafond a recouvert par ses éclaboussures les blocs d'une patine noirâtre qui contraste avec les teintes grises et blanches des coulées qui tapissent les bords de la salle.

     Le courant d'air omniprésent depuis l'entrée devient difficile à détecter à travers l'amoncellement de blocs qui scellent le haut de la salle. Il nécessitera une recherche plus précise pour trouver un éventuel prolongement. Mais l'heure est à la topo et nous entamons nos mesures encore étonnés des volumes rencontrés.


La rivière a érodé la base d'anciens massifs stalagmitiques tombés au sol.
     Quelques heures plus tard, même trempées, nos néop nous isolent encore bien de la fraîcheur ambiante mais nous empêchent de satisfaire facilement un besoin naturel de plus en plus pressant. En atteignant le début des parties basses de la cavité, nous décidons néanmoins de finir la topo et nous mettons le turbo dans les derniers rampings aquatiques au détriment, il faut l'avouer, de la qualité du dessin...


Retour vers la surface en sortant de la première VM. ( Veuillez excuser le flou du cliché dû à la tremblotte de l'opérateur. )
     Après 5h30 de balade, nous émergeons à la nuit de notre grotte bien décidés à revenir avant que l'entrée ne re-siphonne durablement.

    La cavité développe 457 m pour 48 m de dénivelé et la provenance de la petite rivière reste un mystère qu'il nous faudra éclaircir. 
                                                                                      Jérôme & Pat

mercredi 19 septembre 2018

Dimanche 16 septembre


Grotte du Courant d'air ( Vercors )

     Beau temps sur le Vercors et météo bloquée, c'est le moment d'aller se rafraîchir dans le courant d'air éponyme de cette grotte qui se défend bien. ( Voir CR du 13/10/17 ).
     La montée finale d'accès est toujours aussi raide et le laminoir d'entrée bien rébarbatif d'autant que les crues successives ont, petit à petit, déplacé les cailloux poussés sur le côté rendant le passage de plus en plus étroit.


L'arrivée dans la rivière en sortant du laminoir .
Le micro siphon aval ensablé, débit 0,5 l/s aujourd'hui.
  Dans une vasque de la rivière j'aperçois un loir crevé et décide bêtement de le poser sur le côté pour qu'il ne pollue pas l'actif. Erreur ! Il est en totale putréfaction et l'odeur pestilentielle de mon gant m'embaumera tout le long de la sortie...
     Après un bon kilomètre de crapahut, je retrouve mon dernier point topo à la base de la salle 64 et décide de commencer les relevés par le fond du Métro afin de repérer le départ peu visible de la suite dans ce chaos de blocs.


Le sommet de la galerie du Métro bouché par une trémie.
     Après une dizaine de visées je peux enfin me glisser à travers les dalles de cette zone broyée entrecoupée d'étroitures. Je perd une heure à retrouver le bon passage vers le balcon ce qui me permet de jeter un oeil à la base de la salle où tombe en pluie de 30 m le petit affluent, passage clé pour l'amont de la cavité.





Au bas de la salle l'autre petit actif qui sourd à travers un amas de blocs. 
Sur les côtés de la salle du Balcon l'un des rares endroits décorés.
En haut à gauche le Balcon vu du bas de la salle. C'est à ce niveau que l'on arrive en remontant un peu avant dans la zone broyée.
     Sur le chemin d'accès j'arrive au pied du ressaut de 3 m délicat à franchir. Heureusement, l'étrier mis en place en 90 est toujours là et facilite grandement la montée.



     Cinq minutes plus tard je suis enfin au balcon qui surplombe la salle. Sur le coté s'ouvre le puits de 15 m qui la rejoint, en face la lucarne à laquelle on a accès par un escalade de 5 m.


Le Balcon et la vire d'accès à l'escalade.
    Ma petite 8 mm n'a pas bougé mais je ne me sens pas trop, tout seul aujourd'hui, de re-grimper dessus.


L'escalade de 5 m réalisée avec Jo Marbach en 90 pour atteindre la lucarne. Le puits suivant arrosé a été remonté sur 10 mètres et donne accès à la suite du réseau.
     Le retour s'effectue à un rythme tranquille d'autant que j'ai eu la flemme d'enlever ma ponto et que je commence sérieusement à tremper dans mon jus.

Le moment tant attendu de pouvoir savourer mon sandwich.
 Le bilan n'est pas très brillant, 9h30 sous terre avec quatre heures de topo pour un alphabet et demi et seulement 170 m de relevés, il va falloir s'exciter un peu plus le prochain coup.

                                                                                                      Pat 

dimanche 16 septembre 2018

Vendredi 14 septembre


Grotte de la Vieille ( Lagorce )
Aven du Biotope

( Thierry, Pat )

     Profitant d'une fenêtre météo propice, nous décidons d'aller récupérer le Reefnet posé dans la vasque du siphon aval ( voir CR du 18/10/2017 ).
     La montée au trou est toujours aussi raide et les cordes en fixe sont les bienvenues. Un air frais ressenti dans le porche d'entrée semble de bonne augure. C'est donc confiant que nous dévalons les puits d'entrée. ( J'ai quand même pris un masque et un tuba si jamais le Reefnet était sous l'eau... ). Mais au passage de la première petite laisse d'eau, bien remplie, le visage de Thierry s'assombrit et arrivé dans la Salle du Sable son mauvais pressentiment se confirme. Le premier des quatre siphons que nous espérions voir vide est encore plein sur une hauteur de 4 mètres et nous interdit l'accès au collecteur.




Notre chance de récupérer notre Reefnet et poursuivre les explos se trouve bien compromise pour cette année et nous déséquipons le puits d'entrée.


    Déçus, nous redescendons à la voiture pour repartir vers un secteur proche. Thierry m'emmène voir l'aven du Biotope où le club a fait une grosse désob en 2002.
    Un bon courant-d'air frais filtre sur les cotés de la trappe qui ferme l'entrée. Thierry installe la corde récupérée à la Vieille pour descendre le puits d'entrée de 8 m entièrement désobstrué.


     En bas, on tombe sur une courte galerie en grande partie comblée par les sédiments. A l'aval, un court boyau totalement vidé donne accès à une salle complètement colmatée. A l'opposé on laisse sur la droite une cheminée  bouchée et l'on remonte un toboggan argileux coupé par une chatière. A son sommet un gros tas de blocs témoigne d'une désobstruction acharnée. Sur la gauche un boyau très étroit bute finalement sur une petite trémie ventilée qui mériterait d'être dégagée ( avec doigté car la partie sommitale pourrait décider de descendre en même temps...)

                                                                                      Thierry & Pat

jeudi 6 septembre 2018

Mercredi 5 septembre


Grotte des Estinettes ( Lanas )

( Thierry, Pat )

     Pour ce mercredi après-midi, Thierry me propose la visite de cette jolie cavité dont il a repris la topo intégrale l'année dernière ( Voir CR du 24 et 27/04 ).
     Le but de la sortie est de faire quelques photos et d'aller jeter un oeil sur la cheminée ventilée précédant le siphon. 
     Nous franchissons rapidement les étroitures en colimaçon de l'entrée sup ouverte en 2000 ( Grotte du Millénaire ) pour atterrir dans la Salle de la Baïonnette.

En haut de la salle le massif stalagmitique sectionné par le soutirage.

Salle de la Baïonnette : la trémie d'accès en provenance de la grotte du Millénaire.

Salle de la Baïonnette. On distingue bien la couleur ocre du niveau de mise en charge en crue. 

En bas de la salle, au pied de la grosse dalle verticale, la sortie de la voûte mouillante qu'il faut franchir en venant de l'entrée inférieure.
Attention ! cette partie peut siphonner très rapidement en crue... Mise en charge de plusieurs mètres dans la partie active.

     Nous quittons la salle et traversons la trémie ouverte par les frères Oddes en 1964 qui donne accès à la galerie du SCAV. Nous empruntons dans un premier temps la galerie supérieure où nous pouvons admirer les superbes sections de galerie en trou de serrure.








     Une partie de la galerie inférieure est assez aquatique mais un conduit parallèle permet de la shunter facilement.



     Nous poursuivons vers le fond dans un conduit aux formes très esthétiques, bien lessivé par les crues.



 Thierry a dû remettre en place la strate qui se décollait...
     Tout au bout, la galerie s'agrandit et plonge à 45°. L'éboulis recouvert de sable annonce le siphon terminal. Ce dernier a été plongé en 1996 sur 205 m jusqu'à une étroiture à priori franchissable à - 51 m et mériterait d'être revu.

Le beau siphon terminal à seulement 300 m de l'entrée...
     Au retour, nous grimpons la petite cheminée étroite située une quarantaine de mètres en amont du siphon. Il s'en échappe effectivement un léger courant d'air mais son sommet étroit, colmaté par la calcite, ne laisse apparaître qu'une fente décimétrique. Le chantier pour shunter le siphon sera d'envergure...

En haut à gauche on aperçoit le départ de la cheminée ventilée. Au milieu l'étonnante strate menaçante...


                                                                            Thierry & Pat