mercredi 30 août 2023

mardi 29 août

grotte de la VIEILLE 

Michel F., Thierry

Le secteur du Jurassique étant désormais de nouveau inaccessible dans les cavités sur lesquelles nous travaillons, nous nous reportons sur la vallée de l'Ibie où il faut plus de précipitations pour remettre en charge la Vieille. Objectif : revoir le chantier de la salle des Crêpes.

La trémie de la salle des Crêpes au fond : un obstacle coriace et dangereux !

L'accès à la salle des Crêpes clôture un long parcours du combattant dans une boue omniprésente.

La trémie consiste en un mélange de blocs parfois conséquents et de boue collante rejoignant un plafond aux strates peu fiables : bref, un vrai plaisir !

Si à droite la situation semble compromise, à gauche le contexte paraît plus gérable...

Quelques blocs restent menaçants mais nous parvenons à les faire tomber sans compromettre la tenue générale de l'édifice !

Le plafond en roche mère est enfin atteint et semble lavé ; nous parvenons à distinguer un mince orifice.

Si le courant d'air vient bien de là, ce n'est pas encore gagné mais l'espoir fait désober !

Retour dans la 1ère partie du trou bien plus sympathique.L'eau est montée jusqu'à la base de la colonne (en 2021 ?) et dévoile une mise en charge de 62 m !

28 ans que nous avons franchi le terminus de cette sacrée grotte et 5 ans que nous avons repris les travaux au fond au gré des désamorçages et de notre motivation. Mais nous ne lâcherons rien et notre intuition nous chuchote que la solution est proche pour enfin découvrir la suite et retrouver la rivière...ou abandonner définitivement !

Thierry

dimanche 27 août 2023

 CAMP ARIEGE 2023

ARNAUD-COLINET : Judi, Flo, Zoélie, Tao, Lison.

BERGER-CORNU : Mathieu, Elodie, Garice, Adélaïde.

HAYE : Marion, Eva-Lior.

SUAU-VERMOREL : Carine, Eole, Hélios + Dalva et Gabin.

JOURET Jérôme, BARRE Christophe ( K2 ), LONGIN Christophe, PASCAULT Benoît, DESNOS Benoît, COLLIN Adrien ( AD ).

GENUITE : Anne-Marie, Pat.

Lundi 31 juillet :

     Rendez-vous à 12h 30 sur le parking de l'Intermarché de St Girons pour les familles Arnaud-Colinet, Berger-Cornu, et  Haye et l'opération courses. Trois "caddies" en une heure, l'opération est rondement menée. Nous retrouvons les autres au camping des 4 saisons à Oust, lieu de notre camp de base pour cette semaine ariégeoise.

     15 h : Les 4 emplacements dédiés près des sanitaires sont investis.

     17 h : Le camp est totalement monté.

     19 h : Les jeunes sont à la cuisine pendant que les grands sont à la rivière.




Le campement " by night " illuminé par nos guirlandes de lampes.


Mardi 1er août :

Grotte de Garellio 

Garice, Mathieu, Carine, Judi, Eva-Lior, Zoélie, Flo, Marion, Lison, Adélaïde, Gabin, Tao, Dalva, Eole, Hélios.

     Le groupe des enfants et plus part vers la grotte. Nous nous sommes équipés au parking. Nous avons fait la marche d'approche d'une durée de 20 minutes. Nous avons mangé à l'entrée du trou pendant que le grand Manitou Judi est parti équiper. 



     La grotte commence par un grand toboggan et un puits où Carine s'est coincée à la montée. Nous arrivâmes dans une grande salle où le groupe se divisa : Flo, Carine et Lison remontèrent pendant que le restant du groupe continua dans le sens de la rivière. Gabin trouva l'eau si belle qu'il décida de lui faire un câlin. Après la trempette de Gabin, Tao et ce dernier s'embrouillèrent donc Gabin mit une droite d'argile à Tao ( il en avait jusque dans les dents... ) Nous descendîmes un puits pour arriver dans un méandre. Zoélie se coinça les fesses dedans. HV7 prit un plaisir à la décoincer. Nous sommes sortis du méandre pour faire demi-tour et y retourner. Zoélie se re-coinça, et HV7 se re-sacrifia pour cette demoiselle. Nous remontâmes le puits avec l'aisance d'un poney pour retourner dans la rivière. Gabin, heureux de retrouver la rivière s'y replongea. Zoélie fit de même. Nous remontâmes le toboggan d'entrée pour ressortir les premiers, rattrapant Carine qui avait mis un peu de temps pour remonter. Nous rentrâmes au camp pour festoyer avec les copains avec un verre de panaché.


                                                      Le grand écrivain Hélios Vermorel.


Gouffre de Peillot ( Cazavet )  

Jérôme, Christophe L, Christophe B ( K2 ), Adrien ( AD ), Benoît P, Benoît D, Anne-Marie, Pat.

     Départ du camping vers 9h30 avec le fourgon de Jérôme et la Saxo d'AD. Après une demi heure de route nous arrivons sur place où nous rencontrons Franck Brehier se préparant à rentrer dans la cavité avec quatre clients.       Quelques hésitations pour trouver le trou et nous voilà tous au fond de la vaste doline d'entrée.



 Christophe équipe en double la longue main courante qui mène au premier puits d'une quinzaine de mètres. Sachant qu'il faudra se mouiller dans la rivière, nous commençons par aller visiter le réseau fossile aval. Une petite remontée nous mêne vers un laminoir facile se prolongeant par une galerie basse puis un cran vertical que Christophe équipera pendant que l'autre partie de l'équipe empruntera une petite vire aérienne et un ressaut shuntant ce puits. On poursuit par une série de petites salles et galeries fossiles encombrées de blocs.


   Prévoyant, à tort, un trou froid, nous nous sommes équipés chaudement et sommes vite en surchauffe. Il nous faut tomber le haut de la combi pour refroidir le moteur... Une escalade dans les blocs et c'est la "Salle du Bikini" qui sera notre terminus pour cette partie et le lieu du casse-croûte.



     De retour au pied du puits d'entrée, nous repartons dans l'autre sens vers le réseau fossile amont qui démarre par le puits des Stalagmites équipé d'une succession de mains courantes verticales. Un passage surbaissé donne accès à une salle chaotique où une main courante sécurise le contournement d'un P50 arrosé. Une petite corde à noeuds facilite la descente dans un coin de la salle. En contrebas démarre le P30, parallèle au P50 qui surplombe la rivière. Jérôme et Christophe vont repérer son départ en prévision de sa descente après notre retour du réseau amont. Ce dernier est accessible à l'autre bout de la salle par une longue corde à noeuds équipant la remontée d'un ressaut glissant. Au sommet, un passage étroit débouche sur une belle salle décorée d'une paroi de draperies jaunâtres.


    Quelques photos et nous nous enquillons vers la suite de l'amont composé d'une enfilade de salles et de passages bas. La topo semble indiquer une jonction avec la rivière; nous la cherchons en vain ( en fait elle n'existe pas ). Au bout de notre trajet, nous retrouvons Franck et ses jeunes. Nous rebroussons chemin jusqu'au départ du P30. Jérôme nous exécute un équipement tip-top et nous nous retrouvons tous les huit dans la rivière. Immédiatement il faut se mouiller jusqu'au slip et même un peu plus haut pour certain-e-s. La suite est très agréable et esthétique avec de multiples gours et coulées jusqu'au siphon terminal. 

      Au retour, il nous faut redescendre une coulée équipée d'une corde en fixe que nous attrapons en son milieu...

                                                                                                          Pat




     La suite par Anne-Marie :

C'était vraiment pas ma journée...

Ma Scurion adorée fait des siennes et je me retrouve dans le noir à cause d'un accus défectueux. Heureusement nous en avons un  de rechange mais se retrouver dans le noir au beau milieu d'une désescalade est une expérience désagréable.

    Je suis sur la margelle du petit puits / ressaut au dessus de la rivière qui cascade joliment avec des minis gours pour atterrir dans un gour de plus grande dimension, ourlé de calcite blanche et d'une eau d'un vert cristallin. Je remets mon descendeur, la corde est grosse et humide et je regrette de ne pas avoir choisi l'option en C. Je suis à mi-puits quand tout à coup, je me retrouve vautrée sur le dos dans le gour d'en bas. Je tiens toujours la corde dans la main droite, je suis abasourdie, mon descendeur est suspendu à mi-puits. Je me relève de ma chute comme un ressort, je n'en crois pas mes yeux. Je vérifie ma demi lune : non elle n'a pas cassé. Me serais-je trompé dans le positionnement de la corde ? Je grimpe pour vérifier de plus près mon descendeur, mais non, la corde suit correctement le cheminement prévu. Dans le même temps les copains d'en haut ( K2 et Benoît D ) m'interpellent pour savoir comment je vais. Pat, alerté par les cris, ( et peut être mon plouf ), reviens sur ses pas et me demande de ne pas toucher à mon descendeur : il veut comprendre. Moi aussi je veux comprendre : je ne crois pas aux farfadets. Je pense à l'hypothèse d'un bout de combi pris dans mon "Freino" mais je vérifie, aucune marque, aucun trou sur ma combi. J'écarte donc cette hypothèse. Bilan : je suis tombée d'environ 2,50 m de haut sur le dos. J'ai tapé la tête ( le casque ), le dos et peut être le cou sur la lèvre intérieure du gour mais je ne sens rien, je n'ai mal nulle part. Je n'ai pas eu le temps d'avoir peur : la chute a duré une fraction de seconde. Les copains en haut du puits ont eu plus peur que moi. Je continue la progression vers l'aval et la corde du P30. Avant de monter, je raconte ma mésaventure à Jérôme qui me propose de monter au plus vite vu que je suis trempée. Je remonte le puits assez lentement car je commence à réaliser ce qui aurait pu m'arriver. Au fractio, je raconte ma mésaventure à Christophe L qui est positionné pour aider ceux qui en auraient besoin. Je termine ma remontée, et je prends la corde à noeuds, face à moi. Je me retrouve dans une grande salle d'où partent plusieurs galeries et je cherche le passage, une chatière, pour accéder aux mains courantes sur stalagmites. Je cherche partout, je fouine, j'emprunte même la galerie "amont" mais je réalise mon erreur quand je reconnais des concrétions très particulières qui avaient déjà attiré mon attention dans l'après midi. Je suis perdue et c'est la première fois en 51 ans de spéléo. Mais je sais que je suis dans la grande salle, une salle qui est sur la topo, donc je me dis que les copains ( et Pat ) vont bien sortir par le P30 et donc ils me trouveront ou que, de toute façon, ils ne vont pas me laisser. J'ai 100% confiance donc j'attends plutôt que d'aller m'enfoncer dans le "labyrinthe" proche ou dans les étroitures ébouleuses que je viens d'inventorier. Je tente de retrouver mentalement le parcours depuis le puits d'entrée mais là impossible : j'ai un vrai blanc. Je me maudis de ne pas être la dépositaire de la topo. A aucun moment je fais le lien avec le coup sur la tête et l'ébranlement dû à ma chute. J'attends patiemment les copains. Je comprends quand même qu'il est anormal qu'ils ne soient pas repassés par la salle où je me trouve mais je commence à me sentir fatiguée et je ne retourne pas à la lèvre du P30 via la corde à noeuds. J'attends, je revois ma chute au moins cent fois sans trouver d'explication, je fait jouer et rejouer mon "Freino" 100 fois : il semble fonctionner parfaitement... Mystère. Tout cela m'occupe bien la tête et je ne peux pas dire que je trouve le temps long : je sais que les copains ( et Pat ) ne me laisseront pas, que je suis en zone connue... le mieux est d'attendre en m'occupant l'esprit.

     Enfin, je crois entendre des cliquetis, puis j'aperçois un halo lumineux, je crie et vois débouler Christophe L qui me dis " mais qu'est ce que tu fais là ? On te cherche partout, on avait même déséquipé ". Je m'excuse platement de ne pas avoir trouvé la suite mais comme je suis contente qu'il soit là ! Xophe est mon sauveur. Je le suis et retrouve Jérôme et Pat au dessus du P30. Le chemin était là, à l'opposé, via la deuxième corde à noeuds. Je n'en reviens pas. Je ne me suis pas souvenue qu'il y avait une seconde corde à noeuds à cet endroit. Nous remontons donc sans problème et je comprends bien combien tout le monde est soulagé et combien tout le monde a eu très peur. Je me sens fatiguée mais je n'ai pas mal, une vague douleur dans le dos et à la nuque seulement. Retour au camp où bien entendu je raconte ma mésaventure à la compagnie interloquée.

    Le lendemain :

Aie ! ouille ! Dès le réveil, ce n'est plus la même chanson : j'ai mal au dos, à la tête, au cou, au bras droit... Je suis moulue, j'ai l'impression qu'on m'a roulé dessus. Je reste au camp en mode sieste. Je sens que la sortie au Gouffre Georges est quelque peu compromise pour moi et ça me fait bien râler...       Entre temps, les techniciens du camp ont réfléchi à ma chute et pensent que j'ai bel et bien dû encliquer mon mousqueton "Freino" dans un pli de ma combi sans qu'il se referme totalement et non pas dans le mousqueton de mon baudrier. La combi est suffisamment solide pour ne pas s'être trouée au moment de la chute. Peut-être n'en avais-je coincé qu'une toute petite partie. L'assemblage Freino - combi a tenu quelques mètres puis a glissé. Après réflexion, je pense que j'étais bien sonnée après ma chute, plus que je ne le pensais, et que mon erreur d'itinéraire est liée à cette commotion.

     Bilan :

     1. Une erreur potentiellement fatale de ma part : je n'ai pas vérifié le verrouillage intégral de mon "Freino" dans mon mousqueton de baudrier.

     2. Essayer de se garder "à vue" sous terre.

     3. Après une chute, redoubler d'attention envers la victime. Dans mon cas, même si je ne plaignais de rien et ne sentais pas de douleur, j'étais probablement sonnée. J'étais plus lente que d'habitude, ce dont je me suis rendue compte pendant l'ascension du P30 mais que j'ai trouvé normal vue ma trouille rétrospective.

     4. Le "Freino" n'est pas en cause, mais je l'utilise seulement depuis quelques mois et son usage nécessite un geste légèrement différent de mon "autolock" précédent.

     5. Bilan médical : rien de cassé mais commotion cérébrale.

                                                                                            Anne-Marie


Mercredi 2 août :


Canyon de Cagateille ( Cabousset )

     Flo, les 2 Christophe, Benoît P et Jérôme sont en repérage ! Benoît D est en randonnée...

Gouffre Georges ( Le Port )

Judi, Zoélie, Tao, Mathieu, Garice, Carine, Hélios, Eole, Gabin, Dalva, Marion, Eva-Lior.

     Départ du camp vers 10h30. Judi part chercher l'entrée dès notre arrivée. Nous montons tous pique-niquer à l'entrée et nous nous équipons chaudement. Nous progressons ensuite rapidement ( facilités par les équipements déjà en place ) jusqu'à la Salle de la Famine et nous remontons. TPST : 3 h

     Le groupe des jeunes est encadré par les anciens du club. Le parking voitures se trouvant à 30m du départ du chemin, l'entrée du trou est trouvée par Judi en 10 minutes. Nous arrivâmes à l'entrée de la clim géante et nous décidâmes de festoyer à l'entrée. Après le festin, nous nous équipâmes et puis nous rentrons dans la grotte.

      Celle-ci commençait par un tunnel artificiel de 3 m. Après le tube nous entrâmes dans une petite salle qui se terminait par un ressaut de 3 m donnant sur une main courante. Nous prîmes un puits de 4 m qui arrivait sur un autre de 4 m également. Nous arrivâmes dans une immense salle ébouleuse qui descendait sur une centaine de mètres. Ceci nous mena à une main courante qui se terminait par un puits de 8 m. Ensuite l'équipe se scinda en deux. Garice, Tao, Judi et Marion continuèrent, les autres remontèrent. Le groupe de Judi descendit par le puits avec une déviation et une main courante sous un ruisseau qui nous a refroidis. Ils arrivèrent dans une grande salle et firent demi tour pour rejoindre le groupe. Ils remontèrent à la surface et rentrèrent au camp pour se remplir la panse.

                                                                                                   Hélios 

Jeudi 3 Août :

Canyon de Cagateille ( Cabousset ) 

Flo, Christophe L, Carine, Marion, Gabin, Dalva, Hélios, Eole, Zoélie, Tao, Garice, Eva-Lior.






Gouffre Georges ( Le Port )

Benoît P, Christophe B ( K2 ), Adrien ( AD ), Jérôme, Pat.

     Démarrage aux aurores pour le gros morceau du camp. La météo n'est pas brillante mais la bonne nouvelle apprise par Judi c'est que le trou est tout équipé jusqu'au fond.


Extrait de SPELUNCA n°155 2019


    K2 s'occupe du co-pilotage jusqu'au parking du départ du sentier où nous nous garons au milieu des bouses de vache. Il pleut à verse et s'équiper sous les deux parapluies installés au dessus des portes arrières du VW est sportif. Judi ayant, la veille, balisé le cheminement, nous trouvons rapidement l'entrée du Tube et sa plaque métallique . A l'ouverture, nous sommes accueillis par un puissant courant d'air soufflant et glacial émanant du tubage acier : il ne va pas faire chaud !


    Dès le début de la descente, nous constatons que ça pisse de partout et au fur et à mesure de notre progression nous croisons plusieurs affluents qui rejoignent la galerie principale en grosses cataractes. 


     Le débit de la rivière est conséquent ( en fait le trou est en petite crue ) et ça pulse dans les cascades. 


     Heureusement l'équipement hors crue souvent très aérien nous éloigne de l'actif. 


     Nous avons une pensée émue pour AD qui, ayant oublié ses bottes, crapahute dans l'eau en baskets trouées et socquettes...


     Le trou est très esthétique, la rivière gonflée nous dispense une super ambiance. 


     On prend quelques photos et on se régale en descendant tranquillement. Dans la Grande Galerie inclinée à 40°, nous repérons les fameux contacts "calcaire / lherzolite" typiques du trou.

    Arrivés au bas de la salle de la Famine, nous empruntons une longue escalade en fixe permettant de shunter le Puits des Sinus et sa dangereuse trémie. Nous attaquons alors les grandes verticales du trou ( P60 ) et laissons la grosse galerie ébouleuse pour nous retrouver dans un canyon actif de toute beauté entrecoupé de petits puits et de cascades.


      L'équipement hors crue impose une progression en vire sur des mains courantes particulièrement "tire-bras" avec, heureusement, de multiples pédales facilitant le dé-longeage.


 Nous progressons maintenant dans un large méandre où zigzague la rivière; AD s'y mouille allègrement les pieds mais reste stoïque malgré la morsure du froid. 


    Nous croisons enfin l'arrivée du "réseau de - 600" et sa vrombissante cascade nous indiquant que nous ne sommes pas loin du S1.

     Encore quelques ressauts bien arrosés et nous arrivons au départ du shunt du siphon 1 qui mène au S2. 


     Un dernier ressaut non équipé nous barre le passage et nous empêche d'aller jeter un oeil au siphon. Vu la quantité d'eau et les parois glissantes nous décidons après nos 4 heures de descente d'en rester là et de faire notre pause casse-croûte dans le fossile juste au dessus. Il fait plutôt frais et l'on sort cagoules et micros-doudounes pour entamer le repas. AD en profite pour essorer ses chaussettes et essayer de se réchauffer les pieds. Nous entreprenons alors une remontée tranquille mais régulière qui nous empêche d'avoir froid, tout en essayant de s'économiser dans ces innombrables mains-courantes inclinées.



   Quelques photos souvenirs et nous arrivons dans le réseau d'entrée où nous ne manquons pas de laisser des commentaires élogieux dans le livre d'or du Spéléo Club du Haut Sabarthez,actuel explorateur de la cavité.


La célèbre lucarne atteinte par en bas dont l'escalade a permis de se rapprocher de la surface et d'effectuer l'ouverture d'une nouvelle entrée : Le Tube.

     Nous émergeons du "Tube" après 8 heures d'une balade souterraine qui a ravi tout le monde.


    Gros trou, ambiance Berger avec sa rivière serpentant au fond dans les marbres blancs, sa grande galerie pentue, ses blocs noirâtres de Lherzolite et son équipement aérien. Une course magnifique qui se serait révélée un peu sport en équipé / déséquipé...


                                                                                                          Pat

Vendredi 4 août :


Grotte de Moulis 

Benoît P, Carine, Anne-Marie, Pat.

    Il pleut, ce ne sont pas des trombes d'eau mais des averses qui nous arrosent régulièrement. Avec la pluie, arrive la fraîcheur, si bien que le soir il ne fait que 13° et chacun se couvre avec tout ce qu'il a.

    A 9h30, quatre d'entre nous ( c'était le nombre maximal admis ) avaient rendez-vous à Moulis au laboratoire souterrain du CNRS, avec le responsable du labo, Mr Olivier Guillaume. Nous y sommes à 9h25 et Mr Guillaume nous amène jusqu'à la grotte nous montrant au passage son entrée naturelle grillagée, une sorte de fente relativement large.

   

L'entrée naturelle fermée de la Grotte de Moulis où est installé le laboratoire souterrain de biologie.

      Dans le sas, il prépare un compost énergétique pour ses bestioles. Nous allons bien sûr voir les protées. 

Protée de Slovénie ( son pays d'origine ).

     Les explications de notre guide nous permettent de mesurer les aptitudes extraordinaires de cet animal : aveugle à la naissance mais avec un système oculaire potentiel qui ne s'active pas; des pontes d'environ 40 oeufs mais rares; un animal qui vit vieux, probablement plus de 80 ans et une identité sexuelle problématique : peut-être un hermaphrodisme. Nous voyons aussi un animal dépigmenté originaire du Mexique : l' Axololt qui vivait, avant, dans les lacs autour de Mexico, aujourd'hui asséchés. 

Axololt du Mexique.

     Enfin nous passons aux Euproctes sortes de tritons pyrénéens que l'on trouve sur et sous terre. 

Euprocte des Pyrénées.

     Les propos d'Olivier sont passionnants mais très techniques. Heureusement, Benoît P relève le niveau de notre groupe par la pertinence de ses questions. Malheureusement notre chercheur a une visio à 11 h et il doit nous quitter. Nous rentrons tout intrigués et émoustillés par ce que nous avons appris. Arrivés au camp, nous nous empressons de partager nos nouvelles connaissances ( avec moins de talent que ne l'a fait notre guide évidemment ) mais il semblerait que l'intérêt de nos jeunes ait été piqué.  Au passage, à St Girons, nous faisons quelques courses. De retour au camp une surprise sympa nous attend : les jeunes sont allés chercher des champignons et en ont trouvé : des chanterelles, des pieds de mouton plus quelques bolets rouges et une autre variété étrange que nous ne connaissons pas. La météo s'avérant capricieuse, mais avec des intervalles cléments, certains adultes vont à leur tour tenter leur chance aux champignons mais ils rentrent bredouilles !

Ce même jour, il neige au Pic du midi de Bigorre !

                                                                                           Anne-Marie 


Samedi 5 août : 

Traversée Gouffre du Barotti - Gouffre Bysnès L14 ( Lacourt )

Jérôme, Benoît D, Benoît P, Christophe B, Pat.

Mathieu, Flo, Tao, Garice, Adrien.

     Montée à deux voitures vers la montagne de Sourroque. Du parking, marche d'approche aisée et balisée jusqu'à l'entrée où sont installés deux panneaux indicateurs avec la topo des cavités. Pour effectuer cette traversée, nous formons deux équipes qui vont se croiser.


Extrait de : SPELEOGUIDE Ariège Pyrénées Tome 1 de Flo Guillot - Phil Bence

     Nous laissons l'équipe Barotti et partons vers le L14 dont l'entrée étroite est protégée par un petit filet métallique fixé par des plaquettes de 12 mm ! Comme les écrous sont vissés à fond et que personne n'a une clé de 17 nous ne pouvons pas rentrer...

    Il y a bien deux petits maillons rapides mais l'un d'entre eux est bien grippé et impossible à desserrer à la main. La solution viendra grâce à un micro mousqueton acier dont la forme en sifflet permettra de coincer l'écrou et de le dévisser. Ouf ! Une demi-heure plus tard, on peut enfin démarrer l'équipement. 

L'entrée du gouffre Bysnès et son filet de protection.


     Au premier puits ça frotte un brin et il nous faut modifier l'équipement en rajoutant une déviation. Nous arrivons finalement au P16 pour nous apercevoir que la corde de 25 m conseillée se révèle trop courte de 4 m. 


     Afin d'assurer le coup, Jérôme remonte et installe la corde de 30 m prévue pour le puits suivant. Pour être sûr de pouvoir le descendre et jonctionner avec l'autre groupe, je remonte les puits du dessus et coupe le rab de corde.      Dans le dernier puits, nous entendons les voix de l'équipe Barotti qui a commencé à déjeuner car il est déjà 14h30...


     Pendant que la seconde équipe de jeunes attaquent directement la remontée par le Bysnès, nous décidons de visiter un peu la cavité qui développe 3,5 km. Nous commençons par le grand collecteur amont que nous remontons jusqu'à un siphon. 




     Nous repartons ensuite vers l'aval, les passages sont très esthétiques et nous déambulons dans une galerie spacieuse et concrétionnée où nous repérons un joli blaniule moucheté surnageant dans une flaque.






Nous croisons le départ du P20 remontant qu'il nous faudra emprunter au retour pour ressortir. 


     La suite vers l'aval est une vaste galerie où l'on devine le passage de la rivière temporaire absente à cette époque de l'année et qui a laissé de très beaux gours orangés malheureusement asséchés aujourd'hui. 


     Après avoir descendu une série de ressauts bien lavés, nous butons sur un minuscule siphon à l'un des points bas de la cavité. 



     La suite est une escalade boueuse donnant accès à une longue galerie fossile au sol terreux entrecoupée de zones concrétionnées.



 Une nouvelle descente et nous retrouvons une galerie temporairement active au sol décoré là encore de multiples petits gours colorés. 


Dans un recoin, un petit siphon marque le terme de notre visite de cette partie. 


     Retour vers la sortie en faisant quelques photos et nous arrivons à la base du P20. C'est Benoît D qui se colle au déséquipement.            Sachant d'après l'autre équipe que la sortie du gros P80 est parpineuse, nous jouons la sécurité en montant par équipes de deux en nous regroupant au dernier fractio pour sortir. ( Nous apprendrons par la suite qu'un pendule à - 10 permettait d'atteindre une vire aérienne qui contournait l'éboulis dangereux et de descendre en toute sécurité... ) 


     Nous croisons à la sortie une spéléo jeunette mais très "électrosensible" du club Epia qui nous confirmera l'existence de cette vire et que la course est d'autant plus magnifique lorsque la rivière coule.

Dimanche 6 août :

     Branle bas de combat ! Demain c'est le départ.

Nous profitons de la présence d'une petite rivière au bord du camping pour laver l'intégralité du matériel. Des centaines de mètres de cordes sont brossés, vérifiés, lovés en un tournemain.


 Une fois une bonne partie du camp repliée, nous retournons vers la forêt de Sourroque à la chasse aux champignons. Jérôme, Benoît P et Mathieu, nos spécialistes en la matière, nous initient à cette cueillette en nous rappelant l'adage : " Tous les champignons sont comestibles, certains une fois seulement..."

     Nous rentrons au camp chargés de cèpes, trompettes de la mort et girolles dont nous ferons une grosse ventrée bien arrosée pour  clore dignement le camp.

                                                                                                         


                                                                                                            Pat