lundi 26 octobre 2020




Samedi 17 novembre 


Traversée tanne des trois Bétas - grotte de la Diau.                           ( Massif du Parmelan,  Haute-Savoie )


     Avec in alphabetical order : 

Flo Colinet, JJ Jouret, Rémy Helck et Chistophe Longin dit Christobal, du Spéléo Club d'Aubenas.
Plus Bastien Rodier et 5 de ses comparses en formation DE Spéléo.

J -1 : 

     Grand moment de solitude au domicile; j'essaie, à sec, de rentrer dans diverses combinaisons néoprène que Judi a fait ressurgir du temps de ma splendeur, de son garage.
Je sue, je râle, je me contorsionne mais ça y est, je vais enfin réaliser un fantasme qui me hante depuis que je fais de la spéléo ( date non communiquée pour ne pas casser le mythe ) : je vais enfin pouvoir aller à LA DIAU, bon Diau !

A la question :  Laquelle as-tu choisi ? Je répondrai benoitement: " Celle qui a bien voulu de moi ! "

     Il est  18h ce vendredi 17 novembre, nous chargeons tout notre bazar dans le Transporteur de notre JJ localement national à Villeneuve de Berg cave; et c'est parti pour 4 heures de route. J'ose à peine demander une pause pipi qui m'est gracieusement accordée et nous en profitons pour dévorer une banane tout en parlant du désastre écologique que représentent les bananes, mais là on a trop faim et c'est gratuit, ça vient de Béthanie alors c'est pas notre faute.

     Enfin, nous y sommes, à la sortie de cette fameuse traversée que je n'ai jamais réussi à réaliser : la Diau, ou l'Adiot, ou l'Adiau, on sait pas mais on s'en fout.
D'un geste conquérant, nous lançons la tente 2 secondes dans une nature incertaine  ( en prenant garde aux déjections des promeneurs ), et tentons vainement de faire réchauffer une soupe en brique avec un réchaud HS. Mais qu'à cela ne tienne, JJ va nous sauver et sortira le réchaud de sous terre, ouf, trop fort et surtout il le remettra dans le kit pour le lendemain.

     Nous faisons connaissance de nos camarades de galère, 6 personnes fort sympathiques en formation DE Spéléo. Nous déciderons de faire 2 groupes, eux et nous.




     La navette de voiture s'organise, j'ai particulièrement aimé le passage où mettant mes affaires sèches dans une voiture pour la sortie, on m'indique la présence de puces de lits dans le dit-véhicule. 
Après un fabuleux diner sous les étoiles, nous allons nous coucher. JJ décide de dormir dans son Transporteur car il avoue ronfler quelques fois, et nous dans la tente. J'avais peur d'avoir froid mais avec ma sous-combi, mes chaussettes de ski, 2 duvets et mon plaid Ikéa. Au milieu de mes 2 camarades, je suis comme un coq en pâte, enfin vu le contexte comme une poule au pot. Je pète rapidement de chaud. Pour dormir, il suffit juste de temps en temps de balancer quelques coups de pieds à droite, à gauche car il n'y a pas qu'un ronfleur dans l'équipe, en fait, mais on ne m'avait pas tout dit.

     Bien que réveillés à 5h40, contre 7h pour nos camarades, nous dirons poliment que nous ne brillerons pas par notre efficacité au démarrage. Les autres sont prêts en même temps que nous, et ça ne va pas s'améliorer dans la journée.
Nous partons avec une heure d'avance afin de rendre la descente dans la cavité plus fluide. La marche d'approche est grandiose,  on aurait presque envie de rester à l'extérieur ! 


     C'est pourquoi nous avons inconsciemment fait durer le plaisir. Nous avions un GPS mais on ne savait pas s'en servir alors nous nous sommes échauffés sur le lapiaz, à l'aube. Rémy a eu, quant à lui, les oreilles over réchauffées, en effet c'est lui qui avait le GPS en main !  
Nous finissons, à l'ancienne, par lire le descriptif, et oui il fallait y penser ! et partons à l'opposé pour retrouver nos copains qui sont partis 1h après, à l'entrée du trou. 


     Diplomatiquement, nous dirons également que l'équipement en technique de corde rappelable est à améliorer. Pour vous la faire courte, on se retrouve à ré-enquiter 2 longueurs de 65m pour un ressaut de 6 mètres ce qui parfait notre échauffement démarré sur les crêtes par des étirements pectoraux !
La descente s'effectue tant bien que mal dans les grands puits jusqu'à - 300 et des bananes ( ! ). 


     Nous déjeunons en bas et attendons nos camarades car on leur a laissé équiper la dernière cascade. Nous aurions mieux fait de tracer car visiblement, ils ont tout ré-équipé tellement on les a ébloui. Le civisme ne paye plus.

     Bref nous enfilons le haut de la néoprène ( après avoir bouffé, c'est encore pire ) afin d'attaquer la phase d'élimination des toxines : en effet ça ne sert pas à grand chose à part en baver davantage les 2 heures qui suivront dans des passages assez étroits et peu arrosés.
Enfin nous arrivons à la partie aquatique, nous nous mouillerons un peu plus mais le haut n'est franchement pas utile. 
Avec la marche d'approche, c'est vraiment le meilleur passage, même si à la longue tirer sur des chaines pour se maintenir hors de l'eau avec cette satanée néoprène commence à saouler. Mais c'est super. Dans ma tête c'est la méthode Coué, je vais bien, la femme est l'égal de l'homme, alors gnan gnan : shut up.



     Ca marche fort bien jusqu'à une pause pipi qui nous sera fatale: nous serons doublés par nos camarades mais nous sommes en fait près de la sortie et finissons la sortie ensemble. Je suggère aux acharnés de devant qu'il serait bon qu'ils apprennent à faire du feu pour leur formation mais ma proposition n'est hélas pas retenue. Il est 20h30, nous sommes dehors, il fait bon et le ciel est rempli d'étoiles ( séquence lyrique) , nous sommes heureux et n'avons perdu personne. Nous nous caillerons une bonne heure en attendant les dévoués qui sont allés rechercher la voiture à l'entrée pour faire la navette en sens inverse. Manque de pot, la tente est à l'entrée donc nous attendons. Rémy tentera bien de faire un feu avec du bois humide mais non, ça ne prendra pas.
Après avoir ingurgité une boite de raviolis ( mets succulent uniquement après une bonne sortie ), nous redéployons la tente pour un repos mérité agrémenté de quelques coups de pieds avant le départ du lendemain matin.
Nous croiserons des randonneurs qui viennent, masqués en voiture, pour balader en pleine nature, et on se fera un malin plaisir à simuler des quintes de toux avec notre look néandertalien.

     Bref une excellente sortie. Merci à mes camarades d'avoir porté les gros kits ( oui je vous les ai laissés pour pas que vous vous sentiez mal ) et de m'avoir attendue dans certains passages scabreux :  le grand écart en vieille néoprène, c'est moyen cool.

Bref c'était top, nom de Diau !

TPST: 8h30

Un grand merci à Bastien pour les photos.

Bizatous

                                                                            La flo

mercredi 21 octobre 2020

mardi 20 octobre

grotte de Chamontin

Lionel, Thierry

Après un passage la veille à la grotte des Chiffaux avec en sus Michel et Anne-Marie pour topographier et titiller la trémie terminale, retour à Chamontin pour tenter de trouver la suite... 

Le boyau d'accès entièrement élargi et vidé de son remplissage de galets, sable et boue.
En fait, dès l'arrivée sur le gour, je repère une lucarne non identifiée la fois précédente (il faut dire qu'on avait bien donné !) et qui semble la suite logique au sommet de la coulée.

L'orifice au sommet n'est pas bien gros mais si on s'approche c'est nettement plus grand derrière !

J'ai toujours aimé ce contraste entre la teinte gris foncé du Jurassique et les couleurs claires du concrétionnement rendant particulièrement esthétiques des cavités comme la Baume du Pêcher, le Gadret ou Remène 1 post-siphon.

La fouille du gour n'amènera rien de neuf, tout est bouché !

Le fond du gour devait communiquer avec le laminoir exploré l'année dernière par Pat.

Seul un petit boyau glaiseux est une suite potentielle mais c'est très étroit et sans aucun courant d'air.


Nous décidons alors d'élargir un peu plus la double étroiture, Lionel dans la seconde, moi dans la première ; c'est alors que Lionel découvre en cassant une lame le départ invisible d'un boyau remontant : le même courant d'air affecte ce départ et le sommet de la coulée, il faudra donc choisir d'élargir l'un des deux mais nous ne serons plus obligés de se tremper (pour l'instant...).

Pendant que j'évacue l'équivalent d'une grosse gamate et casse difficilement quelques arêtes au fond de la première étroiture, on distingue, juste derrière, Lionel qui s'acharne sur la seconde.

Le départ du fameux boyau d'une largeur de 18 cms à peu près mais qui semble s'élargir derrière le petit  pilier au centre ; attaquer le sommet de la coulée paraît plus confortable. En crue, le flot doit déverser par là et noyer en quelques secondes l'étroiture précédente : sauve qui peut !
Retour avec le sentiment du devoir accompli et un trou qui continue bien.

Thierry

 

dimanche 18 octobre 2020

 samedi 17 octobre

grotte de la Crapouille

Guillaume, Lionel, Michel, Pat & Thierry

Ce samedi, deux objectifs : continuer le chantier de désobstruction à la Crapouille et poursuivre le boyau entrevu au Biotope 2. Le matin nous débutons à la Crapouille où le courant d'air est soufflant et régulier.



Le chantier est délicat car il alterne petites cloches concrétionnées, poches d'argile et mini-diaclases.

Le muret issu de la désob commence à être envahissant !

Puis nous rejoignons Lionel qui est allé récupérer une barre à mine sous terre.
En attendant Lionel, une petite collation s'impose !

Tous réunis, Pat, Lionel et Michel sont envoyés dans le Biotope 2 avec un précieux détecteur de Co2 fourni par Michel car il nous avait semblé que nous étions essoufflés le week-end dernier. Verdict : 3.2 % de Co2 à - 10, inutile de se mettre en danger plus avant au vu du profil de la cavité ! La 1ère attendra... Pendant ce temps Guillaume et Thierry vont constater qu'un petit porche à proximité n'offre aucune continuation.
Décision est prise de revenir à la Crapouille où pendant trois heures nous poursuivrons le montage du muret dans un environnement toujours ventilé.

Il y a affluence à la Crapouille, ce qui donne lieu à des croisements intimes (censurés ici) lors des changements de poste !

Le site de désob est de plus en plus "confortable". On peut même se retourner désormais !


Le terminus offre un éboulis terreux caché par deux lames partiellement cassées mais tout le courant d'air provient d'une mini-cheminée au plafond !

Le retour s'effectuera sous un petit vent frais : mais que d'obstacles à vaincre pour parvenir à percer ; il faut garder un moral à toute épreuve car les suites faciles sont rares en Ardèche.
Pat & Thierry

jeudi 15 octobre 2020

mercredi 14 octobre

grotte de Chamontin

Michel D., Michel F., Lionel, Thierry

Cet après-midi nous retournons à notre chantier du bord de la Baume profitant d'une météo non pluvieuse.


L'entrée de la grotte est restée hors d'eau malgré les pluies passées, cet automne.
Nous parvenons vite au fond pour entamer le déblayage ; le courant d'air est aujourd'hui plutôt capricieux, ce qui n'est pas étonnant au vu de la température extérieure voisine de celle de la cavité.


Lionel arbore une superbe combinaison jaune achetée au retour de la balme de l'Escargot qui tranche avec la couleur vaseuse de la galerie !
La désobstruction durera deux heures dans le boyau ; étant étagés, les déblais sont empilés dans la salle boueuse qui précède par le "Foque".



Le boyau dans lequel Lionel se déchaîne...

Le "Foque" construit patiemment son mur...

Michel à la barquette !

Parvenu à l'obstacle final, Lionel parvient à casser la dernière crête qui empêche le franchissement grâce à des pré-trous de perfo. Puis étant passé de l'autre côté (c'est qu'il est agile le bougre malgré sa grande carcasse !) il nous remplit trois dernières gamates de sable et d'argile.

Le point bas (siphon temporaire) que Lionel finit d'agrandir derrière la 1ère étroiture en forme de "V".

Je le rejoins et après une seconde étroiture malcommode nous parvenons devant un grand gour au pied d'une coulée massive !

La seconde étroiture, la 1ère chatière est au fond.

L'arrivée sur le gour Canari.

La sortie de la seconde étroiture sur des micro-gours, Lionel cassant les lames si gênantes au 1er passage.


Je fais vite son sort à la lame au plafond pour pouvoir aller se baigner !

Nous n'hésitons pas longtemps et nous immergeons dans ce gour pas très profond mais où les concrétions imposent de se mouiller jusqu'à la poitrine. Derrière il faudra chercher car c'est un foisonnement de stalactites qui camouflent la suite. Mais ça suffit pour aujourd'hui, nous revenons auprès des deux Michel leur raconter l'aspect du fond.

L'un des départs au fond mais la suite paraît plus à gauche ; décidément ce n'est jamais donné en Ardèche !

Nous remontons rapidement aux voitures prévoyant déjà d'aménager pour bosser au fond car le passage reste exigu et peut être amené à se remblayer.

Thierry


 

lundi 12 octobre 2020

      Pour faire suite au récit des aventures des ardéchois au gouffre Berger,  Hubert Oddes exhume à nouveau des archives ses comptes rendus des années 60/70 et Gilbert Platier a retrouvé quelques diapos de l'époque. Nous remontons une cinquantaine d'années en arrière et restons sur le plateau du Sornin mais ce sont les explorations d'un autre grand gouffre dont il est question.


Plateau de Sornin ( Vercors )

Expédition Scialet d'Engins ( Gouffre de la Fromagère


4 - 5 - 6 septembre 1967

     Départ pour la Fromagère, il y a Hubert et Roland Oddes, Jacques Felenc, Alain Lamotte ( Alouze ) et Daniel Duchamp tous du S.C.Aubenas. Nous arrivons, il y a du brouillard sur le plateau le temps est très froid et il a beaucoup plu ces jours derniers. Nous nous installons, il y a déjà 5 spéléos de Cannes.


Gilbert Platier, Henri Rossetti, et Michel Grandenne sur l'échelle en bois équipant le ressaut d'entrée. 1971.  Photo Gérard Journet.

5 septembre : 

     Nous ne faisons pas grand-chose, nous "bullons", le temps s’est arrangé : il fait beau. Les équipes pour le grand puits se font, le matériel est préparé. Bonne journée de repos.

6 septembre :  

     Descente dans la Fromagère, la première équipe descend à 9h, la deuxième à 10h avec Alain, Daniel, Claude Lamoureux de Cannes, puis à 11h Jacques, Christian Bayle et à 13h Hubert, Roland, Jean-Louis Bayle ( Popeye ) en équipe de pointe.

     En descendant nous rencontrons Jacques et Christian à -114, Jacques est torse nu, il s’est passé que dans ce puits de 15m, il a coincé son descendeur entre l’échelle et le câble téléphonique, il est donc resté 30 minutes sous la cascade. Il était gelé et en bas on lui a trop passé de pommade Dolpic qui est un révulsif puissant. Il a fallu qu’il remonte avec Christian, mais on savait déjà qu’on ne descendrait pas le grand puits, car le débit du ruisseau était trop fort. Tous les puits étaient très arrosés.


La pommade miracle ! A base de piment rouge elle procurait au spéléo qui s'en enduisait abondamment une vive sensation de chaleur lui permettant d'affronter, en petite tenue, l'eau glacée des rivières souterraines. Mais le bon dosage était parfois délicat à obtenir...
( Vu les risques de brulure, le laboratoire, depuis, a adouci la composition  : beaucoup moins efficace dorénavant ! )

     Nous sommes allés à -205, là les autres déséquipaient. Vu le débit, nous avons mangé un morceau, et la remontée a commencé. Riton de Grenoble est remonté seul, il a fait tomber son sac à -165 et n’a pas failli se sortir du méandre, il était mort à l’arrivée. Puis les cannois sont montés, et nous les avons suivis après en mettant l’équipement des puits à l’abri depuis -205. Il y avait 7 sacs pour 5.


Jean-Pierre dans le second puits. Octobre 1970.  Photo Jean Pierre Péron.

     Avec le nouveau passage du premier méandre, les choses se sont arrangées, c’est plus facile. Christian et Jacques nous assuraient dans l’avant dernier puits. Pour le passage des sacs, on les a attachés à la file et fait un train dans la chatière, en nous y espaçant. Cela a très bien marché, Je ne me suis pas arrêté à ce puits ni au dernier où l’équipe de surface assurait. C’est fini pour cette année, mais avec la pluie, ce n’était pas une bonne année spéléo dans le Vercors. Arrivée à Aubenas à 4h du matin.


Dans le premier méandre. Octobre 1970.  Photo Jean-Pierre Péron.

 23 - 24 septembre 1967

    Levés à 6h30, départ pour le plateau de Sornin à 9h. Arrivés vers le gouffre d’Engins dit la Fromagère à 10h30, chacun étant chargé lourdement. Les préparatifs du camp sont faits, installation de tente pour le matériel et la bouffe. A 13h une équipe de cannois pénètre dans le gouffre pour faire sauter le bouchon mis exprès pour les curieux. A 14h, Alouze, Carole de Cannes, Gilbert Platier de la Voulte, André et Hubert descendent avec Jean Lavigne et Trébuchon.

     Au bas du puits de 25m, Lavigne ne peut franchir l’étroiture et devra remonter, Trébuchon le suivra. Après l’étroiture de 15m, nous commençons le méandre. Gilbert et Christian sont partis en premier pour équiper les puits, Monique et Claude déroulent le fil téléphonique. 


La ligne téléphonique fonctionne !  Photo François Bravais.

     Alouze suit et pour passer la chatière du méandre mettra au moins 15 minutes. Je le suis. Le premier méandre long de 120m est très fatigant et très étroit, le deuxième de 120 m est à peu près aussi étroit mais il est plus haut, ce qui fait que l’on peut marcher debout. Entre temps, il y a plusieurs petits puits à franchir et à la fin du deuxième méandre un puits arrosé de 18m avec ressaut, nous sommes à -120.

     Là, on a essayé de manger un peu. Juste avant, Roland nous a rejoint, seul, car Bernard Lauriol ( Bédigue ) n’a pas pu passer là où est passé Roland, par le haut du méandre, ce qui fait que Bédigue restera seul à nous attendre dans le noir pendant 10h ( sa lampe acétylène a eu un gros problème et il est resté dans le noir en attendant le retour de Roland ). Nous ne mangeons presque rien, Roland, Alouze, Gilbert et Christian passent encore un petit méandre, ensuite puits de 15 m et de 27 m très arrosés. Nous arrivons sur un puits mais il n’y a plus de matériel, arrêt vers -170, le retour s’effectue en 3 équipes. L’équipe topo : des gars de Grenoble, partent les premiers, puis celle de Claude, Gilbert, Roland etc…


Gilbert devant la première verticale. Photo François Bravais.

     Sortie du trou à 6h du matin, toujours un temps magnifique. Durée de la remontée : 15h. Nous sommes trempés, l’air est à 5°, l’eau à 4° plus un courant d’air glacé dans le gouffre. A 11 h, Max Gelly, Michel Etienne ( Jeff ), Jacques et Pierrot  Debanne nous trouvent à l’entrée du trou et nous aident à remonter les sacs après l’étroiture à -35.

     Expédition bonne mais manque d’organisation, temps très beau et chaud pour l’altitude 1760m, tout le monde est content.


En bas du ressaut d'entrée. Novembre 1971. Photo Gérard Journet.

21 - 22 octobre 1967

     Départ à 13h avec la Domaine Renault pour le gouffre d'Engins. Il y a Roland, Hubert, Max, Alouze, Pierre et Pierrot. Plus pas mal de matériel. Nous passons par les gorges de Bourne que nous admirons au passage et qui sont magnifiques. Nous arrivons au gouffre à 17h. Nous rencontrons les 2 topographes qui se préparent à partir dans le gouffre. Nous nous préparons avec les vêtements imperméables plus les bottes et démarrons vers 17h30. Nous avons chacun un sac avec matériel et un peu de bouffe, Pierre reste à l’extérieur. Nous rejoignons le groupe Lamoureux, Gilbert plus les topographes.

     Auparavant j’ai assuré Lavigne pour remonter le puit de 35 m car il n’a pas pu passer le méandre. Ensuite nous arrivons à -120, là nous continuons la découverte, Max et Alouze resteront à -140 pour l’assurance, Max redescendra jusqu’à -160 dans le puits arrosé. Pendant ce temps nous allons jusqu’à -205. Là nous sommes dans le méandre de 80m qui précède le puits de 27m, nous rencontrons 2 gars du groupe de la Tronche, ils sont vraiment des forts de la spéléo, et là à -205 on installe des échelles : 60m et Gilbert descend. Mais il ne rencontre pas le sol et sonde au-dessous de lui en annonçant encore 60 à 80m, nous avons donc affaire à un puits énorme de 150 m aux dimensions très grandes.


Gilbert attaque la descente. Photo François Bravais.

     Gilbert remonte, l’espoir est né, car tout est permis, et nous sommes assurés au moins d’un gouffre de -320 m pour les prochaines expéditions. Ensuite c’est la remontée, nous restons Roland, Max, Alouze, les deux gars de la Tronche et Hubert pour déséquiper de -205, et autant dire que nous en bavons. Car tous les autres sont remontés au soleil, les salauds, et nous devons nous trainer deux et parfois trois sacs dans les méandres. Heureusement l’équipe de secours d’Aubenas est arrivée, et nous accueille à la sortie du méandre. Mais nous en avons bavé, ils remontent les sacs, il y a Daniel, Bernard, Jeff, Pierre et Kiki Carret. Les derniers puits sont durs à remonter, car le froid s’est fait sentir malgré les vêtements imperméables qui ont pris l’eau. Le soleil est le bienvenu.

Sortie à 13h, durée de l’expédition 20h, sans bouffer de 24 h !!! 

Bonne expédition et nous revenons par la Bourne, la Frégate tient bon.


Brouillard dans le ressaut d'entrée. Photo François Bravais.

25 août 1968

     Nous entrons à 10h30 à la Fromagère après l’équipe de Vallon qui équipe jusqu’à -200, puis Roland, Max et Claude descendent pour faire équipe de pointe. Je suis avec Alain et Daniel et nous portons du matériel. La descente s’effectue en 4h dans ces affreux méandres. Arrivée à -200, l’équipe de Vallon remonte, tandis que je descends dans le grand puits jusqu’à la vire à 35m du départ de -205, là Roland me rejoint, puis Claude. Roland descend encore de 30 à 40 m sur une autre petite vire, le puits est très arrosé et il arrive trempé.


De l'eau partout ! Photo François Bravais.


     Max descend à -235, et je rejoins Roland à -270 sur une vire, là il descend de 50m, et le puits continue toujours. Il faut dire que nous sommes en première, c’est-à-dire que nous découvrons ce gouffre qui est exploré pour la première fois. Il s’arrête sur une arrête rocheuse où le puits se divise en deux et jette un caillou mais ne l’entend pas arriver, il doit y avoir encore 80m, le puits ferait 230m au moins ?

     Nous remontons en équipe de 2 ou 3, et je sors en 3h30, mais nous sommes assez fatigués. Sortie à 2h30 du matin, temps passé sous terre 18h.


3 - 4 - 5 octobre 1969

Vendredi 3 octobre : 

     Départ de Roland et Alouze pour Grenoble, ils vont prendre Max à la gare qui a une « perm » et vont manger et coucher chez Hélène.

Samedi 4 octobre : 

     Départ pour le plateau de Sornin, il y a déjà l’équipe de la Voulte, quelques Cannois, Christian, Jean-Louis et d’autres. Descente dans le gouffre. En pointe : Gilbert et Roland, en relais à – 200 : Max et Alouze, à -230 lieu d’assurance du grand puits, Jean -Louis et Badingue.

    Le puits ferait 225m ? En bas il se rétrécit beaucoup avec un petit méandre amont où il faudrait se mettre à l’eau, et l’aval, étroit le plus souvent, oblige à marcher courbé, ressaut, gours puis autres gours avec eau jusqu’à la ceinture et arrêt sur un siphon. 

Il faut espérer, que dans le puits il doit y avoir un départ en paroi.

Le puits est très arrosé malgré la sècheresse et le peu d’eau qu’il y avait en amont venait surement d’affluents.

     Cote atteinte environ - 440, la  topo n’ayant pas été faite, nous ne connaissons pas exactement la profondeur du grand puits qui sera exactement ( nous le saurons ultérieurement ) de 205 m après avoir fait les relevés topographiques, il est baptisé le puits Bourgin.





17 - 18 - 19 octobre 1969

Départ pour le Sornin de Roland et Alouze à 17h, arrivée à 19h.

Samedi 18 octobre : 

    Descente pour déséquiper le gouffre jusqu’à -200, ils sont 6 avec ceux de la Voulte et déséquiperont jusqu’à -140 avec tout le grand puits. A -140, Roland va avec 2 niçois faire une première dans un méandre merdique et trouve 3 puits entre 25 et 30 m et en laisse un autre difficile à atteindre. Alouze arrive en grande forme et n’a pas soufflé en remontant aux échelles, l’ambiance est excellente. Lorsque l’équipe de Christian est descendue, il n’y avait presque plus rien à remonter. Très bon week-end, ambiance excellente, voilà qui présage bien pour les futures expéditions.

(  Le compte rendu de cette expédition est succinct car Hubert souffrait d’une hépatite et n’a pu participer aux expéditions et faire les comptes rendus )


12 - 13 septembre 1970

     Départ le matin dans la bagnole d’Alouze, il y a Hubert, Roland et Alouze. Nous partons à 7h30. Arrivée à la Molière, nous voyons Jeff qui arrive en même temps que nous et il est parti 1h après nous !

     Arrivée sur le plateau le temps est magnifique. Arrivée à Engins, il y a l’équipe de la Voulte et une équipe de Grenoblois du S.C.M. bien sympathique. Nous mangeons un morceau et les équipes se forment.

     Le treuil et le câble ont été descendus la semaine dernière, Roland, Dédé et Badingue vont à -250 pour finir d’équiper, ils descendent à 1h30 du matin. Puis à 7h30, Jeff, Hubert et François descendent pour les relayer. 


Installation du treuil à - 200 qui finalement ne sera jamais utilisé... Photo François Bravais.

     Il n’y a pas trop d’eau, à -250 nous plantons encore des spits. Je passe une heure sur 2 étriers au-dessus du grand puits à placer un spit de 10. Voir l’équipe Gérard et le Grenoblois descendre est extraordinaire. Jeff se gelait un peu et lors de la remontée il attrape quelques crampes. La remontée se fait assez bien, les puits étant faciles jusqu’à cette cote. Les 2 derniers puits avant la sortie sont fatigants. Jeff est resté mousquetonné un bon moment, 30 minutes à se reposer sur son échelle. Pour le dernier puits j’ai dû tirer Jeff et François qui en avaient plein les bottes, sortie à 4h30 du matin.

     Au cours de cette expédition Gilbert est descendu seul à -280 installer son escarpolette, qui est une petite plateforme en ferraille de 100 par 50 cm. Placée dans le grand puits pour permettre de se reposer. C’est terrible ! et chapeau à Gilbert. Le lendemain, temps magnifique après que dans la nuit il ait plu un peu. Toute l’équipe va en balade jusqu’à l’entrée du gouffre Berger. Le soir départ vers 17h, toute l’équipe s’arrête à Romans et nous bouffons au resto. Retour à Minuit.


Week-end du 19 - 20 septembre 1970

     Départ le matin, il y a Hubert, Roland Alouze et Traci ( Michel Chabaud ) dans la Frégate. Temps très beau. Nous arrivons à midi au plateau d’Engins, il y a déjà la Voulte. A 13h Gilbert et Badingue descendent au fond pour voir s’il y a une suite. D’autres équipes attendent. Ils téléphonent vers 17h, ils ont trouvé un passage sup, retombant dans un affluent très beau. 250 m de première mais siphon au bout.

   Au cours de l’après-midi, Jeff et Jean-Paul Soulier ( Calistou ) arrivent, suivi de Max. A 19h30 Roland, Gérard et Riquet ( Henri Rossetti ) de Grenoble descendent topographier le nouveau réseau.

A 20h30 Hubert, Max et un autre Grenoblois descendent. A -160 nous rencontrons François, Alouze et Traci qui remontent de -250, Traci fait des photos. A -250 après une descente peinarde, je descends la suite du grand puits, non sans un peu d’appréhension. Max et le grenoblois ne suivent pas, au fond l’équipe de Gérard, Roland et Riquet arrivent de topographier l’ancien méandre, ils n’ont pas trouvé le nouveau.

Arrivé au bas, j’attaque la remontée, dans le premier puits je m’arrête 2 fois sur mousquif, puis à l’autre 2 fois, puis 2 fois. Et à partir de -250 m je ne m’arrête plus : quelle frite ! Cela fait plaisir.

Sortie à 2h du matin.

     Le lendemain à 9h, Jeff, Jean-Paul, Christian et Michel vont à - 90 agrandir le passage du second méandre.

Dehors temps terrible. L’après-midi avec Jeff et un Grenoblois nous allons voir deux scialets pleins de glace « à belle gueule », puis allons sur une prairie dominant Grenoble où nous avons une belle vue sur les Alpes. Départ 17h du Sornin, arrivée 21h à Aubenas. Très beau temps.


26 - 27 septembre 1970

     Départ le matin à 8h, il y a Hubert, Roland, Jeff et Jean-Paul. Nous partons avec la Frégate du S.C.A.V. temps beau. Arrivée à midi à Engins, il y a bien sûr déjà la Voulte, et un club de Grenoble.

    L’après-midi une équipe de Grenoblois descend faire la topo dans la rivière trouvée à -390. Jean-François et Jeff doivent descendre pour faire le grand puits, mais à -190 s’arrêtent et remontent ( pas le moral ). Une deuxième équipe de Grenoblois descend à -130 pour explorer le réseau supérieur, et une équipe de la Voulte va voir les hauts de méandres.

     L’équipe du fond sort à 1h du matin. Le lendemain matin réveil à 6h pour Hubert, Roland, Gilbert, Badingue et Jean-Paul. Nous descendons à -270 sur une petite vire 20 m sous le treuil, là nous tirons les sacs attachés par l’équipe de la veille. Avec Gilbert nous tirons mais c’est démentiellement lourd, il y a 5 sacs et une corde de 120m, le tout sur 50 m. Pendant ce temps Roland spite sur un relais à droite du pont rocheux et 10 m en dessous, sur ce pont rocheux nous retirons les échelles pour les envoyer de l’autre côté, là où se trouve Roland il y a une vire assez spacieuse et c’est sec.

Gilbert descend le premier, il y a un puits de 100 m, il est assuré. Pendant ce temps avec Jean-Paul nous essayons de défaire le sac de nœuds que font les cordes, jamais vu ça ! J’aurai juste fini de démêler quand Gilbert remontera. Puis nous allons à la vire à -280, le puits de ce côté-là est immense, énorme, et Roland descend voir 55 m en dessous sous une vire , avec son réflecteur acétylène il voit très bien le puits et l’escarpolette. Badingue descend après, et je descends en dernier pour remonter le projecteur à acétylène. Ce puits de 55 m a 15 m de verticale plein vide, le reste plaque légèrement. A la vire nous étions à 45m du fond. Le puits est très large à cet endroit mais plus resserré plus bas : cote -335.

     A la remontée, nous déséquipons le grand puits jusqu’au treuil où le matériel est fixé tant bien que mal. Remontée assez pénible pour ma part,

Expé durée 11 h, sortie à 19h.


3 et 4 octobre 1970


     Une équipe composée de Badingue, Jeff et Alouze descend dans le gouffre de la Fromagère, mais devant la quantité d’eau s’arrêtent à -200 et remonte. Le soir, arrivée de Gilbert, Max et Jean-Paul, temps froid et mauvais. Dimanche une équipe descend avec Riquet de Grenoble et remontera un peu de matériel jusqu’à -200, Gilbert n’est pas descendu ayant mal à un pouce.


Vendredi 16 et 17 octobre 1970


     Départ à 10h car certains oublis nous ont fait revenir à Aubenas. Il y a Hubert, Roland, Bédigue, Jeff dans la Frégate. A la Voulte nous récupérons Gilbert qui s’est oublié. Arrivée à 14h30 sur le plateau de Sornin, il y a une voiture de Voultins qui se dorent au soleil.


C'est l'époque des "westerns spaghetti" : on adapte les temps libres. Photo François Bravais.

     Le soir vers 18h, une équipe descend composée de Gilbert, Jean-François et Jean-Pierre, ils vont déséquiper au niveau du treuil et le matériel qui se trouve en dessous, ils font des photos et la topo de -160 à -170 en haut du puits. Ils sortiront à 3h du matin.

     Pendant ce temps le soir nous rentrons dans la cabane et l’équipe du treuil décide de descendre le matin. Le soir dans la cabane chauffée par un petit poêle, nous faisons griller quelques châtaignes apportées par Bédigue, il fait bon. Après un repas préparé par Jeff, beef-steak, fromage, pâtes sans beurre ni sel. Le soir coucher à 21h30. Sur le poulailler du haut, ils sont 5 à dormir et toute la nuit Bédigue "faisant la vie" empêchera Roland et Jeff de dormir.

     Le matin réveil à 6h pour Hubert, Roland, Bédigue et Jean-Louis de Grenoble, nous partons à 7h30, en 1h30 nous sommes arrivés au niveau du treuil, Roland est seul sur la vire du bas et en haut à 3 nous tirons, d’abord le treuil, le bloc qui doit faire 15 à 20 kg puis le câble de 35 kg puis la barre et la manivelle de 15 kg : du sport !


François à - 200 tenant la manivelle du treuil qu'il va falloir remonter ! Photo  François Bravais.

     Je n’ai pas tellement la frite à cause de ma grippe, mais grâce au sucre après ça ira mieux. Nous sommes presque découragés au premier puits tant que c’est dur. Puis au fur et à mesure, la frite venant nous n’aurons pas trop de difficultés. Dans le méandre Roland pousse et décoince le câble tiré par Jean-Louis. Je porte d’un bras le treuil sur le côté et Bédigue porte les barres.

     Tout se passe mieux que prévu, et nous mettrons 8h pour tout remonter de -250 à la surface. Néanmoins à l’arrivée nous sommes un peu fatigués. Ce qui ne nous empêche pas de monter les derniers puits sans nous arrêter, la frite était revenue. Sortie à 17h15. Pendant ce temps Bédigue et Jeff, à deux, déséquipaient de -250 à -130 ( pas mal ! ). Gilbert et Jean-François allaient faire la topo du réseau de -130 pendant que Dominique et Riquet exploraient à fond ce réseau.


Topographie dans un méandre. Fait pas chaud dans le coin ! Photo François Bravais.

    Temps très beau à la sortie, arrivée à 22h30 à Aubenas.


24 - 25 octobre 1970


     Départ à 9h d’Aubenas, il y a Hubert, Roland, Alouze et Jeff. A la Voulte nous prenons Gilbert, et nous partons vers 11h , à Autrans il y a un peu de neige et on voit que le plateau est blanc. Nous prenons la route vers le tunnel. Au départ il y a de la neige en congère et sur 100 m il faut pousser. C’est l’endroit où ça monte le plus, après la voiture accroche, il y a Gilbert et Jeff debout sur le pare-choc arrière et jusqu’en haut, malgré la route verglacée, la voiture ne patinera plus. A la Molière on s’arrête 100 m avant le plateau car une congère empêche de monter plus haut. A 5 nous sommes les premiers à fouler les 25 cm de neige fraîche du plateau et de la prairie, il fait un soleil magnifique mais le froid est vif.

Au camp de la Fromagère, les bâches se sont effondrées à cause de la neige et vers 16h les grenoblois et le reste de la Voulte arrivent et cela fait du monde dans la cabane.

     A 17h une équipe se prépare, il y a Hubert, Roland, Jeff, Jean-Louis, Riquet de Grenoble. Au bas du premier puits la chatière est un peu inondée à cause de la neige qui fond. Dans le méandre il y a de l’eau moyennement, mais on s’arrête à -130 où tout le matériel est entreposé. Roland et Riquet déséquipent le réseau de -130. Pendant ce temps on commence à remonter les sacs. Il y a 5 sacs, des cordes, des rouleaux d’échelles et nous commençons à monter. Dans le puits ça va, le méandre qui suit aussi, il est gros et court, aussi on fait une chaine. Puis c’est le grand méandre, là on attache sur une corde, à intervalle de 1 m, les sacs et tout un chacun tire une part. Cela va pas trop mal, mais c’est un peu fatiguant, puis ensuite c’est le petit méandre, étroit, celui ci est plus fatiguant, puis nous remontons dans le méandre sup.

Nous défaisons tout et passons le matériel un après l’autre sur une corde. L’avant dernier puits sera le plus dur, car il y aura trop de matériel attaché, donc trop lourd et comme la sortie est très étroite, cela accrochera, et l’on restera près de 2 heures dans ce puits.

Jeff y met vraiment du sien !

A la chatière je passe premier avec une corde, et les sacs sont attachés à intervalles réguliers. Jean-Louis se met après au passage délicat, puis Jeff et Roland et de la sortie je tirerai la corde avec tout ce matériel, cela marchera assez bien.

Nous remontons tout le matériel en haut du premier puits car il gèle dehors, sortie 4h du matin : 10h30 d’expédition. Nous dormons dans la cabane et sommes réveillés à 7h30 : 2h de sommeil !

Il y a des équipes qui commencent à porter le matériel aux bagnoles qui se trouvent dans la prairie. Il fait un temps magnifique et le soleil chauffe très fort, la neige fond, et on peut se mettre torse-poil. Nous bullons un peu, mangeons un morceau. A 13h30 nous commençons à charger et vers 15h nous partons vers Autrans où nous buvons un dernier pot.

A la Voulte on décharge le matériel et nous prenons le nôtre, arrivée à 19h30 à Aubenas.


25 septembre 1971

     Départ à 13h, il y a Hubert et Roland en 4L. Nous allons à la Fromagère. Arrivés sur le plateau de la Molière, nous voyons la voiture de Popeye. Cela nous fait plaisir car nous apprenons peu après, qu’il a trouvé du travail à Privas. Le temps est très beau.

Au camp il y en a qui sont descendus pour équiper le grand puits. Il y a l’équipe de Grenoble, il n’y a pas Gilbert, mais il y a Gégé et Badingue. Il y a peu de monde, d’autant plus qu’il y en a qui partiront le soir.


26 septembre 1971

     Les équipes se préparent, Badingue et Popeye vont aller faire la topo dans le réseau à -130. Ils la feront aussi jusqu’en haut du grand puits. Avec Roland et Gégé je descends jusqu’au niveau de la vire du Treuil à -250 pour faire un peu d’entrainement. Les puits sont secs, il y a vraiment peu d’eau, mais avec Roland nous tomberons en panne de lampe acétylène. La remontée s’effectuera bien sans s’arrêter dans les puits. Pour ce week-end, il n’y avait pas grand-chose à faire.


Ennio Morricone est encore là ! Heureusement la photo est muette... Photo François Bravais.

2 et 3 octobre 1971


Samedi 2 octobre 1971 :

   Départ à 13h30, il y a Hubert, Roland, Alouze, Christian, Jean-Paul et Jacques dans la Frégate. Popeye est parti de Privas avant nous. A la Molière vers 16h30 nous apprenons que les gars du CAF sont là, avec Dupille dit : "la Goupille".

     Le temps est magnifique, il fait un grand soleil. C’est lourdement chargé que nous atteignons le camp de base, Gilbert est absent, il fait une petite grotte vers les Costes Chaudes, quel rigolo pff ! Bon, bien ! La Goupille raconte toujours autant de conneries. Au fond il y a Gérard et Riquet qui sont allés finir d’équiper le grand puits. Le soir autour du feu ça discute beaucoup, puis les équipes sont formées.

Dans le chalet on va se retrouver nombreux, mais au moins on ne sentira pas le froid.


Le vieux chalet sous la neige. Octobre 1970. Photo Jean Pierre Péron.

Dimanche 3 octobre 1971 :

    Vers 7h30 Popeye et Badingue descendent avec Benoît du CAF amener les bouteilles pour la plongée. 2h après Dupille et Papoose descendent et bien après Jean-Louis et deux du CAF pour remonter le matériel. On devait déséquiper le grand puits avec Roland mais comme Alouze doit être à 21 h à Aubenas, on ne descendra pas et avec Riquet on ira balader sur le plateau vers Troumouse où nous irons voir la grotte où le Maquis mettait ses animaux de boucherie, et faisons un autre trou qui descend vers -20.

Pendant ce temps la plongée ne donne rien : siphon plein de mondmilch. Donc Popeye et Badingue remontent et  s’arrêtent à la première vire à -350. Là il y a Badingue qui dit sentir un courant d’air, Popeye va voir toujours aussi décidé, il passe au-dessus du grand puits, mais après un petit méandre de 20m, un petit ressaut de 2 à 3 m, il voit un puits de 5 m de diamètre, faisant peut être 15m, voilà qui est vraiment intéressant, là suite serait-elle trouvée ?

L’espoir revient et le moral remonte. Retour la nuit à 21h à Aubenas.


9 et 10 octobre 1971


     Départ à 13h, il y a Hubert, Roland, Max et Marc. Nous partons en Frégate. A Autrans nous rencontrons Michel Laurent qui nous paye un plateau de fromage et nous retarde un peu, à 19h nous arrivons au camp d’Engins. Dans le trou il y a Gilbert, Riquet et Michel de Grenoble. A 22h ils sortent, mais déçus ça n’a rien donné, le réseau de Popeye redonne sur le grand puits, ils ont déséquipé jusqu’à la vire au-dessus du treuil. A 23h Roland, Max et Hubert descendent pour déséquiper.

    Avec Max je reste sur la vire du téléphone à -200 pendant que Roland va dessous pour attacher les sacs, il nous faudra une heure pour déséquiper ce puits, ensuite c’est le puits de 27m, l’arrivée est difficile, Roland est resté en bas, et nous avons peur qu’un sac passe en bas. La sortie est tellement merdique qu’il me faudra plus de 2 heures pour déséquiper ce puits. Ensuite c’est le méandre, qui nous en fera voir, ainsi que les ressauts jusqu’au puits vertical de 25m, heureusement il n’y a pas d’eau. Finalement à -130 nous laissons 15 sacs. Nous en prenons 3 que nous sortirons , dont un contenant la ceinture de plomb du plongeur.

Nous sortons à 9h du matin, nous sommes tous assez en forme. La relève, Popeye, Gérard et Badingue descend. Pendant que Gérard et Popeye déséquipent à -130 le réseau sup, Badingue monte les 15 sacs en haut du puits ! Ils remonteront tous les sacs jusqu’à -60 au bas du second puits et sortirons à 16h. Michel Pagès est monté avec sa famille. Avec Marc et Max nous sommes allés sur la prairie au-dessus d’Engins. A 18h30 nous partons d’Autrans après avoir mangé des gâteaux, arrivée à 21h.


Photo de famille sur le lapiaz. Photo François Bravais.

16 octobre 1971

     Départ à 13h30, il y a Hubert, Roland, Alouze et Jean-Paul en Frégate. Popeye est déjà monté. Arrivés à 18h à la Molière on apprend que tout le matériel est déjà sorti. Bref on n’a rien à faire.

Vers 19h on commence la fondue, avant on a pas mal discuté au bord d’un bon feu de bois, car il fait frais, il a un peu neigé, et il y a une de ces rosées ! Ensuite le vin blanc circule et après la fondue les litres ont pris un sacré coup.

Vers 20h30 on décide d’aller à Autrans. Tout le monde en tient plus ou moins, mais surtout Alouze, Jean-Paul, Riquet et Jean-Louis qui n’arrêtent pas de chanter sur le trajet de la Molière. Ils y arrivent on ne sait comment. A Autrans nous allons chez « Lulu » et là : « re-série » de Pastis, Vodka, Whisky : encore un coup dans l’aile !

Alouze a un de ces baratins ! Il joue au producteur de ciné, et baratine 3 nanas. Popeye est plié de rire sous un flipper et tout le monde rigole, il prendra le barman pour jouer le rôle du toubib ( un peu alcoolique) ensuite vers 23h on sort un peu . Alouze fait des « raouts ». Puis on se présente devant la boîte de nuit "la Grange" où on nous fait l’entrée à 7 francs au lieu de 10 francs. L’ambiance est bonne, ça crie, gesticule... Alouze danse "psychédéliquement", bref ça chauffe.  Puis à la série de slows, toutes les nanas sont draguées par la "bande d’Engins", on essaye de baratiner de tous les côtés et la lumière tamisée s’y prête bien, d’autant que l’effet des Whiskys se fait sentir.

Alouze danse, mais oui! Il "jerke", "slow" et baratine sans dire un mot ! Quel as ! Il se sort la nana !

Il n’en revient pas ! Serait-ce dû à sa barbe ? Nous l’en persuadons et il n’est pas prêt de se la faire couper. L’ambiance est bonne et on rigole bien. A 1h je monte avec Gégé et Popeye, car lundi j’ai mon examen : il faut être sage! Les autres rentreront vers 2h après que les flics soient venus faire un contrôle d’identité. Le lendemain très beau temps. A 14h nous montons le matériel à la Molière et partons vers 15h.                                                                                                                                          Hubert Oddes, Gilbert Platier

 Epilogue : 

     Il faut attendre 1979 pour que la suite de la cavité soit découverte.

A une quinzaine de mètres avant le siphon terminal de - 370 m, une petite escalade permet d’atteindre un boyau repéré par Robert Russ des "Darbouns" lors de la plongée du siphon par Fred Vergier en 1978. L'année suivante Bernard Faure du S.G.C.A.F. désobstrue ce boyau ventilé qui donnera accès à la suite du gouffre jusqu’à - 902 m. En 1990 Frédo Poggia plonge le siphon de 200 m dans l'amont de l'affluent - 1000 du gouffre Berger et jonctionne avec le fond de la Fromagère ce qui donne un réseau de plus de 25 km pour 1271m de dénivelée. En septembre 2016 une nouvelle cavité du plateau dénommée Delta 35 est jonctionnée après 463m de descente avec l'affluent de - 660 de la rivière de la Fromagère.