mercredi 29 mai 2019

Dimanche 26 mai
Multitrous
Gillou et Thierry 
Ce dimanche, en l'absence de notre compagnon de cordée en rééducation, nous partons voir le matin un trou découvert par Gilles vendredi en attendant Judi et sa horde de gamins pour encadrer sur Vallon. Il s'agit d'un petit effondrement mais dans ce secteur rien ne doit être négligé !
Vu comme ça, c'est petit mais les cailloux sont en suspension.
Le résultat sera inversement proportionnel à la rapidité de la désob : au bout de 3 m 50, il faut se rendre à l'évidence, c'est trop étroit et sans courant d'air... On laisse tomber !
Gillou, armé jusqu'aux dents, a tôt fait de nous franchir l'entrée.
Nous effectuons ensuite une courte prospection sans trouver grand'chose de motivant et en profitons pour rendre visite à la grotte des 3 Berge et faire un petit coucou à notre ami Michaël, en espérant bien vite le revoir opérationnel ! On pense à toi très fort Mika !
La grotte de la Petite Pyrale est la 216ème cavité inventoriée dans la vallée de l'Ibie.
Après s'être restaurés, direction la vallée de la Beaume pour aller explorer une cavité en paroi repérée de l'autre rive cet hiver.
L'accès nécessite une petite escalade et je demande à Gillou de m'installer une corde pour la vire d'accès, n'ayant pas ses dispositions chamoisesques en escalade.

Après la vire finalement peinarde bien qu'exposée, une petite grimpette facile.
Suit un beau couloir agrémenté de gours ocres avec perles qui remonte jusqu'à + 12 sur 25 m de distance ; le fond est bouché mais une lucarne à gauche laisse voir une suite pas bien grande.




Bénéficiant encore d'un peu de temps, je propose à Gilles d'aller voir le niveau d'eau d'une cavité que je connais bien et compte reprendre entièrement cet été mais longue à se désamorcer ...
Nous remontons jusqu'au plateau pour redescendre plus en amont jusqu'à la rivière.
L'un des orifices servant de trop-plein aussi bien que de perte à la rivière subaérienne ; gare aux crues ! De toute façon, en étiage extrême, la moitié de la cavité se pratique en néoprène ...
Après un ramping désagréable, où nous parvenons à éviter les quelques gours pleins par un ramping savant, il faut bien se rendre à l'évidence, ça siphonne encore ... Par contre le courant-d'air nous intrigue car les deux orifices sont soufflants ! La source est vite trouvée par une petite lucarne par où circule une bestiole qui a fait son nid douillet. Gillou franchit une étroiture sévère et ressort dehors 30 m plus loin  dans un vaste porche (par rapport aux entrées originelles de la seule topo existante). Je refais vite le tour puis en 1/4h, l'étroiture est agrandie, ce qui évitera le laminoir d'entrée. Une chaise trône même à l'intérieur, que demande le peuple !


Maigres résultats mais journée sympa !

lundi 20 mai 2019

Samedi 18 mai


Trou à dix francs ( Vallon Pont-d'Arc )

( Jérôme, Thierry, Pat )

     Cette cavité de la vallée de l'Ibie a été  explorée par J.M. Chauvet jusqu'à - 35 m. En 1998 le CESAME prolonge la cavité en désobstruant un boyau descendant et ventilé qui débouche par un P15 dans une salle concrétionnée à - 52 m. Diverses escalades y ont été effectuées sans réussir à trouver la destination du courant d'air. 
     Munis d'un info orale de Philippe Monteil récoltée par Thierry comme quoi il resterait une escalade à faire au fond de la salle, nous décidons d'aller y voir de plus près pour tenter  notre chance. 

L'entrée se situe au pied d'un petit escarpement au sommet d'un grand éboulis.
     Sur place, Jérôme s'occupe de l'équipement, Thierry du gros kit escalade, moi de ma douloureuse carcasse et du kit bouffe.

La salle d'entrée d'où part le boyau d'accès au P 25.
Le P 25.

La salle au fond du P 25.
     A la base du premier puits, nous constatons avec plaisir que la suite, une escalade de 5 mètres, est équipée en fixe.

La remontée de 5 m.
A l'autre bout de la salle, les restes de planchers stalagmitiques en partie écroulés.
La sortie de l'escalade de 5 m nécessite quelques contorsions.
Une seconde remontée plus facile mais non équipée en fixe donne accès au deuxième puits.
     Arrivés au fond du P 20 suivant, plusieurs départs s'offrent à nous, et il nous faut un petit moment pour trouver le bon. C'est un boyau incliné, bien agrandi mais entrecoupé de quelques chatières où les forts gabarits ont intérêt à se délester de tout le matériel qui dépasse. 
     Un dernier P15, dont les fragiles draperies incitent à la vigilance, nous dépose sur le sol boueux de la salle terminale.

Arrivés dans la grande salle concrétionnée, nous explorons systématiquement tous les départs.
Mais c'est dans les plafonds que devrait se trouver l'éventuelle suite...
     Un rapide tour permet d'entrevoir effectivement pas mal de cheminées grimpées par nos prédécesseurs et force est de constater que leur travail d'investigation a été bien 
poussé. 
     Mais où donc se cache l'escalade vierge indiquée par P. Monteil ?
     Dans un des recoins, Jérôme se lance dans le ramonage d'une haute cheminée qu'il remonte en libre sur une quinzaine de mètres. Au sommet, un petit écheveau de fil de cuivre oublié devant une étroiture désobstruée montre qu'il n'était pas le premier...
     Après cet effort, l'heure est venue de se restaurer. Pendant que Jérôme ronge son bloc de riz encore congelé, et que Thierry se sustente d'une poignée de noix de Cajou, je sirote avec la nostalgie des Picos mon Tang à l'ananas boudé par mes compagnons.


Sorbet de risotto, la nouvelle gastronomie souterraine...
     Une fois rassasié, pour se réchauffer l'estomac, Jérôme attaque une nouvelle ascension d'une cheminée qu'il gravit en un clin d'oeil pour buter 8 mètres plus haut sur un plafond bouché.




     Après ce nouvel échec nous décidons de plier bagage. Mais lors du déséquipement du puits final, Jérôme repère une nouvelle lucarne devant laquelle il peut, en pendulant,  déposer son casque. Il redescend le puits et constate en apercevant d'en bas la lumière que cette lucarne redonne inexorablement dans la salle terminale.
    Décidément ce n'est pas notre jour...



Topographie CESAME 1998

   
    Durant la remontée j'en profite pour faire quelques photos pendant que mes juvéniles compagnons se livrent à diverses facéties de leur âge...

Titi et Jéjé dans leur célèbre figure de rock acrobatique.
La danse dans la peau, je vous dis...
     Nous rejoignons le parking de la station d'épuration juste avant la pluie persuadés d'avoir loupé quelque chose dans cette grotte finalement plus complexe que prévue.

                                                                       Jérôme, Thierry, Pat



jeudi 16 mai 2019

Mercredi 15 mai


Grotte des Louanes n°1  ( Balazuc )

( Thierry, Pat )

     Samedi dernier, lors de la visite des réseaux inférieurs de la branche gauche, nous nous étions copieusement enduits d'une épaisse couche de boue. Vu l'état lamentable de notre matériel, le projet d'escalade de la cheminée avait avorté et été remis à plus tard...
     Nous sommes aujourd'hui psychologiquement préparés à affronter la gadoue et organisés en conséquence.

Nous acheminons tranquillement nos impedimenta au bas du premier puits.
     Pour nous mettre en jambes, nous commençons par remonter un petit réseau défendu par un pas d'escalade... glaiseux. Une corde rapidement mise en place sécurisera notre descente. Au sommet, une deuxième escalade débouche sur une étroiture oblique donnant accès à une petite salle concrétionnée.


     A son extrémité s'ouvre un puits au départ étroit. Nous récupérons la corde de l'escalade et équipons sur une grosse stalagmite.

Le P 19 ...
...au départ plutôt étroit.
    Pendant que Thierry topographie, je descends et me retrouve bloqué sur le noeud en plein vide 12 mètres plus bas.


     La corde est trop courte... Mais il me semble reconnaître, en bas, le sommet de l'escalade entrevue samedi dernier dans l'avant dernier puits. La topo confirmera la jonction.
     Nous repartons vers notre objectif principal et récupérons notre mât au passage. Auparavant, il nous faut franchir une étroiture malcommode qui surplombe le toboggan menant au pied de notre cheminée.

L'étroiture qu'il faut, à la remontée, sans prise de pied, négocier avec subtilité...
    Le sol est recouvert d'une épaisse boue visqueuse dont il est difficile d'extirper les bottes et qui commence déjà à tout engluer.
     Notre salut viendra d'une grande bâche étalée sur le sol pour stocker et monter le mât "proprement". Je circule sur la bâche en chaussettes et soutiens le mât pendant que Thierry en bottes, à l'extérieur, enfile les tubes et les manchons.
     Tout se passe pour le mieux dans une ambiance studieuse et harmonieuse jusqu'au neuvième tube que nous n'arrivons pas à enfiler. Je ne peux plus soulever le mât dont le sommet est bloqué par un surplomb. En tirant sur la corde amarrée à son extrémité, Thierry arrive à le déplacer vers la gauche... malheureusement il va trop loin et la tête se coince dans une fissure... ( La faute aux consignes de traction qui n'étaient pas assez précises selon certains... )
    Je tire vers le bas pour le décoincer mais les tubes commencent alors de se déboiter et j'arrête vite le tir avant qu'on se prenne tout sur la tronche... 


     Je bloque le bas du mât sur la cuisse pendant que Thierry essaye de le décrocher en tirant sur la corde. La coordination est difficile car l'ambiance a viré à la franche rigolade et nous bataillons un bon moment avant de le décoincer et d'enficher ce fichu dernier tube.

     Ca y est notre mât est enfin installé ! 



     Afin de ne pas trop clafir l'échelle, je vire mes bottes et change de gants : l'ascension peut commencer.




      Les parois sont propres et j'atteins rapidement le sommet du mât qui se révèle un peu trop court malgré ses 11m pour sortir en toute sécurité. En me hissant sur le dernier barreau, je peux apercevoir la suite... bien décevante : c'est un méandre étroit en partie comblé par une coulée et remontant vers la surface toute proche. Un léger courant d'air est bien présent mais l'intérêt reste limité. Nous sommes loin des grosses galeries imaginées par Jérôme...


     Descente, démontage et rangement de tout notre encombrant bazar avant de re-franchir l'étroiture en boîte à lettres. Il faudra se mettre à deux pour extraire le dernier tube qui s'est enfoncé de 20 cm dans le boue...
     Bonne suée pour remonter car il fait bien chaud dans ce trou et nous sommes bien chargés.

     Avec ses diverses branches la cavité développe 250 m avec un point bas à - 40.
    Le point d'interrogation principal reste l'aval du ruisselet temporaire qui se dirige vers l'intérieur du massif. C'est étroit mais peut-être franchissable en grattant un peu...


                                                                                      Thierry & Pat
  

dimanche 12 mai 2019

Samedi 11 mai
grotte n°1 des Louanes
Pat & Thierry
Ce samedi, après une réunion constructive chez Jérôme quant au projet de pompage du Bédouir la veille au soir, nous avons prévu de poursuivre la topo de la grotte des Louanes n°1 ouverte dans une ancienne carrière et de réaliser une escalade au mât. 
La grotte s'ouvre sur un petit puits de 8 m qui aboutit dans une salle d'ampleur sympathique, accès à deux branches distinctes.
Le concrétionnement abondant de la salle cache la nature profonde de la cavité !
Nous décidons de descendre le ressaut de gauche, la branche de droite étant partiellement topographiée et y reportons l'escalade l'après-midi.
Mais bien vite nous atterrissons sur un sol et des parois maculées d'une boue collante ; Pat a toutes les peines du monde à réemployer les vieux spits en place.
Là encore c'est encore supportable...
 

Après deux ressauts, un petit puits se présente.
La base de ce puits débouche dans un boyau qui permet d'accéder à un bel élargissement au plafond similaire à ceux de la grotte n°2 et qui témoigne d'un remplissage intégral et d'où se présente une 5ème verticale !

Un mousqueton quelque peu entamé a été planté dans le remplissage.

Pat descend précautionneusement le dernier ressaut qui mériterait une corde. Je l'attends en haut après une dernière visée.
Pat, après une étroiture, s'engage dans un boyau actif temporaire en partie comblé par les sédiments ; une suite paraît envisageable ...
Vue du départ de boyau dans une ambiance glaiseuse.
Après la visite d'un ressaut latéral sans issue qui achève de nous crépir, nous remontons pour une pause bien méritée.
La corde disons un peu ... chargée!
Nous remontons à la salle d'entrée, les bloqueurs n'ayant quasi plus aucune velléité d'accroche, ce qui rend l'ascension physique et au vu de notre état général et de l'heure décidons de reporter à plus tard notre projet d'escalade.

Nettoyage en profondeur nécessaire, mais quel sport de ... !

Nous y reviendrons très bientôt mais la cavité ne sera jamais une classique ! Par contre la topo publiée ne valait pas grand chose, sortie donc utile.
Pat & Thierry