samedi 12 juin 2021



Perte n°2 de Rochepierre  ( Sanilhac )

C.S.J. : Pierre, Bastien, David.
S.C.A. : Michel F, Mathieu, Benoît, Rémy, Lionel, Judi, Jérôme, Pat.

     Les récentes pluies ayant gonflé le ruisseau de Rochepierre, nous nous interrogeons sur le niveau d'eau que nous allons rencontrer aujourd'hui dans notre petite rivière souterraine. Circonspects, nous remettons à une date ultérieure la désobstruction du terminus aval et préférons, dans un premier temps, consacrer notre énergie à la construction d'un muret de protection à l'entrée. Ce dernier doit empêcher le comblement du long boyau d'accès lors d'une grosse crue.
     Ce matin c'est "atelier maçonnerie".
Nous avons troqué nos habituels outils de désob pour du matériel de construction que nous récupérons dans le godet de l'antique tracteur de Pierre qui, une fois de plus, nous dispense d'un trop long portage. 

Toujours aussi lourds ces sacs de ciment.


     Munis de pelles, pioches, ciment et seaux de sable, nous rejoignons l'entrée de la perte devant laquelle nous étalons toute notre cargaison. 



     Pendant que Michel, Pierre, Jérôme et Judi préparent les premières gâchées, Lionel s'attaque à creuser une tranchée pour ancrer au plus profond les fondations de notre ouvrage. 







     Pierre et Jérôme, maîtres d'oeuvre et as de la truelle, prennent en main la construction du mur. 





      L'ancien muret en pierres sèches issues de nos précédentes et nombreuses désobs est peu à peu démantelé et ses blocs sont immédiatement transférés à la nouvelle construction.



     Comme nous sommes suffisamment nombreux pour l'édification de notre barrage, Lionel, Benoît et David se portent volontaires pour aller repérer le niveau de la rivière et si ça passe pour aller gratter la trémie amont.
    A leur retour, le muret a bien monté de 70 cm et bouche partiellement l'entrée. Il faut dorénavant s'en extraire par un pertuis vertical pour retrouver l'air libre.





     La trémie amont a été démontée et franchie, mais ils sont tombés rapidement sur une nouvelle trémie arrosée et boueuse qui doit correspondre au dessous du ruisseau extérieur.



     Surtout ne pas y toucher au risque de voir tout le ruisseau de Rochepierre s'y engouffrer !
     Nos trois sacs de ciment épuisés, nous pouvons contempler notre nouveau barrage voûte qui a fier allure mais auquel il faudra adjoindre une porte hermétique si l'on veut être tout à fait tranquille au niveau des crues.



     Benoît ayant apporté un petit fût de binouze qu'il a mis à rafraîchir dans le ruisseau, notre muret est immédiatement inauguré et transformé en bar à bière car c'est déjà l'heure de l'apéro et du repas.
     Une fois le ventre plein, les équipes se forment : 
     Judi et Rémy s'occupent de la topo du boyau des Rotules jusqu'au départ du grand affluent rive droite. Bastien et Mathieu lèvent " succinctement et à toute vitesse" les 70 m restants entre le carrefour et le départ de la grosse galerie. Jérôme et Pat, démarrent la topo du grand affluent en suivant ( de loin ) David et Pierre puis Lionel et Benoît qui ont fini leur boulot d'aménagement des parties basses de la rivière.



      Ils sont alors rejoints et dépassés par Bastien et Mathieu. Après c'est au tour de Rémy et Judi qui les rattrapent : il y a un monde fou dans ce méandre !




Il va falloir faire la poussière des buissons d'aragonite...


     Rémy, ayant un rendez-vous, fait demi tour et Judi vient alors épauler l'équipe topo qui rame et n'avance pas bien vite ( mais qui essaie au mieux de remplir sa mission... )


La partie haute du grand méandre, belle conduite forcée sur-creusée.



" La trompe d'éléphant " : une concrétion étonnante à mi hauteur du méandre. Thierry, notre karstologue attitré, nous en donne cette chronologie:

                     - Dépôt de blocs charriés par la rivière ou effondrés du plafond. 
                           - Coulée stalagmitique s'épanchant sur les dits blocs.
                           - Soutirage sous les blocs en place par la rivière ou par pur effet mécanique, les seuls blocs restants étant soudés par la coulée dans un équilibre précaire.                                                                
                           - Passage d'un Homo Spéléus béat devant cette création de la nature.


     Après 300 m de progression, un rétrécissement ponctuel bloque notre avancée. Bastien et Mathieu lèvent de nouveau " succinctement et à toute vitesse" le maillon manquant de la topo pour jonctionner avec Jérôme et Pat.



    Au retour " l'Affluent des Presbytes ", initialement repéré et en partie exploré par Pierre, est poursuivi par Jérôme qui s'arrête sur un passage étroit au bout de 90 m environ.



     Ce sera tout pour aujourd'hui, l'ensemble de l'équipe ressort à un train de sénateur, freiné par un vieil équipier clopineux et perclus.

    Cette excursion souterraine nous a apporté son lot de surprises : 
     Le niveau de la rivière n'a pas augmenté malgré un débit plus important du ruisseau aérien. Les trémies et colmatages à travers lesquels s'insinue l'eau jouent vraisemblablement un rôle de filtre et limitent alors le débit maximal, ce qui est plutôt rassurant pour les futures explos avec une mauvaise météo.
     Un tout petit actif, certainement temporaire, parcourt le "grand méandre qui trompe", mais ses dimensions ( 5 m de haut et 4 à 5 m de large par endroit ) ainsi que les dépots argileux et concrétions séniles, laissent à penser qu'il s'agit plutôt de l'ancien drain principal fossilisé d'une  ancienne perte amont aujourd'hui colmatée. 


Le bas du " Méandre qui trompe " où coule un tout petit actif. On distingue au sol, là encore, des galets de grès exogènes. 


Sur les banquettes latérales des dépôts d'argile qui n'ont pas l'air jeunes.


     Ce méandre se dirige plein ouest vers la grotte de Rochepierre. L'extrême amont atteint se situe à environ 150 m à vol d'oiseau de la partie aval de l'affluent des Moustiques. Mais n'ayant repéré aucune diffluence dans l'actif des Moustiques, il est fort probable que ce grand méandre bifurque plein nord à un moment et se dirige vers une ancienne perte amont abandonnée entre la grotte de Rochepierre et la perte n°2.



    Nous avons pour l'instant un développement topographié de 808 m avec une cote de - 39 au départ de la grosse galerie. En y ajoutant le développement de ce gros tunnel, le kilomètre devrait être atteint sans problème.

                                                                                                                                                         Pat

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire