mardi 14 juin 2022

Jeudi 9 et vendredi 10 juin 


Baume Sourde ( Francillon-sur-Roubion ) Drôme


Stéphane VINCENT ( L. P. O. ) et son fils Merlin, Pierre-Guy JOANDEL ( L. P. O. ), Patrice FIALON et Paco CLARY ( C. D. S. 26 ), Pat GENUITE ( S. C.  Aubenas ).


     Le S. C. A. a répondu à un appel d'offre pour la re-topographie intégrale de deux cavités classées en Drôme Ardèche. La première , Baume Sourde - Baume Claire, s'ouvre au bord du ruisseau du Roubion et abrite la plus importante colonie de chauve souris de la région Rhône Alpes ( 13000 individus ). 

L'entrée du tunnel artificiel.
     Son accès est strictement réglementé et nous bénéficions d'une autorisation exceptionnelle pour exécuter nos relevés. 


     Seul un court créneau sur juin est possible car durant cette période ces charmantes bestioles sont absentes ayant émigré dans une autre cavité pour se reproduire.

     Après avoir fait connaissance avec nos commanditaires et pris note de leurs exigences nous effectuons une visite guidée rapide de la grosse galerie amont et aval en repérant les différents départs.

Le tunnel d'entrée est barré par un long bassin dissuasif qu'il faut franchir en oppo.

     Assisté par Paco au Disto, j'attaque les relevés en démarrant de l'ancien tunnel artificiel creusé pour l'exploitation du guano. Pendant ce temps, Patrice part nous équiper le P12 pour la session de l'après-midi.  

     La topo de la grande galerie ascendante ne pose pas de problème, c'est glissant par endroits mais spacieux.

Dans la grosse galerie amont. Notez le pendage important. Au plafond les traces noires laissées par les chauve souris. Au fond en bas le panneau d'avertissement.
Quelques bouts de bois abandonnés font le délice de cette belle sauterelle cavernicole (  Dolichopoda )


     L'extrémité amont, dorénavant fermée par un muret bétonné jonctionnait avec le vaste porche de Baume Claire. C'est maintenant totalement rebouché pour supprimer le néfaste courant-d'air qui s'était alors mis en place après la désobstruction.

     Après être ressortis et nous être sustentés au bord d'une prairie en contrebas, nous reprenons nos mesures en rentrant par l'entrée naturelle dite " du Muret " dont la vaste salle d'entrée a servi autrefois de parc à bestiaux.


L'entrée naturelle de Baume Sourde.

     La suite est défendue par un toboggan raide nécessitant une corde. 

Le départ du toboggan.

   En bas, on rejoint l'aval de la grosse galerie et le départ du P12 donnant accès au réseau inférieur.

Sommet du P12.
     Une fois le puits descendu, nous topographions l'amont de la galerie inférieure. La taille des conduits s'est un peu rétrécie et la boue a fait son apparition...


     L'extrémité se termine sur deux branches remontantes fermées par des trémies qui seront notre terminus topo pour aujourd'hui.


     Retour le lendemain avec seulement Paco. Nous revenons à la base du P12 et partons ce coup ci vers l'aval de la galerie inférieure.

 

     Cette partie est assez boueuse et entrecoupées de courts boyaux qui nous mènent après un dernier ressaut à la rivière.

L'arrivée dans la rivière.
     Cette dernière provient d'un boyau rapidement impénétrable puis serpente dans une salle en contournant une très grosse strate détachée du plafond très incliné ( le pendage est ici de 45°  ).





     Nous atteignons rapidement le siphon aval minuscule et peu engageant.


    
     Les mises en charges sont visibles à plus de trois mètres de haut et ont transformé le lieu en un vaste cloaque glaiseux.



      Là encore nous observons au plafond de nombreuses taches noires laissés par les essaims de chauve souris. Nous sommes à - 62 m par rapport au tunnel et à plus de 300 m de l'entrée...


     Nous constatons en nous nettoyant les mains que la température de l'eau est étonnamment chaude, laissant penser qu'elle provient vraisemblablement d'une perte du ruisseau aérien du Roubion. Le débit d'étiage estimé ce jour à 1,5 l/s semble bien élevé eu égard à la faible superficie ( 2 km2 ) du bassin versant du Grand Quinson.

     Nous poursuivons les relevés en grimpant dans un petit réseau étroit au dessus de l'amont de la rivière où l'on peut observer les traces d'une tentative de désobstruction passée. Juste avant le terminus, un micro soutirage rempli d'eau pourrait être un accès à l'amont de la rivière mais le chantier semble difficile...



 La rivière amont est juste dessous ce soutirage mais l'accès est centimétrique...

     Nous remontons, déséquipons le P12 et sortons manger au bord du Roubion près d'un barrage de castors. Nous reprenons des forces car Patrice nous a annoncé que le réseau de la salle Spirale et ses nombreux conduits anastomosés et boueux serait un morceau de choix.

     Effectivement, nous n'avançons pas bien vite en fouinant dans tous les recoins en essayant de ne rien louper. Trois heures plus tard, nous atteignons enfin le sommet du P17 incliné équipé la veille par Patrice. Mais le fond de ce réseau est encore loin et de toute évidence nous ne terminerons pas aujourd'hui.



En 1854, Joseph Tariot est venu englaiser ses brodequins ici...


Notre dernière station topo pour aujourd'hui.


     Il nous faudra donc une troisième journée pour mener à bien notre mission. Hormis la suite de ce réseau glaiseux, il nous reste encore la topo de Baume Claire, un long diverticule repéré dans la grosse galerie et la mise en place de chevilles pour certains points topo remarquables : on ne va pas s'ennuyer...

     Pour l'instant nous avons déjà topographié 631 m de galeries pour un dénivelé de 86 m.

   

L'ancienne topo du Montélimar Archéo Spéléo Club datant de 1974, complète et précise : du beau travail !

                                                                               Pat

      

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