jeudi 10 juin 2021

     Avec un peu de retard, nous publions les comptes rendu de nos travaux et découvertes dans cette perte qui après des mois d'acharnement a enfin daigné nous livrer une partie de ses secrets...


Perte n°2 de Rochepierre ( Sanilhac )


David ( C.S. Joyeuse ), Michel F, Judi, Jérôme, Anne-Marie, Pat.

     Aujourd'hui, équipe minimale mais sur-motivée pour essayer d'en finir avec cet infernal boyau qui nous tient tête depuis juin 2019.
     Très rapidement, tout le monde se met en place pour démarrer l'habituelle navette des bacs.



Le chapelet de barquettes toutes neuves prêtes à user leur fond de culotte dans leur périple sous-terrain. ( Photo David )

Judi au poste n°4 au pied du second ressaut. ( Photos : David )
     
"L'autoroute des gamates." 


     Sitôt le conduit débouché, un bon courant d'air s'installe et nous pouvons, après une quarantaine de bacs remontés, enfin descendre le petit ressaut d'un mètre entrevu précédemment..



     Il donne sur une cloche confortable dont le fond est occupé par une petite vasque. Mais la suite est de nouveau un boyau très étroit où l'on entend la rivière toute proche.
     Jérôme et Judi tentent de forcer le passage mais sans succès à cause d'un bombement mal placé. Nous faisons alors appel à Anne-Marie, notre furet de service, qui réussit à passer sans trop de difficultés et peut s'enquiller dans la rivière.

     Tout le monde retient son souffle et est suspendu à ses paroles. En entendant ses cris de joie, nous devinons que le verdict est clément aujourd'hui. En effet, à notre grand soulagement, elle nous indique que l'actif coule dans une  galerie enfin pénétrable d' 1,50 m de large sur 0,80 m de haut dont le sol est jonché de gros galets de grès noirâtres.

La sortie du boyau de la Karstopose débouchant dans la rivière.

     A son retour il est décidé d'éliminer le bombement et d'effectuer un agrandissement ponctuel pour permettre le passage du reste de la troupe.

Le retour de notre "furet " : trempée mais ravie.

      De retour du casse-croûte, il nous faut de nouveau évacuer les déblais qui bouchent le boyau. L'exigüité du lieu empêche l'utilisation de nos habituels outils dont les manches se révèlent trop courts. Une nouvelle technique est alors inaugurée : le gros Karrimat est posé au fond du boyau, Jérôme s'avance en rampant et enserre une grosse brassée de gravats. David le tire alors par les bottes extrayant à la fois le désobeur et sa cargaison. 

Au bas de la cloche, le boyau d'accès à la rivière.




     L'opération est renouvelée plusieurs fois jusqu'à ce que le boyau soit entièrement dégagé. Nous franchissons tour à tour ce dernier passage étroit pour nous retrouver à quatre pattes dans la rivière. 

Franchissement du boyau de la Karstopose facilité par l'installation au sol du Karrimat. ( Photo : David )



     
Dans le début de l'actif. A droite l'un des gros galets de grès.


     David constate ( à tort ) une trop faible différence entre son gabarit et celui du boyau et reste en arrière à notre grand désappointement. 
     Nous avançons à cinq en alternant ramping aquatique et quatre pattes pour enfin, au bout d'une cinquantaine de mètres, pouvoir nous mettre debout dans un méandre " à l'égyptienne " de 4 à 5 m de haut.







     Mais David, pugnace, réussit finalement à forcer l'étroiture et nous rejoint. Nous pouvons alors goûter tous ensemble la joie de parcourir enfin une galerie à taille humaine.
     Nous croisons en rive gauche successivement deux affluents impénétrables qui correspondent vraisemblablement aux pertes n°1 et 3.

Une habitante des lieux surprise d'avoir de la visite.





     A la queue leu leu, nous suivons Jérôme qui ouvre la marche ( A tout seigneur tout honneur... ) dans une galerie qui s'élargit au contact d'un soubassement de marnes bleues.



     Après environ 150 m, nous décidons d'un commun accord de faire demi tour pour continuer ultérieurement la première en compagnie des autres forçats de Rochepierre absents aujourd'hui. 

Que nous réserve la suite de cette galerie ?


     Et c'est tout joyeux et euphoriques que nous regagnons la surface.

La cuvée porte bonheur à laquelle nous avons fait honneur. ( Photo : David )


      Auparavant, nous reconnaissons l'amont de l'actif pour buter au bout de 25 mètres sur une trémie de grès qui ne doit pas se trouver bien loin du ruisseau aérien de Rochepierre.

    Ca y est, nous l'avons vaincu ce " boyau de la Karstopose* " !

     Depuis juin 2019, une quarantaine de mètres arrachés, 28 sorties, 24 participants, 133 journées, 155 mètres de foration, environ 650 heures de travail sans compter les heures passées à confectionner les gamates, récupérer et installer les glissières et jouer les hommes de pailles...

     Nous avons enfin pu mettre les bottes dans cet actif qui nous narguait depuis le premier jour où nous l'avons entendu. 
    Au programme de la prochaine sortie, il faudra finir d'élargir les deux derniers mètres du boyau qui restent encore un peu intimes, sortir les derniers remblais, et évacuer les glissières pour enfin courir vers l'inconnu.

     Cette désob restera un moment fort dans la vie du club. Espérons qu'elle puisse nous offrir de longues explorations et de belles découvertes.
 
                                                           Jérôme, Pat
     
* La Karstopose est une théorie développée l'été dernier par certains membres du club lors de soirées bien arrosées, suite à la disette de première que nous endurions. 
   Cette hypothèse suggère que nous naissons tous avec un certain potentiel de première. Une fois épuisé, il deviendrait alors difficile voire impossible de faire de nouvelles découvertes...
   Notre récente exploration tend à prouver que nous ne sommes pas encore Karstoposés...

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