Samedi 18 mars
Perte de l'Interrogation ( Rosières )
David, Pat.
Après les excursions topographiques de janvier, nous revenons à la Perte avec une longue liste d'objectifs. Malheureusement beaucoup de défections ont réduit les effectifs, et nous ne sommes finalement que deux aujourd'hui. Nous commençons par les escalades du secteur des baïonnettes non loin de l'entrée. La première est plus exposée que prévue et je me rabats sur la seconde que j'arrive à franchir avec l'aide de David qui joue les marchepieds.
On accède alors à un boyau horizontal qui serpente dans les plafonds mettant en relation les deux galeries parallèles sous jacentes et jonctionnant avec le sommet de la première escalade.
Nous nous propulsons ensuite en aval vers le petit boyau latéral contigu à la rivière que nous aimerions bien détourner dedans à l'occasion. En attendant, nous entamons l'extraction des blocs de grès qui bouchent son entrée pour pouvoir y jeter un oeil.
Le départ du boyau jouxtant la rivière. |
Photo : David |
Après une demi heure on arrête les frais. Curieusement un bruit d'actif est audible au fond alors qu'aucune perte de la rivière n'a été repérée : mystère !
Nous repartons ensuite vers le passage le moins agréable de la cavité, à savoir le " Boyau aqueux " dans lequel nous nous mouillons copieusement car les dernières pluies ont bien gonflé la rivière. Arrivés à la zone des soutirages nous sortons la topo car les reports nous indiquent une grande proximité ( une quinzaine de mètres en théorie...) avec l'extrémité du réseau du " Grand Canyon " de la Perte n°2.
C'est donc bien motivés que nous commençons à gratter un peu partout. Ce secteur avait été rapidement topographié par Mathieu et moi en 2019 mais aujourd'hui on a du mal à s'y retrouver car une galerie manque sur la topo ( les vilains topoteux vont se faire tirer les oreilles... )
Au bas du premier ressaut, nous trouvons un boyau pas très attirant totalement colmaté par les galets.
Photo : David |
Photo : David |
En bas de l'entonnoir le départ du boyau qu'il faudra forcer. |
La suite file tout droit en direction de la Perte n°2 !
Et en faisant machine arrière, cerise sur le gâteau, je repère sur le côté le départ d'un boyau rempli d'une belle flaque d'eau.
Le boyau de la Patte. Il manque une échelle... largeur : 40 cm ! |
Il en émane un frais courant d'air alléchant mais il faudra casser un peu et se tremper pour accéder à la suite à priori plus large. Le plus étonnant est la présence d'une grosse trace de patte de 6 cm de diamètre attestant le passage d'un canidé de belle taille. Bon, peut-être pas un Saint Bernard ni un teckel comme le suggère David mais vraisemblablement un renard.
La seconde possibilité de jonction potentielle avec la Perte n°2 se situe à l'extrémité de " l'Affluent qui trompe " séparé d'environ 25 mètres. A cet endroit, Bastien et Jérôme, lors de la découverte en 2021 avaient noté l'arrivée d'un petit actif et avaient trouvé une salamandre.
Nous continuons donc notre périple en descendant la rivière essayant de repérer une éventuelle perte de cette dernière qui pourrait correspondre à l'actif de " l'Affluent qui trompe " mais sans résultat. Seul un petit boyau étroit et boueux au point topo N°14 se dirige vers l' affluent, mais il est partiellement colmaté au bout d'une quinzaine de mètres et nécessiterait un chantier d'envergure.
La sortie du boyau " 14 " |
Au retour, avant de replonger dans le " Boyau aqueux ", nous allons chatouiller la belle trémie au bout de la galerie latérale.
2019 : Mathieu devant la belle trémie le jour de la séance topo. |
La trémie se vide peu à peu et, la gravité aidant, elle a même tendance à s'écrouler toute seule... Un gros trou noir apparait en hauteur par lequel nous arrive une coulée humide de gravats marneux. Un quart d'heure durant, le bord de la trémie se vidange par intermittence sans crier gare. Notre trou noir s'agrandit et je me vois déjà en train de courir dans la galerie supérieure qui nous permettra de shunter ce maudit " Boyau aqueux ". Mais tout d'un coup nous entendons un grondement sourd et voyons débarouler un vomissement de pierrailles. Quand tout s'arrête, j'avance précautionneusement le bout du nez et m'aperçois que deux gros blocs sont restés coincés dans le gosier de notre conduit et ont tout bouché...
Nous n'échapperons pas à un deuxième bain forcé aujourd'hui !
Le trou noir complètement rebouché dorénavant... |
Après 7h30 de loisirs, retour tranquille à la surface où nous accueillent deux succulentes pintes de " Rochebière ".
Photo : David |
Bilan et perspectives :
Le raccordement avec la Perte n°2 n'est pas encore fait mais il semble à portée de main ( avec un peu de désob quand même... ). L'envoi d'une double équipe de chaque côté dans l'espoir d'une jonction à la voix permettra peut-être de re-motiver les troupes.
Pat
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