Cette semaine, invités par l'Union Belge de Spéléologie, Gilles, Patrick, Guillaume, Michel et Thierry partent pour la Pierre-saint-Martin réaliser la traversée SC3-Verna.
La traversée, mythique, représente 1060 m de dénivelée pour 10.4 km de distance (au fond de la salle de la Verna).
Départ le lundi et arrivée sans encombres l'après-midi avec un ciel menaçant...
Mardi matin, visite de la salle de la Verna par le tunnel pour vérifier le débit de la rivière qui est montée de 20 cms à cause des orages de la nuit mais Boulon nous assure que le Tunnel du Vent à ce niveau de débit ne pose pas de problèmes ; nous décidons donc de partir dès l'après-midi pour une arrivée programmée dans la matinée du lendemain.
Préparation de la traversée
Vers 16h00, montée sur la piste avec le Land de Michel que Boulon redescendra à la Verna pour aller à notre rencontre sous terre en béquilles ! Mais si la station est dans le brouillard, bien vite, celui-ci laisse place au soleil qui dévoile l'ampleur des lapiaz de la Pierre-saint-Martin.
Le Pic d'Anie domine un paysage minéral à souhait.
En raison de travaux de minage en cours sur les pistes, nous nous habillons quelques dizaines de mètres avant l'entrée et patientons que le tir soit effectué.
Mais quel massacre !!!
L'entrée du SC3 est à droite du grand sapin central.
Après les derniers préparatifs, Boulon immortalise notre entrée à 17h00 dans ce réseau qui fait partie de l'histoire essentielle de la spéléologie mondiale !
Les puits sont avalés en 1h1/4 : ils sont très esthétiques et ne représentent pas de difficulté technique ; en bas, la rivière du Basaburu se shunte en partie par un fossile où il faut juste être prudent dans certaines désescalades.
Les premiers passages aquatiques sans néoprène amènent dans une progression de type alpin jusque la salle Cosyns, arrivée du gouffre de Tête Sauvage.
La salle Cosyns est le lieu du premier change, en néoprène ; après un premier grignotage, nous poursuivons et accédons vite au Grand Canyon, partie de loin la plus esthétique du parcours, mais où il ne faut pas traîner vu l'ambiance. Une crue, ici, ne doit guère pardonner... C'est l'endroit le plus facile de la traversée, juste freinée par un parcours moins évident dans la Grande Barrière mais finalement très court. Nous parvenons vers 2h00 du matin au tunnel du Vent, il fait nuit sur et sous terre : il se franchit sans difficulté grâce aux cordes installées en plafond et nous confirme qu'aucun orage n'est venu grossir le débit.
Pendant la pause la plus longue du parcours où revêtir une sous-combinaison sèche équivaut à une douche chaude, nous prenons soin de nous alimenter correctement dans une ambiance saturée en humidité dans la salle Aragonite (y'a qu'a voir la piètre qualité des photos !).
Nous repartons vers 3h00 : la suite n'est qu'une longue suite de chaos de blocs où l'éclairage puissant de certaines lampes parvient à casser la monotonie du cheminement en éclairant certains empilements improbables. Salle de Navarre, Lépineux, Casteret, Loubens... Il faut être en permanence vigilant et c'est assez frustrant et rébarbatif car on ne peut jamais déambuler sans regarder où on met les pieds !
Petite hésitation à la fin de la salle Chevalier mais on trouve vite les traces rouges qui conduisent au barrage surplombant la salle de la Verna. On y rencontre Boulon qui est venu nous établir un point chaud avec Aurélie : trop tard ! 17h plus tard, nous empruntons le tunnel pour retrouver la surface et un soleil brûlant. Le soir un solide repas au restaurant viendra parachever cette sortie mémorable.
Retour le jeudi à Aubenas sous un temps couvert en Pyrénées-Atlantique après ravitaillement en Ossau-Iraty bien sûr !
Un grand merci tout d'abord à Didier Sauvage (Boulon) pour son accueil, sa disponibilité ; malheureusement, ses problèmes de genou l'ont empêché de nous accompagner. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et l'attendons dès cet hiver en Ardèche et un plus tard pour une petite pointe au Raid, en Vercors ou Dévoluy...
Merci aussi à l'U.B.S. qui nous a accepté dans son camp et à l'Arsip pour le travail réalisé, notamment son hors-série n°14 très utile pour se repérer (nous détenons pour les ardéchois intéressés les photocopies plastifiées pour la traversée).
Quelques petites remarques pour finir :
- Soyez très vigilants sur les équipements fixes, souvent remontants
- L'habillement préconisé dans le hors-série de l'Arsip est le meilleur :
sous-vêtements rhovyl jusque la salle Cosyns, néoprène 3/2 mm par dessus + gants néoprène de cette salle juste après le Tunnel du Vent, sous-combi + haut de rhovyl facultatif protégés au préalable en bidon ou sac étanche du Tunnel duVent à la sortie. Chaussons néoprène 5 à 6 mm tout le temps. Nous n'avons jamais eu froid tout le long du parcours.
- Quelques rares passages mériteraient un bout de corde, notamment la sortie d'Hidalga (les blocs coincés ne donnent guère confiance, une assurance pourrait s'avérer judicieuse sur 3 à 4 m), la fin de la salle de Navarre...
- La course est peu technique, par contre les kilomètres de chaos sont la principale difficulté physique même si le balisage est en général largement correct, surtout à partir de la salle de Navarre
- Nous avons globalement perdu une petite heure à chercher quelques passages mais jamais très longtemps : sup. de Basaburu, Grande Barrière, Hidalga, fin de Chevalier...
- Les bidons étanches font vite mal au dos, des sacs étanches solides rangés dans les sacs canyon seraient peut-être plus judicieux ?
- Continuer quelques centaines de mètres après le Tunnel du Vent peut permettre une pause plus agréable et sécher en partie la combi spéléo.
Derrière cette porte, 64 ans de spéléo vous attendent !!! Thierry
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire