mardi 10 décembre 2019

Samedi 30 novembre


Causse Méjean

Aven des Tribes-Basses  ( St Pierre des Tripiers )

Jérôme, Mathieu, Christophe, Rémy, Anne-Marie, Pat et nos collègues Lozériens : Marc, Guitou, Gringo.

     A la fin de notre camp estival dans le Tarn, nous avions rendu une courte visite à cette cavité située non loin de l' aven de Bouredon dans lequel nous avions entamé une désobstruction. 
     Arrivés aux Tribes-basses, une fois le P5 d'entrée descendu, nous avions eu la surprise de découvrir une grosse buse en aluminium semi enterrée d'où sortait un fort courant d'air. Nous n'avions pas osé y descendre car l'ensemble menaçait de s'écrouler...


L'installation de la buse dans les années 90. ( Photo : C. Pralong )

La buse couchée et l'éboulis menaçant lors de notre visite de juillet 2019.
     La cavité est bien placée et se situe sur la trajectoire du traçage effectué à l'aven Armand qui était ressorti à la résurgence des Douzes. Notre trou s'ouvre à 2 km à vol d'oiseau et 300 m plus haut.
      L'aven avait été ouvert en 1990 par le propriétaire Armand Pralong avec un tracto-pelle. La suite des explorations furent réalisées par le S.C.Engarène en 1995 ( D.André, M. Sahuquet etc... ) et en 1998 par la Société des Humanoïdes Cavernicoles ( L.Renouard etc... ) qui en ramenèrent un croquis d'explo. 

     Ce week-end, nous descendons en force rejoindre nos collègues de Lozère venus nous prêter main forte pour sécuriser le site.


Marc a pu nous rejoindre avec son 4X4 en empruntant la piste boueuse qui descend dans la combe.
 
    Le puits d'entrée est équipé d'une échelle inox de qualité supérieure mais à "géométrie variable " ce qui rendra pour certains la remontée pleine de surprises...


Rémy et son nouvel éclairage high tech... ( Sa lampe est encore étanche et les barreaux de l'échelle encore en place... ) 
     La matinée est consacrée à l'évacuation du mélange de boue et de blocs qui enserre la buse.



La buse enlevée on commence à y voir plus clair.
     Les bras ne manquent pas, la chaine des seaux s'organise et nous pouvons stocker aisément les déblais dans un recoin supérieur du puits. Une fois la buse extraite, nous apercevons le pertuis étroit qui donne accès au départ du puits suivant. On peut s'y glisser mais il faut passer sous un bloc de conglomérat dont il est difficile d'estimer la tenue... 


Le boyau donnant accès au puits. Sous les pieds de Marc le bloc de conglomérat menaçant. 

   
  Les discussions vont bon train concernant l'utilisation de la buse : doit on s'en servir de rempart pour bloquer l'éboulis ou l'enfoncer en biais dans le départ du puits ?
    Sachant qu'on réfléchit mieux l'estomac plein, nous remontons tous casser la croûte dans la pente ensoleillée qui domine la route.


Pourquoi tu ne te sers pas de l'échelle ?

     Une fois rassasiés et réchauffés, nous constituons trois équipes pour l'après midi : Christophe et Anne-Marie descendent en premier sur les vieux équipements pour fouiller l'ensemble de la cavité talonnés par Jérôme qui ré-équipe avec des cordes un peu plus récentes.
     Rémy et Pat emboîtent le pas en tirant la topo quant au reste de l'équipe il finit le déblaiement et la remise en place de la buse. 
     Le petit boyau débouche immédiatement sur un puits de 12 m. 


Le P12 tortueux où se déverse la pierraille en provenance de l'éboulis.
     La suite est plus inclinée et clairement axée sur une faille dont on suit le miroir par crans succcessifs. Vers - 30, on arrive à un carrefour, point de départ de plusieurs réseaux.


La diaclase et ses passages étroits.
    Si l'on continue à descendre dans la diaclase, en s'insinuant dans les différents étages de remplissage, on finit par buter sur un pincement impénétrable constituant un des points bas de la cavité à - 43.


Le fond de - 43. 
     De retour au carrefour, si l'on prend la diaclase à droite, vers l'est, on débouche après un court ramping sur une haute galerie qui bifurque plein nord. 


Un des rares endroits de la cavité avec des volumes confortables.
     En levant la tête on découvre une cheminée de 17 m encore équipée en fixe sur des mousquetons qui ont attrapé la lèpre blanche des profondeurs.


Rémy redescend avec prudence de l'escalade de la cheminée de 17 m.
     En continuant la galerie, on descend un ressaut menant à une plateforme constituée d'un amoncellement de sacs remplis d'argile formant la margelle d'un puits.
     A gauche, vers l'ouest, on remonte un ressaut menant à la base d'un P7 escaladé par nos prédécesseurs et encore équipé en fixe.


Le méandre amont creusé dans les calcaires oxfordiens.
     Au sommet une étroiture marque la fin de cette branche à la cote -16. Nous ne sommes pas très loin de la surface mais encore trop éloignés pour être en correspondance avec les entrées du type " terriers de blaireaux " entrevues le matin en aval de la combe.


Plus bas dans la combe, quelques entrées étroites légèrement aspirantes.
Une bonne dose de fumée pour détendre les blaireaux...
    Après avoir topographié ce secteur, nous revenons à la lèvre du puits où nous rejoignent Christophe et Jérôme. Une corde du siècle dernier est en fixe mais ne nous inspire vraiment pas confiance. Nous décidons sagement de poser deux goujons et d'utiliser une corde plus rassurante.



Mais qui y a-t-il au fond de ce puits ? ( sous nos pieds la plateforme constituée de sacs remplis d'argile ... )
    Le fond du puits est colmaté par la boue et hormis un joli squelette, nous ne repérons rien d'intéressant. 



Un loir endormi pour l'éternité...
Le fond du puits : bof bof !
     Il est fort probable que les sacs entassés au sommet proviennent d'une désobstruction acharnée du fond du puits mais, depuis, les crues sont passées et ont masqué toute trace d'une éventuelle suite prometteuse...
     Il commence à se faire tard et nous décidons de remonter. Il faudra de toute manière revenir en été pour trouver précisément d'où vient ce courant d'air et finir la topo de la branche ouest.
     Nous nous étageons à la remontée car le dernier puits est "parpineux". Nous découvrons en sortant le nouvel aménagement de la buse et le super boulot de l'équipe de surface.


La corde est bienvenue pour s'extirper de la buse.

Ce crapaud aussi refuse d'emprunter mon échelle et remonte "en oppo" dans la goulotte.
     Nous sortons à la nuit et regagnons notre gite à Hyelzas pour préparer le repas que nous allons partager avec nos amis caussenards. Nous nous retrouvons à 17 autour d'une copieuse raclette arrosée par les meilleurs crus de Jérôme pour clôturer la journée.

( Merci à Daniel André pour l'historique de la cavité. )

                                                                                        Pat
                                                                                                                                                      

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