vendredi 20 août 2021

 Event des Poubelles


Petit aperçu de la 1ère en bas du ressaut de 5 m filmé par Gillou.


samedi 14 août 2021

Jeudi 12 août

Event des Poubelles

Gilles, Lionel, Thierry

Anne-Marie & Kim en renfort

 Michel D. m'ayant prêté son détecteur de Co2, j'effectue plusieurs mesures au sein de la cavité avec Gillou en sécurité pendant que Lionel aménage un aspirateur à air vicié : la partie habituellement exondée ne présente pas de taux alarmant mais dès que nous abordons le secteur entre S2 et S3 la valeur monte autour de 2 %. Le sommet du R5 offre déjà une valeur peu confortable.

La valeur au sommet du R5 ne présage rien de bon...

Je descends le ressaut avec toujours cette odeur bizarre au fond (hydrocarbure ?) et m'arrête rapidement, le niveau ayant remonté de 30 cms.

Au niveau du point bas, ça ne passe plus...sans une immersion complète !

Je reprends une mesure et le taux annoncé nous confirme qu'il faudra ventiler si un jour le pompage est repris.

Au-delà de 15 minutes à 3 % ...

Décision est prise de tout déséquiper même si Lionel regrette de s'arrêter là au vu des efforts consentis. C'est néanmoins du beau travail (surtout l'oeuvre de Gillou et Lionel) et Anne-Marie et Kimi viendront nous aider à remonter le matériel après que nous l'ayons sorti et nettoyé.

Thierry

mardi 10 août 2021

 Camp Vercors


 Benoît Desnos, Jérôme Jouret, Gilles Etienne, Michel Fauque, Lionel Rivat, David Lhyvernet (C.S. Joyeuse), Anne-Marie et Pat Génuite.

Vendredi 23 juillet :

     Rendez-vous est donné au club pour se répartir les tâches. Sachant que le camping de St Martin en Vercors exige le pass sanitaire ou ,à défaut, impose un test à l'accueil, les non vaccinés effectuent sur place au local un test nasal préventif qui heureusement se révèlera négatif. Jérôme, Gillou et Michel partent à Chauzon récupérer le matos du CDS pendant que Benoît, Anne-Marie et Pat font un raid à Intermarché et au Jardin Provençal. Pat ne comprenant pas bien la liste, on se retrouve avec 6 kilos de poivrons, et une énorme quantité de courgettes à laquelle s'ajoutent celles en provenance des jardins des uns et des autres... C'est sûr cette année on va manger des légumes !

Samedi 24 juillet : 

     C'est le départ ! Le rendez-vous est fixé à midi au camping. Las ! La direction de l'endroit ne veut pas que nous nous installions avant 16 heures ! On est fumasses... Après négociations serrées, on peut finalement commencer les grands travaux d'aménagement à 14 h, et promis juré, nous n'irons pas faire pipi au wc du camping avant 16 h pour ne pas dépenser l'eau...
     Connaissant déjà les lieux, l'installation de notre gourbi se fait tambour battant. 

                                                                               Photo : David
     Anne-Marie se sentant inutile se défile pour aller récupérer le Bleu du Vercors pour la future raclette et commander le pain de la semaine. La soirée démarre très fort par un long apéro délicieux et bien arrosé ainsi que la première tournée de courgettes de la semaine... 

                                                                         Photo : David

Demain à nous le P150 repéré l'an passé sur les hauts plateaux !

Dimanche 25 juillet :

     Lever aux aurores : 6h30 du matin. Nous essayons une autre route sur mes conseils éclairés. Après des tours et des détours, la recherche sur la carte et une impasse au relais télé, enfin nous voilà au pied du Bacha de l'Ours dont le raidillon de départ manque de m'achever : ça commence bien ! J'ai un gros rhume depuis la semaine dernière et je frôle l'asphyxie d'entrée à chaque pas.Heureusement la pente s'assagit et je prend un rythme de croisière dans le canyon des Erges. Comme les nains de Blanche Neige nous sommes 7 ( on se demande qui est Grincheux ? ).
     "Ah hi, Ah ho, nous partons au boulot" ( on a les massettes, les burins, le perfo et toute la corde qu'il faut pour descendre le "Puits cinq secondes" ). Arrivés sur la zone, entre 1800 et 1850 m, il faut le retrouver et certains commencent déjà leurs persiflages : " Vous ne le retrouverez jamais ! et on est monté jusque là chargés comme des baudets, vous allez en entendre parler ". Mais on le retrouve ! Hé hé... Et là, horreur, enfer et damnation... qu'est ce qu'on voit sur la paroi au bord du puits ? : un goujon ! Un goujon tout neuf qui brille et nous nargue. On est refaits. Qui a bien pu nous faire ça ? C'est sûr que l'info de notre trouvaille a transpiré et qu'il y a une taupe au club ! Et des noms circulent.


     Hélas nous ne sommes pas au bout de nos désillusions, le " P cinq secondes " n'en est un que parce que les pierres rebondissent.


                  Le bord de notre "grand puits". On distingue en rouge les traces d'un très ancien marquage partiellement effacé.  Photo : Anne-Marie
       Une fois équipé sur Pulses et descendu par nos trois Mousquetaires ( Jérôme, Pat et Benoît ), il s'avère que les " pirates " ont effectué un tir et que le puits ne fait que 35 mètres et encore en comptant le haut de la fracture d'entrée.




     Le fond est totalement bouché et occupé par un gros névé dont on arrive à faire le tour.


      Déception pour tout le monde, honte pour Benoît et moi, et les quolibets fusent. On va en entendre parler pendant 10 ans. Mais un moment de honte est vite passé, et puis comme a si bien rétorqué Benoît : " On veut faire plaisir et voilà comment on est reçu..."
     Le reste de la journée se poursuit : en prospection par équipes, en repos sur le lapiaz, et en botanique au vu des milliers de fleurs de montagne qui ornent les fabuleux lapiaz de la zone.

Le "Fauque" hilare vient de casser sa belle massette en essayant de récupérer le talkie malencontreusement tombé au fond d'une fissure de lapiaz. Photo David







      Finalement après moults puits (re)descendus dont plusieurs encore enneigés, Benoît ( pour sauver l'honneur ) sur le coup de 18 h30 trouve un nouveau trou prometteur. Le caillou descend sur un temps intéressant ( fait prouvé et authentifié par 4 témoins ! ). 

L'entrée du dernier trou repéré, mais quelques blocs à enlever en bas du P5 pour pouvoir descendre le puits suivant...  Photo : Anne-Marie
     
 Mais il faudra donner de la massette et du burin pour passer; comme l'heure est tardive, il faut rentrer.
    Bien sûr nous sommes vilipendés et moqués mais l'avenir est à nous, il faudra y retourner et cela nous permettra de faire jouer à plein notre imaginaire. Retour tardif ( mais deux minutes avant le crépuscule quand même ) au camion, tous bien lessivés, via une meilleure route qu'à l'aller. Soirée apéro et raclette au Bleu avec endormissement par Pat d'une des poules du camping qui nous tiennent compagnie.


Lundi 26 juillet :

     Après la grosse marche de la veille, il faut reconnaître qu'on était un peu mous ce matin. On décide d'aller faire le Scialet Michellier à Vassieux. Ni Anne-Marie ni Pat ne se souviennent de l'emplacement exact du trou. Après avoir interrogé des autochtones peu amènes de Vassieux, on atterrit chez Mick Berthet ( un des explorateurs de 1993 ) qui gentiment nous le pointe avec précision. En effet les coordonnées publiées dans le Spéléo Sportive Vercors sont erronées ( 3298,49 au lieu de 3289,49  ) juste un écart de 9 km !



     Arrivés sur place, nous proposons à Benoît d'équiper le trou. Ce sont les conditions idéales pour débuter : petits puits propres et cavité peu profonde.

                                                                                                               Photo : David
     De plus nous ne sommes pas trop pressés hormis David qui doit rentrer le soir même mais qui a craqué et nous accompagne tout de même. Une fois la plaque d'égout enlevée, Benoît se lance suivi comme son ombre par Jérôme son conseiller technique. Le rythme est assez lent car le niveau d'exigence est élevé en tendant vers l'équipement parfait.


     Au bas du premier puits, David nous abandonne et remonte, contraint par l'horaire.


     La descente se poursuit par de jolis puits dont le dernier, le puits du Silex de 31 mètres, nous dépose à - 67 m. 

Le P31 du Silex.


     De là, part un boyau entièrement désobstrué qui débouche dans la vaste galerie des Vertacomicoriens de 5 à 6m de diamètre de toute beauté. Le volume de la galerie et la hauteur des remplissages à cette faible profondeur sont étonnants. Nous bénéficions de l'équipement en fixe de l'escalade de 7 m menant à la salle Sophie. Nous passons alors à côté d'un imposant plancher stalagmitique suspendu et poursuivons dans une galerie concrétionnée très esthétique dont les extrémités sont barrées par des trémies. Demi tour et retour vers la surface. Gillou et Pat s'occupent du déséquipement mais ce dernier s'aperçoit qu'il a perdu son Pantin. Il lui faut retourner vers le fond et refaire tout le trajet pour essayer de remettre la main dessus. Arrivé au terminus : chou blanc ! Mais où peut-il bien être ? En revenant vers la base des puits, l'engin est finalement retrouvé au pied d'un gros bloc car sa couleur noire le rendait parfaitement mimétique au milieu des galets de silex. ( En fait il est peu probable que le bloqueur se soit détaché tout seul de son mousqueton, un vilain sort lui a certainement été jeté par Michel par basse vengeance suite à une remarque, certes blagueuse mais pleine de fiel, du propriétaire du bloqueur... ) 
     En tout cas très joli trou facile dont la grosse galerie mérite le détour.


Extrait de : Spéléo Sportive dans le Vercors T2 1999.



Mardi 27 juillet :

    La météo étant incertaine, nous abandonnons l'idée d'aller faire un tour dans Bury et nous levons tôt pour la traversée Fleurs Blanches / Mouch'tiques du Réseau des Chuats.
   Nous nous entassons à 7 dans le T5 de Jérôme pour monter au col de La Chau. Il faut d'abord aller repérer la sortie des Mouch'tiques afin de vérifier que la trappe soit bien ouverte.         Nous trouvons l'entrée assez rapidement et tombons nez à nez avec 3 belles qui ont aussi programmé cette traversée. Les présentations sont faites et Jérôme en entendant le bel accent de Miha reconnait son équipière de 2013 avec laquelle il avait levé la topo de la galerie Casse-Noisettes. Ca tombe bien car une navette de voiture évitera à Jérôme la longue remontée à pied jusqu'au col de la Chau après avoir laissé son camion. Nous cheminons tous ensemble ( 3+7 ) jusqu'à l'entrée des Fleurs Blanches où nous laissons passer Miha et les deux jumelles en se donnant éventuellement rendez-vous au départ de la galerie des Fées pour manger ensemble. Les verticales s'enchainent, l'équipement fixe est tip-top et certains puits sont même équipés en double et nous prenons notre temps. Aucune difficulté : c'est large, propre et confort. Nous terminons la descente par le Méandre de l'os ( une grosse cote d'ours des cavernes coincée entre deux parois y fut découverte par les premiers explorateurs ) qui débouche dans la galerie de jonction. 

A la sortie du Méandre de l'Os qui aboutit dans la galerie de jonction COSOC/SGCAF.

     Nous attendons Benoît parti à la pêche à sa poignée dans le fond du méandre. Pendant ce temps Gillou part faire une courte reconnaissance dans l'amont de la galerie et revient bien vite après avoir rempli sa botte dans une traîtresse marmite de mondmilch. La troupe se remet en marche dans cette belle galerie admirant au passage les fameux gros carrés de chocolat.



    C'est très beau et les endroits fragiles sont bien balisés. Partie de rigolade à la "Bassine des plongeurs" que l'on franchit, tête basse et fesses serrées, allongé sur un radeau constitué d'un assemblage de tubes PVC comme celui, maintenant disparu, du Siphon 1 de Gournier en Isère.

Le passage de la Bassine des Plongeurs.


    Nous continuons par la galerie des Spéléonautes que l'on va suivre sur plus d'un kilomètre sans difficulté. Et là, on en prend plein la vue : le volume de cet ancien collecteur fossile est impressionnant avec de superbes remplissages sédimentaires et de gros éboulis latéraux ; par moment on se croirait au Berger ( sans la rivière... )

Les imposants remplissages de la Galerie des Spéléonautes.



    La pause casse-croûte est décidée en face du départ de la galerie des Fées. Mais les trois mignonnes, plus rapides, ne nous ont pas attendus. On sort les réchauds et les micro doudounes pour se faire une bonne baffrasse des familles. Au menu : calmars, moules, saucisson, pâtes, soupes chinoises, Bleu du Vercors etc... le tout arrosé par un Tang millésimé que seuls les rares connaisseurs apprécieront. Trois quarts d'heure après, nous repartons le ventre bien plein. Petit arrêt à la Salle Picasso avec son actif tombant du plafond. 

La Salle Picasso.

    Puis nous déambulons dans la Salle Bronto en scrutant les hauts plafonds avec nos spots. Finalement nous arrivons au bas du puits des Cannelures que nous devons remonter pour rejoindre la galerie de jonction et celle de l'Armée Rouge ainsi que le passage Crocodile où quelques uns réussiront à remplir leurs bottes.

La galerie de jonction.

Le puits donnant accès à la galerie de l'Armée Rouge.

     Moment d'hésitation vers la fin de l'Armée Rouge dans un carrefour complexe. Jérôme et Gillou partent en reconnaissance et nous confirment le passage. Nous rejoignons enfin la salle Phrygane base de la remontée des puits de l'entrée des Mouch'tiques. L'ascension s'effectue à un rythme pépère d'autant que pour certains le réglage du matériel n'est pas encore optimal... Au passage de la vire au dessus des puits aveugles nous changeons et remplaçons la corde de la main courante qui a une bonne tonche. Nous émergeons de la trappe de sortie après 8 heures de crapahut assez cool ravis d'avoir pu visiter dans des conditions idéales une partie de ce magnifique réseau (qui développe déjà plus de 45 km aujourd'hui ).




L'entrée des Mouch'tiques ouverte grâce à un repérage ARVA suite à une série d'escalades.

     Coup de chapeau aux explorateurs pour le travail accompli !

     PS : La publication sur le Réseau des Chuats est un ouvrage splendide que l'on peut commander au CDS 26.


Mercredi 28 juillet :

     Afin de nous remettre de nos émotions de la veille et pour récupérer tranquillement, après le nettoyage de notre équipement, nous décidons d'aller l'après-midi tous ensemble faire une balade prospective sur Derbounouse. Auparavant, Gillou  sortant son pendule au dessus de la carte, a vu ce dernier tournoyer au dessus d'une zone où selon ses dires il y aurait un trou.


    Il ne reste plus qu'à aller vérifier les prédictions de notre Professeur Tournesol de service. Arrivés à la prairie, les équipes se divisent : certains courageux coupent au milieu en sautant la clôture prêts à affronter les crocs de deux énormes Patous qui gardent les moutons.



     Finalement tout le monde se rejoint au niveau du secteur effectivement très prometteur, indiqué par Gillou. Bingo! il y a bien un  trou que repère Lionel. Débute alors une frénétique désob qui aboutira à une jonction à voix d'un boyau malheureusement sans suite ni courant d'air. 






      Il faut dire que nous lui avions commandé un trou mais sans préciser la profondeur... Notre prospection continue mais bascule peu à peu sur le chemin du retour dans la consommation effrénée de fraises des bois et la cueillette de champignons ( lactaires délicieux ) dont nous nous délecterons le soir même.


Jeudi 29 juillet :

     Division des équipes aujourd'hui : Jérôme souffrant d'un bel hygroma au coude suite à un exercice de décrochement effectué la veille dans un arbre du camping; nous abandonnons l'idée de retourner aux Chuats pour visiter la Rivière d'or par le Scialet Abel tout équipé.
 Anne-Marie propose une nouvelle balade sur les hauts plateaux mais les trois heures de marche d'approche refroidissent un peu les ardeurs. Changement d'objectif donc pour une promenade un peu moins longue ( Jérôme, Benoît, Lionel, Anne-Marie )
 L'autre équipe ( Michel, Gillou et Pat ) part en direction d'Herbouilly où le pendule de Gillou a de nouveau détecté un trou qui se situerait vers les bois des Tenailles ...
     Nous garons le Jumpy sur les bords d'une aire de débardage au dessus du Gour-Fumant et descendons les nombreuses dolines. En fin de matinée, Pat trouve un petit puits qui semble continuer. 


     Une reconnaissance de Gillou confirme le départ d'un puits plus profond. Nous décidons après le casse croûte de retourner au camping chercher corde et équipement car ça a une bonne tête et nous détectons un léger courant d'air... Pendant ce temps, Michel va faire un tour jusqu'à l'entrée du Gour-Fumant. On se donne une heure avant de rallumer nos talkies et se retrouver. Une demi heure plus tard nous sommes déjà de retour et repartons en direction du "Scialet du Pendule". Après s'être équipé au fond de la doline, Gillou commence à poser un amarrage naturel quand nous découvrons un vieux spit caché par la mousse. Nous ne sommes guère étonnés car nous nous doutions bien que cet orifice n'avait pas pu passer inaperçu aux yeux des innombrables prospecteurs du secteur. ( Nos recherches ultérieures nous ont indiqué qu'il s'agissait du
Scialet des Tenailles répertorié depuis 1964 ! )
     Gillou "tanke" un spit à - 5 et descend jusqu'à un pont rocheux.


     C'est l'occasion de penduler pour éviter le parpinage car les parois sont bien délitées. Un petit AF , un Nat et le puits suivant est descendu. Gillou attend sur un gros palier où Pat le rejoint. 


    Pat équipe la suite : nouvel AF et spit puis le fond du puits est atteint à - 30.


     Nous découvrons plusieurs départs au fond : le premier est un R3 suivi d'une étroiture terreuse donnant sur un R4. 


    Nous nous servons de la corde du P10 précédent pour nous aider à remonter car c'est étroit et glissant. Au fond c'est bouché mais un petit méandre impénétrable semble partir sur la droite. Nous remontons à la base du puits et allons jeter un oeil sur le second départ. Ce dernier donne sur un R3 très étroit dont le sommet a été tiré. Le ressaut qui suit est aussi très étroit, Pat s'y immisce avec difficulté, la suite est impénétrable mais mériterait d'être tirée car on devine le départ d'une diaclase verticale qui continue à descendre. S'extirper de l'endroit s'avèrera laborieux et le dos de Pat s'en souviendra un moment. Nous remontons tranquillement rejoindre Michel resté en surface. Le trou semble légèrement ventilé, situé à 150 m des voitures et bien placé; il mériterait d'être repris.


Equipe 2 : Hauts-Plateaux ; Zone du Purgatoire

Ce jour-là, la météo annonce une belle journée : je propose d'en profiter pour aller sur les hauts -Plateaux , une partie de la troupe étant hors-circuit pour une sortie spéléo ( bursite, fatigue, etc ...). Nous décidons donc de le jouer collectif  et de ne pas aller faire le Scialet Abel qui ne va pas s'envoler et que l'on visitera ultérieurement, un autre weekend, une autre année, un autre camp ... 
L'équipe 2 , composée de Benoît, Lionel, Jérôme et Anne-Marie, démarre gentiment vers 9 h. Nous garons le T5 au bout de la piste de Roybon, à l'entrée de la réserve naturelle des Hauts -Plateaux. En une demi-heure de marche, nous sommes à Darbounouse. Suivant les indications de Jean-Louis, notre copain de Saint Julien en Vercors, nous trouvons facilement l'accès au Chemin des Charbonniers qui monte tout doucettement sur le Purgatoire. La difficulté va être pour moi de repérer le départ du sentier qui monte vers la Combe Morta : la dernière fois que je suis passée par là, c'était l'hiver dernier, à ski avec une belle hauteur de neige... nul doute que l'apparence des lieux va être bien différente. Cependant, Pat, Jean-Louis et moi sommes aussi passés par là il y a deux étés et nous avions même fait un petit bout de première au fond de la Grotte de Combe Morta ; il va falloir mobiliser ma mémoire pour trouver les indices du départ peu évident du sentier. 

Grotte de Combe Morta. Photo : Anne-Marie
     La montée, toute douce, nous ravit. Nous effectuons même un petit détour pour aller voir la Mare aux Tritons  qui m'avait un instant abusée cet hiver : sous la neige , je l'avais prise pour un gros trou souffleur ( voir photo sur le blog du SCA, photo que j'avais malicieusement nommée "trou Souffleur", histoire de faire une blague et de faire aussi rêver un peu tout le monde, sachant aussi que d'autres vrais trous souffleurs nous attendaient pas très loin de là ). 

La mare aux tritons. Photo : Anne-Marie
     La mare est encore bien fournie en tritons alpestres  et nous nous demandons bien comment font ces bestioles pour survivre l'hiver sous la neige et la glace, si elles respirent et quelles sont les conséquences de cette consanguinité forcée. 



     Nous reprenons notre montée agréable puis, après quelques hésitations quand même, je retrouve un repère et en route sur ce qui, à l'embranchement, relève plutôt du sentier invisible. Au bout d'une trentaine de mètres, ce dernier se révèle  et c'est avec assurance que nous nous engageons dans la Combe. Très vite, nous tombons sur de magnifiques trous souffleurs dont certains ont déjà bénéficié des soins des spéléos du coin. Cependant, mes souvenirs d'il y a 40 ans les représentent tels qu'ils sont aujourd'hui si bien que je ne pense pas que d'autres explorateurs des mondes souterrains aient effectué de nouvelles tentatives de désobstruction. Le chemin devient plus pentu, quitte à disparaître parfois dans les éboulis. Nous sommes sur une belle faille et donc les courants d'air peuvent s'expliquer par la circulation d'air sous les éboulis de cette zone très fracturée. Si réseau profond il y a, il sera difficile de l'atteindre car il risque d'être obstrué par de nombreuses trémies. L'air froid mord nos chevilles lorsqu'on marche à proximité des multiples trous souffleurs et je ne peux m'empêcher de rêver, contre tout raisonnement, au réseau potentiel sous nos pieds. Enfin nous atteignons la zone  de la grotte et décidons de nous restaurer car il est bientôt midi. Après les agapes, deux coéquipiers ne résistent pas  à l'envie de piquer  une petite sieste à l'ombre des myrtilliers... et un peu loin des trous souffleurs. Nous repartons ensuite pour la grotte toute proche dont les dimensions de l'entrée surprennent mes 3 compagnons. Aujourd'hui, ouf ! il n'y a pas de vipère gardienne de l'entrée. Face à elles, j'ai toujours l'impression d'être l'intruse... Zut, j'ai laissé ma frontale sur mon duvet, quand j'ai préparé mon sac ce matin ! C'est donc avec seulement trois  lampes que nous nous enfonçons dans la belle conduite forcée. Jérôme, qui doit ménager son coude, nous abandonne au premier passage étroit et c'est à trois que nous visitons les 220 mètres de développement du trou, à l'exception de la première d'il y a deux ans avec son étroiture sévère qui reste d'ailleurs à topographier. Au passage, je montre à mes coéquipiers les mouchages de torches préhistoriques ( que j'ai bien du mal à retrouver tant ils sont ténus ). Au sortir du trou, nous retrouvons Jérôme et décidons de prospecter les falaises au-dessus de la grotte et voilà que Lionel, avec son flair habituel, repère un peu de noir, juste une pierre déplacée et voilà qu'il s'insinue dans le conduit... et ne resort pas ! Finalement, il revient et me demande de l'accompagner compte-tenu de l'exiguïté des lieux. Allons-y ! Pas de casque, pas de combi, mais Jérôme me prête sa frontale et ma pince à cheveux sert d'avertisseur des contours des plafonds bas. Effectivement, c'est étroit. Mon ramping se poursuit dans un environnement mondmilcheux à souhait mais... ça continue. Au bout d'une dizaine de mètres, c'est moi qui rends les armes : je suis trempée, refroidie et mondmilcheuse des pieds à la tête jusqu'à la racine de mes cheveux. 

                                                   Photo : Benoît
      Il faudra revenir avec au moins une combi. Le retour ( en marche arrière ) s'effectue sans problème et je parviens même à effectuer un retournement juste au-dessus du ressaut de 2 mètres au bas duquel Lionel me présente une épaule puis un genou secourable. A la sortie, j'ai l'air d'un clown blanc que le soleil finira par sécher mais pas tout de suite. La prospection se poursuit dans la combe et ses environs.             Nous nous séparons en deux équipes : Jérôme-Lionel, Benoît et moi. La zone est magnifique, riche en fissures, dolines, lapiaz cannelés ( bien coupants ), redans, mini clairières où poussent myrtilliers et framboisiers... 

                              Photo : Benoît

     Le Purgatoire dans toute sa splendeur, un peu l'Eden des spéléos.
     Enfin, du haut d'un promontoire, Benoît et moi apercevons un petit trou noir au bas d'un redan, à une trentaine de mètres de nous : nouvel espoir ! Nous nous précipitons en désescaladant les lapiaz et en fendant la végétation luxuriante ( et piquante ) des lieux. C'est en arrivant à proximité de notre objectif qu'une autre béance, invisible depuis notre promontoire, attire nos yeux. Un courant d'air puissant et glacé nous gèle les jambes ( et mes fesses encore trempées ). On décide de sonder; yahoo ! le caillou-sonde rebondit, certes mais assez longtemps pour que l'excitation s'empare de nous. Echaudés par notre expérience malheureuse de l'année dernière ( le fameux Puits - 5 secondes  des Erges ), nous demandons des témoins et lançons de vigoureux sifflements  bien stridents à l'intention de l'autre équipe qui rapplique "fissa". Lionel descend quelques mètres en libre et resonde : il y a bel et bien un puits que Jérôme estime à une trentaine de mètres. Nul marquage n'apparaît ( nul spit et nul goujon non plus, d'ailleurs ); l'emplacement du trou contre la roche-mère et la force du courant d'air qui provoque des sortes de colonnes de buée  par instant, nous apportent ce bonheur de la première à venir , cette excitation, ce plaisir  d'imaginer la suite, ce qu'il peut bien y avoir au-dessous. C'est sûr, on va revenir... et au plus vite, histoire de ne pas voir se renouveler l'histoire du goujon tout neuf. C'est sûr, on aurait dû apporter le matos spéléo, mais c'était juste une petite balade  de récupération de l'explo de la veille... Peut-être pourrons-nous revenir demain, si la météo le permet ? 
     Vers 20 Heures, nous rejoignons le camp, tout contents. 
En mémoire du menu emblématique ( car  récurrent ) du camp 2021, Jérôme baptise le nouveau trou : Scialet Ratatouille . 
Le soir, Lionel et Benoît nous quittent pour retourner en Ardèche : nous restons donc 5 au camp . 

                                                                Anne-Marie 

Vendredi 30 Juillet 2021 :

     Très grosse pluie dans la nuit , temps menaçant le matin : pas de Hauts-Plateaux aujourd'hui. On se rabat sur une nouvelle prospection-balade sur les hauteurs de Saint Julien et Saint Martin. Pas de nouvelles découvertes, prospection sur une zone travaillée récemment par les forestiers : une vraie galère ! Mais du haut des falaises, la vue est superbe et les lactaires délicieux abondent. Encore une délicieuse platée en perspective ce soir ! Accommodés par Gillou, le cuisinier en chef des champignons, c'est sûr, on va encore se régaler... et ça nous changera agréablement de la ratatouille. Je voudrais bien amener mes coéquipiers au Pas du Fouillet pour aller voir les sculptures Land-art récentes mais c'est finalement trop loin et le tonnerre gronde : mieux vaut ne pas moisir sur les crêtes en cas d'orage. En redescendant, plusieurs grosses dolines en chapelets sont encore prospectées.       C'est une très belle zone dont nous chercherons la trace sur les inventaires d'Herbouilly de Maurice Chiron. Ont participé à cette balade-prospect : Michel, Gillou, Jérôme  et moi. Pat, qui a trop forcé la veille dans une étroiture verticale, reste au camp et en profite pour entretenir les bonnes relations avec la direction du camping.

                                                                  Anne-Marie

Samedi 31 juillet :

     Nous échappons ce matin à la pluie pour démonter le camp. Jérôme doit partir tôt et comme c'est lui qui doit rapatrier les affaires les plus volumineuses, tout le monde s'affaire pour ranger, trier, répertorier tout notre bazar sans traîner.  A 10 h tout est nettoyé et c'est le retour général sur l'Ardèche en ordre dispersé en essayant d'éviter au mieux les bouchons annoncés.

                                                          Anne-Marie, Pat