dimanche 29 janvier 2017

Ce week-end, objectif le réseau Lachambre dans les Pyrénées orientales, en Catalogne...

Sur une idée d'Abel, nous nous retrouvons tous (Christelle, Nathalie, Nicolas, Vincent, Abel, Thierry) au gîte de Jujols, après un périple animé de violents orages sur l'autoroute du Roussillon vendredi soir !

Le gîte se situe au cœur d'un village perché et assez isolé à moins de 30 mns du réseau souterrain et à un quart d'heure de la route de Font Romeu.
Samedi matin, le temps s'annonce couvert mais la cavité ne craint pas les crues de toute façon.


Rendez-vous est pris à 9h00 à la gare de Ria (non, on ne prend pas le train !) où l'on retrouve Pat et Anne-Marie au chaud dans leur fourgon ; peu après nos deux guides, Jean-Louis Pérez et Fabrice Filliols, nous rejoignent.

La courte marche d'approche effectuée, Jean-Louis ouvre les portes et nous sommes vite avalés par la cavité !

Les premiers passages sont parfois d'envergure modeste mais faciles à parcourir.

Les différentes galeries sont identifiées par des étiquettes portant leur nom, ce qui permet de mieux visualiser la progression sur la topo plastifiée que n'a pas manqué de prendre Pat !
Très vite le marbre rose s'invite dans le décor...



Direction la galerie François où jusqu'au balcon du Canigou, équipé d'une échelle, les proportions restent modestes et parfois joliment décorées.







D'une dimension plus que confortable, la galerie offre un panel de couleurs provoqué par les teintes de marbres et les inclusions de schiste et des formes d'érosion remarquables. Très esthétique !


Le réseau offre un remarquable éventail de remplissages détritiques et stalagmitiques dévoilant des cycles successifs de sédimentation et d'érosion !
Une vire un peu exposée permet ensuite d'accéder à la galerie des Lotois très décorée.











Le parcours est beaucoup plus varié avec une galerie plus étroite obligeant à une grande prudence dans les déplacements pour ne rien abîmer et quelques passages en trémie exigeant l'aide de cordes à noeuds.



Retour ensuite vers la sortie puis nous bifurquons vers la galeria del Merder où se situe le fameux canyon blanc !





Incursion de quelques dizaines de mètres dans ce fameux conduit où les photographes s'en donnent à cœur joie puis nous poursuivons un peu plus loin la galerie del Merder puis rentrée au gîte pour une raclette bien méritée !
Merci à nos guides, aux organisateurs de cette belle sortie (Chris, Nath et Abel) pour ce week-end trop court évidemment. 
Thierry


Lachambre ... des merveilles !

 

   C'est avec un vif plaisir que je retrouve ce réseau mythique que j'avais déjà eu le privilège de parcourir il y a une trentaine d'années peu de temps après sa découverte.
   Nous avions alors visité, un peu vite à mon goût, le Canyon blanc et étions repartis émerveillés mais un peu frustrés de cette trop courte sortie. 
   Il faut dire qu'avec ses 27 kms de galeries truffées de concrétions et ses paysages variés, cette grotte fait partie des plus belles cavités concrétionnées de France et qu'il est difficile de tout voir.
   Néanmoins, je suis un peu inquiet quand je franchis les portes blindées, étant martyrisé depuis la veille par un vilain lumbago. Mais ayant toute confiance dans la médecine de mon pays, c'est bourré de cachets et les yeux tout écarquillés que j'attaque le ramping d'entrée. (Malheureusement, 8 heures plus tard, les effets antalgiques s'estompant, je finirai moins fier avec un air de plus en plus penché de Tour de Pise). 

Le réseau Lachambre sous la montagne d'Embulla.( Carte extraite de l'ouvrage  "Conflent souterrain , Grotte Lachambre"  2014  J. Borras )



 






















Bizarrement, depuis l'ouverture de la cavité, certaines coulées ont vu leur couleur se modifer. Ici, l'apparition d'un jaune genre mousse polyuréthane, peut-être dû à une prolifération de bactéries...?







Micros gours, perles , excentriques, bouquets d'aragonite... il y en a pour tout les goûts !
Certaines draperies ont même des formes très évocatrices...





















Et on a envie de tout goûter...




Je vois du rose partout... Non c'est pas les médocs ... La cavité est creusée par endroit dans le marbre rose qui est visible quand  l'eau a délavé le sol : étonnant !



"Le trou du mât". Afin d'accéder à une galerie perchée, les explorateurs ont installé un mât d'escalade dont la base reposait sur le sol calcité. Ce qu'ils n'avaient pas vu, c'est qu'à cet endroit là, la calcite ne fait qu' 1cm d'épaisseur et que le dessous est creux... Grand crac et grosse frayeur pour la frêle jeune fille qui avait été désignée d'office pour la grimpette...


L'incroyable canyon blanc et ses parois tapissées d'aragonite n'a laissé personne indifférent.

     Notre sortie s'achève après un parcours de plus de 4 km. Nous en avons pris "pleins les mirettes" et nous sommes loin d'avoir tout vu... 

    A signaler la superbe monographie sur ce réseau réalisée par les Catalans du collectif  "Conflent souterrain" sous la conduite de Joan Borràs : un ouvrage magnifique de 300 pages avec plus de 800 photos, assorti d'une topo grand format de toute beauté.                                        Pat