16 juin 2023
In mémoriam...
Michel (au centre) au Bournot lors de l'ouverture intempestive d'une cavité souterraine. |
Michel au Pic d'Usclat n°7 en 2000. |
Michel Costa est décédé hier à l'âge de 63 ans ; membre du club plusieurs années (90/2000), il avait participé à de nombreuses explorations du club (Isa, Dévoluy, Fontcombe, Keraval...).
Le club présente ses plus sincères condoléances à ses proches et à sa famille.
Samedi 4 juin 2022
La fête des 50 ans du SCA
Le 4 juin au matin, comme les jours précédents, il faisait beau : un grand soleil éclairait le pays. La météo jouait bien les cassandres en annonçant des orages, mais pour l’heure, nul nuage ne se pointait sur le fond de grand bleu .
Juste avant la fête... |
Certains ont disposé les tables et les chaises sous le chapiteau pour le repas de gala pendant que d’autres finalisaient le bar. Là, problème : nous ne parvenons pas à faire fonctionner la deuxième tireuse à bière !
Les 50 ans sans bière ? Impossible ! Pierre LHYVERNET, qui avait acheminé la bière, le matin, depuis Rochepierre, est revenu à Louyre et nous a tirés de cette difficile situation.
Mais voilà qu’on s’aperçoit que l’une des grandes lumières du chapiteau est en panne; Bien sûr, elle se situe tout au sommet et nous ne disposons pas d’un escabeau suffisamment haut pour y accéder. Qu’à cela ne tienne, une grande échelle fera l’affaire. Avec l’aide de toutes les bonnes volontés (et des gros muscles ) disponibles, Christophe LONGIN, le maître du chapiteau monte, barreau après barreau, effectuer la réparation.
Les forces vives du SCA en pleine action. |
C’est sûr, parfois, l’échelle donne de la gîte et l’équipe des « pousseurs » doit ajuster les positions de chacun mais Christophe, en vrai « pro », s’en sort comme un chef.
On y est presque... |
Sur les coups de midi, quelques étourdis arrivent pour le repas… prévu le soir mais c’est en souriant de leur bévue qu’ils repartent pour revenir plus tard dans l’après-midi. Dès 14h30, les premiers participants sont là. Certains s’en vont prendre un bain dans le ruisseau, d’autres baladent, tandis que d’autres encore retrouvent les vieux copains et commentent quelques unes des vieilles photos exposées. Enfin, certains membres du SCA ne trouvant plus rien à faire, tentent la désobstruction du fameux trou indiqué par Pierrot DEBANNE. Ils s’équipent au chapiteau et armés de pioches, de burins et de pelles ( quelques mauvaises langues diront " comme les nains de Blanche-Neige" ), ils partent à l’assaut du futur passage vers le mythique collecteur du coin.
Ahi, aho ils s'en vont au boulot... |
Contre toute attente, après désobstruction, ils arrivent à passer et se retrouvent dans une petite salle, certes non ventilée.
C'est passé ! |
La suite est laissée aux générations futures mais, indiscutablement, il y eu un bout de première pour les 50 ans du club !
Progressivement, au cours de l’après-midi, les tables prévues pour recevoir les entrées concoctées par les actuels membres du SCA se remplissent et finissent par ressembler à celles du village d’Astérix un soir de banquet.
Que dire de l’ambiance ? Elle était pleine de joie et d’émotions. Revoir les copains parfois perdus de vue depuis plusieurs décennies, était un réel bonheur pour tous. Les vieilles explos, les bons moments comme les coups durs, les vieux souvenirs, tout y est passé .
A un moment, des effluves bien particulières tétanisèrent la mémoire de la plupart des participants : du carbure ! Les acétos ! Un temps révolu mais dont les odeurs imprègnent encore nos souvenirs. Je ne sais qui avait eu cette idée géniale d’apporter du carbure mais ce fut la madeleine de Proust de nombreux spéléos présents…
Vers 19 Heures, la manifestation a été officiellement ouverte par un grand apéro et bien sûr, les discours. Hubert ODDES, le premier président du club a évoqué sa fondation. Il avait, pour l’occasion, retrouvé et revêtu son premier casque; oui, celui qu’il portait déjà à 16 ans, lors de sa toute première visite sous terre.
Jérôme JOURET, notre actuel président, qui ne voulait pas faire de discours, a quand même joué, avec brio, les Monsieur Loyal.
Marc ZANONI est intervenu pour rappeler les liens du club avec le CDS et Anne-Marie GENUITE, dans un discours fleuve que personne ou presque n’entendait, a tenté de répondre à la question : « Mais pourquoi faisons-nous de la spéléo ? »
Bien installé devant votre ordinateur ,loin de la cohue de ce jour-là, suite aux demandes , si le cœur vous en dit et si la question vous intéresse, le voici :
Pourquoi faisons-nous de la spéléo ?
A première vue, il n’est effectivement pas très rationnel de rentrer sous terre, de se contorsionner dans des étroitures sévères ou des boyaux infâmes, de ramper dans l’eau ( froide ) et de ressortir minables, avec de la boue dans le nez et dans les oreilles, complètement épuisés, quand dehors, le soleil brille et que sa caresse est si douce .
Et la désob ? Est-ce toujours bien rationnel ? On ne sait jamais combien vont durer les travaux (d’Hercule ) : des mois, des années parfois… Les sorties désob n’ont rien de glorieux ou d’héroïque : on gratte, on pousse les gamates, on tire des tonnes de gravats; tout ça pour progresser souvent de quelques décimètres. Comme le dit Marc Bellanger dans son livre L’Attrait des Gouffres : «"la qualité principale est ici le flair et beaucoup d’abnégation ". Parce que bien sûr, vous le savez bien, le résultat n’étant jamais garanti, on flirte quand même un peu avec l’irrationnel.
Mais faire de la spéléo, c’est aussi satisfaire son goût pour l’action, éprouver le plaisir de sentir son corps faire ce qu’on lui demande, même si des fois on l’amène vers ses limites. Qu’est-ce que cela apporte ? A l’interface entre le sport et la science, la spéléo permet d’aborder de nombreux domaines vers lesquels nous ne nous serions probablement jamais tournés : l’hydrologie, la géologie, la karstologie, la géomorphologie, la biospéléologie, l’archéologie… mais aussi la topographie, l’orientation, la connaissance de la nature, les activités de plein air… Ah le plaisir de dormir à la belle étoile !Et même celui apprendre à "faire péter" ! Qu’est-ce que cela apporte ? Cette activité nous a tous enrichis.
Et peut-être aussi qu’elle nous a donné confiance en nous, appris à faire face, à prendre du recul face à notre quotidien, à nous sentir VIVANTS… Et puis, après une grosse sortie spéléo , on dort tous bien !
Pour en revenir à la science, soyons honnêtes, même si comprendre la formation des trous, d’où vient l’eau, où elle va, nous intéressent beaucoup et guident notre pratique, nous ne sommes pas tous de vrais scientifiques. Pour mémoire, Edouard Alfred MARTEL, notre père spirituel à tous, faisait, en 1890, la différence entre le grottisme ( isme, tourisme ) et la grottologie. Que sommes-nous aujourd’hui ? Un peu grottistes, un peu grottologues aussi…
En tout cas, au SCA , depuis les débuts du club, et même depuis les débuts en spéléo d’Hubert et de Roland, encore ados… pas loin d’ici, aux Estinettes, l’objectif a été l’exploration, la première. Ah la 1ère ! cette drogue addictive qui peut même rendre un peu fou...
Cet IMPERIEUX BESOIN de savoir ce qu’il y a derrière, oui, derrière le petit trou noir, même quand il est tout petit… Et quand ça souffle, ou quand ça résonne derrière, quand on entend la rivière, ou quand on se retrouve sur la margelle d’un puits et qu’on on se tait, tous, pour entendre le bruit de la pierre qu’on lance pour sonder… P10, 20, 30, 40……….. P150 ! ( Bon , le P 150 , c’est notre fantasme à Benoît et moi ).
Mais parfois, pour diverses raisons, on ne peut pas descendre le puits le jour même ; parfois, il faut élargir le passage étroit, faire péter, attendre que les gaz se dissipent… Bref, ATTENDRE. Alors là, on y pense; on y pense tout le temps. On y pense le jour… et on en rêve la nuit.
L’imagination s’enflamme, et on a hâte, on a hâte… Parfois, on est déçu, mais pas toujours…
Le fil rouge du SCA, depuis 50 ans, c’est la première. Des Estinettes à la Combe Rajeau, en passant par l’Aven Valérie, la grotte du Câble, le Grand Pré, Saint Marcel, la Chartreuse, la Dent de Crolles, le Pic d’Usclat dans les Causses, le Lily-Rose dans le Dévoluy, le scialet d’Engins dans le Vercors, le Cambou de Liard et le Touya dans les Pyrénées, des Picos de Europa en Espagne jusqu’à la Papouasie Nouvelle-Guinée, tout comme lors de nos belles découvertes locales récentes, au Raid, aux Claux ou à Rochepierre, ce club a toujours eu pour objectif d’explorer, de découvrir ( notamment la suite du collecteur de ce coin-ci, véritable Graal du club, collecteur qu’on cherche toujours ). Est-ce la fascination de voir des paysages peu changés depuis des millénaires qui nous remplit d’émotion ? D’être les premiers humains à fouler certains lieux ?Qu’est-ce qui nous rend aussi passionnés?
A dire vrai , personne ne sait vraiment. Il faut probablement relier cette passion à un caractère inhérent à l’espèce humaine : l’envie de découvrir , l’envie de savoir ce qu’il y a, plus loin, toujours plus loin…
Déjà, il y a 8000 ans, dans la grotte d'Aldène, dans l’Hérault , un groupe de 27 hommes, femmes et enfants du néolithique s’est aventuré à plus de 500 mètres dans la grotte. Et ils en sont ressortis à toute vitesse parce qu’il ne leur restait plus suffisamment d’éclairage. Il y a 8000 ans, ces gens faisaient déjà de la spéléo... pour voir… Et ils ont escaladé toutes les cheminées qu’ils ont trouvées sur leur passage: pour voir, pour savoir… Comme nous.
Enfin, il faut aussi parler de l’amitié. Vous le savez tous, souvent, sous terre, on doit faire confiance à l’autre; on compte sur ses qualités physiques, techniques, humaines, sur son sang-froid, sur son mental, à -1000 comme à -20… et ça, ça crée des liens qui vont bien au-delà de notre activité spéléo.
Plusieurs fondateurs du SCA ont acheté ensemble, il y a près de 50 ans, ce beau village de Louyre où ils nous accueillent si gentiment aujourd’hui. Dans ce village en ruines, abandonné depuis 40 ans, ils ont reconstruit, ils ont remis de la vie : ils y ont élevé leurs enfants et y habitent toujours, en toute amitié. Aujourd’hui comme hier, quand un membre du SCA a besoin d’un coup de main pour faire du béton, déménager, monter à l’étage un poêle de 200 kilos, aider aux vendanges, couper des arbres… un petit mail et les copains du club sont là. Toujours, et ça fait chaud au cœur. On s’éclate sous terre mais on s’apprécie sur terre aussi.
Pour fêter ces 50 ans, nous avons dévidé le fil d’Ariane de l’histoire du club et les liens étaient encore là : des pêcheurs doubles, des nœuds de tisserand bien solides, comme en témoigne votre présence à tous aujourd’hui.
Bon, on ne sait toujours pas pourquoi on fait de la spéléo mais…
Merci à tous d’être venus et LONGUE VIE AU SCA ! Que l’on fasse encore beaucoup de premières tous ensemble ! ( et si possible , qu’on tombe sur le collecteur du coin… )
Anne-Marie
La soirée s’est poursuivie avec le festin et il était vraiment digne du village d’Astérix. Après la cinquantaine d’entrées différentes(dont on n'a hélas pas de photos), préparées par les membres actuels du SCA ,chacun s’est régalé avec les cochons grillés mitonnés par Lionel, accompagnés d’un mélange de légumes cuits dans le jus des cochons. Les bêtes furent découpées par une équipe de choc composée de spéléos albenassiens mais pas seulement.
Nous avions prévu large et les gourmands purent se resservir.
Lionel au service. |
Le tout était arrosé à volonté de la délicieuse cuvée des 50 ans vendangée par le club et concoctée par Jérôme.
Ensuite, ce furent les diapos, sur un écran cousu la veille en catastrophe par Pat et Anne Marie dans le plus grand drap de coton qu’ils possédaient. Pat s’était occupé de collecter d'anciennes photos auprès des membres du SCA et de réaliser deux diaporamas.
Le premier montage qui relatait certains moments marquants de l’histoire du club fut commenté par les protagonistes de ces événements eux-mêmes ( Hubert ODDES, Michel ROUX ,Thierry MARCHAND et Judi ARNAUD ). Il fut suivi avec grand intérêt par les presque deux cent convives. Ah les premiers véhicules du club… que de souvenirs !
Un second montage de près de quatre cent photos tourna ensuite en boucle toute la soirée.
Puis ce fut le dessert : un « Succès » très spécial confectionné par Didier MAZET. Il fallait voir Didou décorer son gâteau–grotte avec des cordes rouges et vertes comestibles filées devant nos yeux éblouis.
Il avait aussi fabriqué une grande stalagmite de glace de plus d’un mètre de haut qui, grâce à un lumignon situé au-dessous de la concrétion, éclairait la table du gâteau. Il faisait nuit; on se serait presque cru sous terre !
Chacun, sagement fit la queue pour déguster ce dessert décidément très spéléologique et certains même en redemandèrent …
Enfin ce fut le bal : un trio de musiciens spéléos du Vercors emmené par Sam KELLER nous a régalés jusqu’à une heure avancée de la nuit.
On a beaucoup dansé car la musique était super, beaucoup parlé, bien mangé et bien bu aussi : la Rochebière de Pierre coula à flot , tout comme la cuvée du SCA.
Après minuit nous avons même fêté l’anniversaire de Judi qui, pour célébrer l’événement, nous a gratifiés d’un one man show à sa façon ,très apprécié de l'auditoire.
Certains poursuivirent les festivités longtemps après que les musiciens eurent rendu les armes
et il paraît même que ce n’est que le soleil du matin qui en envoya quelques uns se coucher.
J’oubliais : la météo nationale ne s’était finalement pas trompée et nous avons bel et bien essuyé un orage vers neuf heures du soir, au moment où l’on mangeait les cochons mais, les dieux des cavernes et de la spéléo étaient décidément de notre côté : dans un combat météorologique qui nous dépassait, miraculeusement, la pluie ne tomba… que d’un côté du chapiteau et la douche fut de courte durée si bien que le bal en extérieur put ensuite se dérouler sur un sol non boueux, pour le plus grand plaisir des danseurs.
Mais la fête des 50 ans ne s’est pas arrêtée là : en effet, le lendemain, il fallait que le chapiteau soit transporté à Rosières pour 14h 30. Le challenge de son démontage express après une longue nuit de teuf était de taille . Dès l’aurore, ( pour certains ) ce fut une nouvelle fois une vraie fourmilière. Tous ceux qui étaient restés dormir sur place ont donné un coup de main et… ON L’A FAIT ! ( mais on n'a pas de photos )
En fin d’après-midi, le terrain de la fête avait repris son aspect habituel et nul n’aurait pu deviner qu’environ 200 personnes y étaient la veille et y avaient passé une longue soirée. Un orage, nettement plus violent que celui de la veille a bien troublé les rangements de l’après-midi mais l'Unimog d'Hubert nous a sauvés en parvenant à tirer camion et voitures embourbés. Seul le plat de cochon rôti que nous souhaitions donner aux copains de Louyre en remerciement n’a pas supporté la fin de la fête : après une course échevelée dans le quad de Pierrot ( qui ignorait ce qu’il transportait ) dans les ruelles de Louyre, le plat s’est renversé tartinant copieusement de graisse les parois du petit frigo qui le contenait ... Bilan : 2 minutes de trajet et 2 heures de nettoyage !.
Et ce n’était pas fini : comme il restait encore pas mal de cochon, nous avons congelé les restes et, le 1er juillet, au soir, chez Anne-Marie et Pat, ce fut la "Reboule" des 50 ans. Autour d’une très grande table, ceux qui avaient œuvré à la réussite de la fête se sont retrouvés et… nous avons tout liquidé. Après le repas , nous avons aussi regardé les photos de la fête ainsi que le grand diaporama dont nous n’avions pas vraiment pu profiter le 4 juin tant nous étions occupés. Chaque diapo fut commentée, l’ambiance était chaleureuse et la soirée dura longtemps.
Un grand, grand merci aux amis de Louyre sans qui nous n’aurions pu donner à cet anniversaire son caractère si particulier . Un grand merci donc pour l’aide qu’ils nous ont apportée. Un grand merci aussi à tous ceux ( et ils sont nombreux ) qui ont mis leur pierre à l’édifice, du prêt du chapiteau à celui de la rôtissoire et à la confection du gâteau-grotte, sans oublier les « petites mains » qui ont œuvré pour que cette fête soit une réussite.
Anne-Marie
Les photos de cet article sont celles de Jean-Paul Soulier ( Calistou ), d'Etienne Merchat et d'Anne-Marie Génuite.
Plateau de Sornin ( Vercors )
Expédition Scialet d'Engins ( Gouffre de la Fromagère)
4 - 5 - 6 septembre 1967
Départ pour la Fromagère, il y a Hubert et Roland Oddes, Jacques Felenc, Alain Lamotte ( Alouze ) et Daniel Duchamp tous du S.C.Aubenas. Nous arrivons, il y a du brouillard sur le plateau le temps est très froid et il a beaucoup plu ces jours derniers. Nous nous installons, il y a déjà 5 spéléos de Cannes.
Gilbert Platier, Henri Rossetti, et Michel Grandenne sur l'échelle en bois équipant le ressaut d'entrée. 1971. Photo Gérard Journet. |
5 septembre :
Nous ne faisons pas grand-chose, nous "bullons", le temps s’est arrangé : il fait beau. Les équipes pour le grand puits se font, le matériel est préparé. Bonne journée de repos.
6 septembre :
Descente dans la Fromagère, la première équipe descend à 9h, la deuxième à 10h avec Alain, Daniel, Claude Lamoureux de Cannes, puis à 11h Jacques, Christian Bayle et à 13h Hubert, Roland, Jean-Louis Bayle ( Popeye ) en équipe de pointe.
Nous sommes allés à -205, là les autres déséquipaient. Vu le débit, nous avons mangé un morceau, et la remontée a commencé. Riton de Grenoble est remonté seul, il a fait tomber son sac à -165 et n’a pas failli se sortir du méandre, il était mort à l’arrivée. Puis les cannois sont montés, et nous les avons suivis après en mettant l’équipement des puits à l’abri depuis -205. Il y avait 7 sacs pour 5.
Jean-Pierre dans le second puits. Octobre 1970. Photo Jean Pierre Péron. |
Avec le nouveau passage du premier méandre, les choses se sont arrangées, c’est plus facile. Christian et Jacques nous assuraient dans l’avant dernier puits. Pour le passage des sacs, on les a attachés à la file et fait un train dans la chatière, en nous y espaçant. Cela a très bien marché, Je ne me suis pas arrêté à ce puits ni au dernier où l’équipe de surface assurait. C’est fini pour cette année, mais avec la pluie, ce n’était pas une bonne année spéléo dans le Vercors. Arrivée à Aubenas à 4h du matin.
Dans le premier méandre. Octobre 1970. Photo Jean-Pierre Péron. |
23 - 24 septembre 1967
Levés à 6h30, départ pour le plateau de Sornin à 9h. Arrivés vers le gouffre d’Engins dit la Fromagère à 10h30, chacun étant chargé lourdement. Les préparatifs du camp sont faits, installation de tente pour le matériel et la bouffe. A 13h une équipe de cannois pénètre dans le gouffre pour faire sauter le bouchon mis exprès pour les curieux. A 14h, Alouze, Carole de Cannes, Gilbert Platier de la Voulte, André et Hubert descendent avec Jean Lavigne et Trébuchon.
Au bas du puits de 25m, Lavigne ne peut franchir l’étroiture et devra remonter, Trébuchon le suivra. Après l’étroiture de 15m, nous commençons le méandre. Gilbert et Christian sont partis en premier pour équiper les puits, Monique et Claude déroulent le fil téléphonique.
La ligne téléphonique fonctionne ! Photo François Bravais. |
Alouze suit et pour passer la chatière du méandre mettra au moins 15 minutes. Je le suis. Le premier méandre long de 120m est très fatigant et très étroit, le deuxième de 120 m est à peu près aussi étroit mais il est plus haut, ce qui fait que l’on peut marcher debout. Entre temps, il y a plusieurs petits puits à franchir et à la fin du deuxième méandre un puits arrosé de 18m avec ressaut, nous sommes à -120.
Là, on a essayé de manger un peu. Juste avant, Roland nous a rejoint, seul, car Bernard Lauriol ( Bédigue ) n’a pas pu passer là où est passé Roland, par le haut du méandre, ce qui fait que Bédigue restera seul à nous attendre dans le noir pendant 10h ( sa lampe acétylène a eu un gros problème et il est resté dans le noir en attendant le retour de Roland ). Nous ne mangeons presque rien, Roland, Alouze, Gilbert et Christian passent encore un petit méandre, ensuite puits de 15 m et de 27 m très arrosés. Nous arrivons sur un puits mais il n’y a plus de matériel, arrêt vers -170, le retour s’effectue en 3 équipes. L’équipe topo : des gars de Grenoble, partent les premiers, puis celle de Claude, Gilbert, Roland etc…
Gilbert devant la première verticale. Photo François Bravais. |
Sortie du trou à 6h du matin, toujours un temps magnifique. Durée de la remontée : 15h. Nous sommes trempés, l’air est à 5°, l’eau à 4° plus un courant d’air glacé dans le gouffre. A 11 h, Max Gelly, Michel Etienne ( Jeff ), Jacques et Pierrot Debanne nous trouvent à l’entrée du trou et nous aident à remonter les sacs après l’étroiture à -35.
Expédition bonne mais manque d’organisation, temps très beau et chaud pour l’altitude 1760m, tout le monde est content.
En bas du ressaut d'entrée. Novembre 1971. Photo Gérard Journet. |
21 - 22 octobre 1967
Départ à 13h avec la Domaine Renault pour le gouffre d'Engins. Il y a Roland, Hubert, Max, Alouze, Pierre et Pierrot. Plus pas mal de matériel. Nous passons par les gorges de Bourne que nous admirons au passage et qui sont magnifiques. Nous arrivons au gouffre à 17h. Nous rencontrons les 2 topographes qui se préparent à partir dans le gouffre. Nous nous préparons avec les vêtements imperméables plus les bottes et démarrons vers 17h30. Nous avons chacun un sac avec matériel et un peu de bouffe, Pierre reste à l’extérieur. Nous rejoignons le groupe Lamoureux, Gilbert plus les topographes.
Auparavant j’ai assuré Lavigne pour remonter le puit de 35 m car il n’a pas pu passer le méandre. Ensuite nous arrivons à -120, là nous continuons la découverte, Max et Alouze resteront à -140 pour l’assurance, Max redescendra jusqu’à -160 dans le puits arrosé. Pendant ce temps nous allons jusqu’à -205. Là nous sommes dans le méandre de 80m qui précède le puits de 27m, nous rencontrons 2 gars du groupe de la Tronche, ils sont vraiment des forts de la spéléo, et là à -205 on installe des échelles : 60m et Gilbert descend. Mais il ne rencontre pas le sol et sonde au-dessous de lui en annonçant encore 60 à 80m, nous avons donc affaire à un puits énorme de 150 m aux dimensions très grandes.
Gilbert attaque la descente. Photo François Bravais. |
Gilbert remonte, l’espoir est né, car tout est permis, et nous sommes assurés au moins d’un gouffre de -320 m pour les prochaines expéditions. Ensuite c’est la remontée, nous restons Roland, Max, Alouze, les deux gars de la Tronche et Hubert pour déséquiper de -205, et autant dire que nous en bavons. Car tous les autres sont remontés au soleil, les salauds, et nous devons nous trainer deux et parfois trois sacs dans les méandres. Heureusement l’équipe de secours d’Aubenas est arrivée, et nous accueille à la sortie du méandre. Mais nous en avons bavé, ils remontent les sacs, il y a Daniel, Bernard, Jeff, Pierre et Kiki Carret. Les derniers puits sont durs à remonter, car le froid s’est fait sentir malgré les vêtements imperméables qui ont pris l’eau. Le soleil est le bienvenu.
Sortie à 13h, durée de l’expédition 20h, sans bouffer de 24 h !!!
Bonne expédition et nous revenons par la Bourne, la Frégate tient bon.
Brouillard dans le ressaut d'entrée. Photo François Bravais. |
25 août 1968
Nous entrons à 10h30 à la Fromagère après l’équipe de Vallon qui équipe jusqu’à -200, puis Roland, Max et Claude descendent pour faire équipe de pointe. Je suis avec Alain et Daniel et nous portons du matériel. La descente s’effectue en 4h dans ces affreux méandres. Arrivée à -200, l’équipe de Vallon remonte, tandis que je descends dans le grand puits jusqu’à la vire à 35m du départ de -205, là Roland me rejoint, puis Claude. Roland descend encore de 30 à 40 m sur une autre petite vire, le puits est très arrosé et il arrive trempé.
De l'eau partout ! Photo François Bravais. |
Max descend à -235, et je rejoins Roland à -270 sur une vire, là il descend de 50m, et le puits continue toujours. Il faut dire que nous sommes en première, c’est-à-dire que nous découvrons ce gouffre qui est exploré pour la première fois. Il s’arrête sur une arrête rocheuse où le puits se divise en deux et jette un caillou mais ne l’entend pas arriver, il doit y avoir encore 80m, le puits ferait 230m au moins ?
Nous remontons en équipe de 2 ou 3, et je sors en 3h30, mais nous sommes assez fatigués. Sortie à 2h30 du matin, temps passé sous terre 18h.
3 - 4 - 5 octobre 1969
Vendredi 3 octobre :
Départ de Roland et Alouze pour Grenoble, ils vont prendre Max à la gare qui a une « perm » et vont manger et coucher chez Hélène.
Samedi 4 octobre :
Départ pour le plateau de Sornin, il y a déjà l’équipe de la Voulte, quelques Cannois, Christian, Jean-Louis et d’autres. Descente dans le gouffre. En pointe : Gilbert et Roland, en relais à – 200 : Max et Alouze, à -230 lieu d’assurance du grand puits, Jean -Louis et Badingue.
Le puits ferait 225m ? En bas il se rétrécit beaucoup avec un petit méandre amont où il faudrait se mettre à l’eau, et l’aval, étroit le plus souvent, oblige à marcher courbé, ressaut, gours puis autres gours avec eau jusqu’à la ceinture et arrêt sur un siphon.
Il faut espérer, que dans le puits il doit y avoir un départ en paroi.
Le puits est très arrosé malgré la sècheresse et le peu d’eau qu’il y avait en amont venait surement d’affluents.
Cote atteinte environ - 440, la topo n’ayant pas été faite, nous ne connaissons pas exactement la profondeur du grand puits qui sera exactement ( nous le saurons ultérieurement ) de 205 m après avoir fait les relevés topographiques, il est baptisé le puits Bourgin.
17 - 18 - 19 octobre 1969
Départ pour le Sornin de Roland et Alouze à 17h, arrivée à 19h.
Samedi 18 octobre :
Descente pour déséquiper le gouffre jusqu’à -200, ils sont 6 avec ceux de la Voulte et déséquiperont jusqu’à -140 avec tout le grand puits. A -140, Roland va avec 2 niçois faire une première dans un méandre merdique et trouve 3 puits entre 25 et 30 m et en laisse un autre difficile à atteindre. Alouze arrive en grande forme et n’a pas soufflé en remontant aux échelles, l’ambiance est excellente. Lorsque l’équipe de Christian est descendue, il n’y avait presque plus rien à remonter. Très bon week-end, ambiance excellente, voilà qui présage bien pour les futures expéditions.
( Le compte rendu de cette expédition est succinct car Hubert souffrait d’une hépatite et n’a pu participer aux expéditions et faire les comptes rendus )
12 - 13 septembre 1970
Départ le matin dans la bagnole d’Alouze, il y a Hubert, Roland et Alouze. Nous partons à 7h30. Arrivée à la Molière, nous voyons Jeff qui arrive en même temps que nous et il est parti 1h après nous !
Arrivée sur le plateau le temps est magnifique. Arrivée à Engins, il y a l’équipe de la Voulte et une équipe de Grenoblois du S.C.M. bien sympathique. Nous mangeons un morceau et les équipes se forment.
Le treuil et le câble ont été descendus la semaine dernière, Roland, Dédé et Badingue vont à -250 pour finir d’équiper, ils descendent à 1h30 du matin. Puis à 7h30, Jeff, Hubert et François descendent pour les relayer.
Installation du treuil à - 200 qui finalement ne sera jamais utilisé... Photo François Bravais. |
Il n’y a pas trop d’eau, à -250 nous plantons encore des spits. Je passe une heure sur 2 étriers au-dessus du grand puits à placer un spit de 10. Voir l’équipe Gérard et le Grenoblois descendre est extraordinaire. Jeff se gelait un peu et lors de la remontée il attrape quelques crampes. La remontée se fait assez bien, les puits étant faciles jusqu’à cette cote. Les 2 derniers puits avant la sortie sont fatigants. Jeff est resté mousquetonné un bon moment, 30 minutes à se reposer sur son échelle. Pour le dernier puits j’ai dû tirer Jeff et François qui en avaient plein les bottes, sortie à 4h30 du matin.
Au cours de cette expédition Gilbert est descendu seul à -280 installer son escarpolette, qui est une petite plateforme en ferraille de 100 par 50 cm. Placée dans le grand puits pour permettre de se reposer. C’est terrible ! et chapeau à Gilbert. Le lendemain, temps magnifique après que dans la nuit il ait plu un peu. Toute l’équipe va en balade jusqu’à l’entrée du gouffre Berger. Le soir départ vers 17h, toute l’équipe s’arrête à Romans et nous bouffons au resto. Retour à Minuit.
Week-end du 19 - 20 septembre 1970
Départ le matin, il y a Hubert, Roland Alouze et Traci ( Michel Chabaud ) dans la Frégate. Temps très beau. Nous arrivons à midi au plateau d’Engins, il y a déjà la Voulte. A 13h Gilbert et Badingue descendent au fond pour voir s’il y a une suite. D’autres équipes attendent. Ils téléphonent vers 17h, ils ont trouvé un passage sup, retombant dans un affluent très beau. 250 m de première mais siphon au bout.
Au cours de l’après-midi, Jeff et Jean-Paul Soulier ( Calistou ) arrivent, suivi de Max. A 19h30 Roland, Gérard et Riquet ( Henri Rossetti ) de Grenoble descendent topographier le nouveau réseau.
A 20h30 Hubert, Max et un autre Grenoblois descendent. A -160 nous rencontrons François, Alouze et Traci qui remontent de -250, Traci fait des photos. A -250 après une descente peinarde, je descends la suite du grand puits, non sans un peu d’appréhension. Max et le grenoblois ne suivent pas, au fond l’équipe de Gérard, Roland et Riquet arrivent de topographier l’ancien méandre, ils n’ont pas trouvé le nouveau.
Arrivé au bas, j’attaque la remontée, dans le premier puits je m’arrête 2 fois sur mousquif, puis à l’autre 2 fois, puis 2 fois. Et à partir de -250 m je ne m’arrête plus : quelle frite ! Cela fait plaisir.
Sortie à 2h du matin.
Le lendemain à 9h, Jeff, Jean-Paul, Christian et Michel vont à - 90 agrandir le passage du second méandre.
Dehors temps terrible. L’après-midi avec Jeff et un Grenoblois nous allons voir deux scialets pleins de glace « à belle gueule », puis allons sur une prairie dominant Grenoble où nous avons une belle vue sur les Alpes. Départ 17h du Sornin, arrivée 21h à Aubenas. Très beau temps.
26 - 27 septembre 1970
Départ le matin à 8h, il y a Hubert, Roland, Jeff et Jean-Paul. Nous partons avec la Frégate du S.C.A.V. temps beau. Arrivée à midi à Engins, il y a bien sûr déjà la Voulte, et un club de Grenoble.
L’après-midi une équipe de Grenoblois descend faire la topo dans la rivière trouvée à -390. Jean-François et Jeff doivent descendre pour faire le grand puits, mais à -190 s’arrêtent et remontent ( pas le moral ). Une deuxième équipe de Grenoblois descend à -130 pour explorer le réseau supérieur, et une équipe de la Voulte va voir les hauts de méandres.
L’équipe du fond sort à 1h du matin. Le lendemain matin réveil à 6h pour Hubert, Roland, Gilbert, Badingue et Jean-Paul. Nous descendons à -270 sur une petite vire 20 m sous le treuil, là nous tirons les sacs attachés par l’équipe de la veille. Avec Gilbert nous tirons mais c’est démentiellement lourd, il y a 5 sacs et une corde de 120m, le tout sur 50 m. Pendant ce temps Roland spite sur un relais à droite du pont rocheux et 10 m en dessous, sur ce pont rocheux nous retirons les échelles pour les envoyer de l’autre côté, là où se trouve Roland il y a une vire assez spacieuse et c’est sec.
Gilbert descend le premier, il y a un puits de 100 m, il est assuré. Pendant ce temps avec Jean-Paul nous essayons de défaire le sac de nœuds que font les cordes, jamais vu ça ! J’aurai juste fini de démêler quand Gilbert remontera. Puis nous allons à la vire à -280, le puits de ce côté-là est immense, énorme, et Roland descend voir 55 m en dessous sous une vire , avec son réflecteur acétylène il voit très bien le puits et l’escarpolette. Badingue descend après, et je descends en dernier pour remonter le projecteur à acétylène. Ce puits de 55 m a 15 m de verticale plein vide, le reste plaque légèrement. A la vire nous étions à 45m du fond. Le puits est très large à cet endroit mais plus resserré plus bas : cote -335.
A la remontée, nous déséquipons le grand puits jusqu’au treuil où le matériel est fixé tant bien que mal. Remontée assez pénible pour ma part,
Expé durée 11 h, sortie à 19h.
3 et 4 octobre 1970
Une équipe composée de Badingue, Jeff et Alouze descend dans le gouffre de la Fromagère, mais devant la quantité d’eau s’arrêtent à -200 et remonte. Le soir, arrivée de Gilbert, Max et Jean-Paul, temps froid et mauvais. Dimanche une équipe descend avec Riquet de Grenoble et remontera un peu de matériel jusqu’à -200, Gilbert n’est pas descendu ayant mal à un pouce.
Vendredi 16 et 17 octobre 1970
Départ à 10h car certains oublis nous ont fait revenir à Aubenas. Il y a Hubert, Roland, Bédigue, Jeff dans la Frégate. A la Voulte nous récupérons Gilbert qui s’est oublié. Arrivée à 14h30 sur le plateau de Sornin, il y a une voiture de Voultins qui se dorent au soleil.
C'est l'époque des "westerns spaghetti" : on adapte les temps libres. Photo François Bravais. |
Le soir vers 18h, une équipe descend composée de Gilbert, Jean-François et Jean-Pierre, ils vont déséquiper au niveau du treuil et le matériel qui se trouve en dessous, ils font des photos et la topo de -160 à -170 en haut du puits. Ils sortiront à 3h du matin.
Pendant ce temps le soir nous rentrons dans la cabane et l’équipe du treuil décide de descendre le matin. Le soir dans la cabane chauffée par un petit poêle, nous faisons griller quelques châtaignes apportées par Bédigue, il fait bon. Après un repas préparé par Jeff, beef-steak, fromage, pâtes sans beurre ni sel. Le soir coucher à 21h30. Sur le poulailler du haut, ils sont 5 à dormir et toute la nuit Bédigue "faisant la vie" empêchera Roland et Jeff de dormir.
Le matin réveil à 6h pour Hubert, Roland, Bédigue et Jean-Louis de Grenoble, nous partons à 7h30, en 1h30 nous sommes arrivés au niveau du treuil, Roland est seul sur la vire du bas et en haut à 3 nous tirons, d’abord le treuil, le bloc qui doit faire 15 à 20 kg puis le câble de 35 kg puis la barre et la manivelle de 15 kg : du sport !
François à - 200 tenant la manivelle du treuil qu'il va falloir remonter ! Photo François Bravais. |
Je n’ai pas tellement la frite à cause de ma grippe, mais grâce au sucre après ça ira mieux. Nous sommes presque découragés au premier puits tant que c’est dur. Puis au fur et à mesure, la frite venant nous n’aurons pas trop de difficultés. Dans le méandre Roland pousse et décoince le câble tiré par Jean-Louis. Je porte d’un bras le treuil sur le côté et Bédigue porte les barres.
Tout se passe mieux que prévu, et nous mettrons 8h pour tout remonter de -250 à la surface. Néanmoins à l’arrivée nous sommes un peu fatigués. Ce qui ne nous empêche pas de monter les derniers puits sans nous arrêter, la frite était revenue. Sortie à 17h15. Pendant ce temps Bédigue et Jeff, à deux, déséquipaient de -250 à -130 ( pas mal ! ). Gilbert et Jean-François allaient faire la topo du réseau de -130 pendant que Dominique et Riquet exploraient à fond ce réseau.
Topographie dans un méandre. Fait pas chaud dans le coin ! Photo François Bravais. |
Temps très beau à la sortie, arrivée à 22h30 à Aubenas.
24 - 25 octobre 1970
Départ à 9h d’Aubenas, il y a Hubert, Roland, Alouze et Jeff. A la Voulte nous prenons Gilbert, et nous partons vers 11h , à Autrans il y a un peu de neige et on voit que le plateau est blanc. Nous prenons la route vers le tunnel. Au départ il y a de la neige en congère et sur 100 m il faut pousser. C’est l’endroit où ça monte le plus, après la voiture accroche, il y a Gilbert et Jeff debout sur le pare-choc arrière et jusqu’en haut, malgré la route verglacée, la voiture ne patinera plus. A la Molière on s’arrête 100 m avant le plateau car une congère empêche de monter plus haut. A 5 nous sommes les premiers à fouler les 25 cm de neige fraîche du plateau et de la prairie, il fait un soleil magnifique mais le froid est vif.
Au camp de la Fromagère, les bâches se sont effondrées à cause de la neige et vers 16h les grenoblois et le reste de la Voulte arrivent et cela fait du monde dans la cabane.
A 17h une équipe se prépare, il y a Hubert, Roland, Jeff, Jean-Louis, Riquet de Grenoble. Au bas du premier puits la chatière est un peu inondée à cause de la neige qui fond. Dans le méandre il y a de l’eau moyennement, mais on s’arrête à -130 où tout le matériel est entreposé. Roland et Riquet déséquipent le réseau de -130. Pendant ce temps on commence à remonter les sacs. Il y a 5 sacs, des cordes, des rouleaux d’échelles et nous commençons à monter. Dans le puits ça va, le méandre qui suit aussi, il est gros et court, aussi on fait une chaine. Puis c’est le grand méandre, là on attache sur une corde, à intervalle de 1 m, les sacs et tout un chacun tire une part. Cela va pas trop mal, mais c’est un peu fatiguant, puis ensuite c’est le petit méandre, étroit, celui ci est plus fatiguant, puis nous remontons dans le méandre sup.
Nous défaisons tout et passons le matériel un après l’autre sur une corde. L’avant dernier puits sera le plus dur, car il y aura trop de matériel attaché, donc trop lourd et comme la sortie est très étroite, cela accrochera, et l’on restera près de 2 heures dans ce puits.
Jeff y met vraiment du sien !
A la chatière je passe premier avec une corde, et les sacs sont attachés à intervalles réguliers. Jean-Louis se met après au passage délicat, puis Jeff et Roland et de la sortie je tirerai la corde avec tout ce matériel, cela marchera assez bien.
Nous remontons tout le matériel en haut du premier puits car il gèle dehors, sortie 4h du matin : 10h30 d’expédition. Nous dormons dans la cabane et sommes réveillés à 7h30 : 2h de sommeil !
Il y a des équipes qui commencent à porter le matériel aux bagnoles qui se trouvent dans la prairie. Il fait un temps magnifique et le soleil chauffe très fort, la neige fond, et on peut se mettre torse-poil. Nous bullons un peu, mangeons un morceau. A 13h30 nous commençons à charger et vers 15h nous partons vers Autrans où nous buvons un dernier pot.
A la Voulte on décharge le matériel et nous prenons le nôtre, arrivée à 19h30 à Aubenas.
25 septembre 1971
Départ à 13h, il y a Hubert et Roland en 4L. Nous allons à la Fromagère. Arrivés sur le plateau de la Molière, nous voyons la voiture de Popeye. Cela nous fait plaisir car nous apprenons peu après, qu’il a trouvé du travail à Privas. Le temps est très beau.
Au camp il y en a qui sont descendus pour équiper le grand puits. Il y a l’équipe de Grenoble, il n’y a pas Gilbert, mais il y a Gégé et Badingue. Il y a peu de monde, d’autant plus qu’il y en a qui partiront le soir.
26 septembre 1971
Les équipes se préparent, Badingue et Popeye vont aller faire la topo dans le réseau à -130. Ils la feront aussi jusqu’en haut du grand puits. Avec Roland et Gégé je descends jusqu’au niveau de la vire du Treuil à -250 pour faire un peu d’entrainement. Les puits sont secs, il y a vraiment peu d’eau, mais avec Roland nous tomberons en panne de lampe acétylène. La remontée s’effectuera bien sans s’arrêter dans les puits. Pour ce week-end, il n’y avait pas grand-chose à faire.
Ennio Morricone est encore là ! Heureusement la photo est muette... Photo François Bravais. |
2 et 3 octobre 1971
Samedi 2 octobre 1971 :
Départ à 13h30, il y a Hubert, Roland, Alouze, Christian, Jean-Paul et Jacques dans la Frégate. Popeye est parti de Privas avant nous. A la Molière vers 16h30 nous apprenons que les gars du CAF sont là, avec Dupille dit : "la Goupille".
Le temps est magnifique, il fait un grand soleil. C’est lourdement chargé que nous atteignons le camp de base, Gilbert est absent, il fait une petite grotte vers les Costes Chaudes, quel rigolo pff ! Bon, bien ! La Goupille raconte toujours autant de conneries. Au fond il y a Gérard et Riquet qui sont allés finir d’équiper le grand puits. Le soir autour du feu ça discute beaucoup, puis les équipes sont formées.
Dans le chalet on va se retrouver nombreux, mais au moins on ne sentira pas le froid.
Le vieux chalet sous la neige. Octobre 1970. Photo Jean Pierre Péron. |
Dimanche 3 octobre 1971 :
Vers 7h30 Popeye et Badingue descendent avec Benoît du CAF amener les bouteilles pour la plongée. 2h après Dupille et Papoose descendent et bien après Jean-Louis et deux du CAF pour remonter le matériel. On devait déséquiper le grand puits avec Roland mais comme Alouze doit être à 21 h à Aubenas, on ne descendra pas et avec Riquet on ira balader sur le plateau vers Troumouse où nous irons voir la grotte où le Maquis mettait ses animaux de boucherie, et faisons un autre trou qui descend vers -20.
Pendant ce temps la plongée ne donne rien : siphon plein de mondmilch. Donc Popeye et Badingue remontent et s’arrêtent à la première vire à -350. Là il y a Badingue qui dit sentir un courant d’air, Popeye va voir toujours aussi décidé, il passe au-dessus du grand puits, mais après un petit méandre de 20m, un petit ressaut de 2 à 3 m, il voit un puits de 5 m de diamètre, faisant peut être 15m, voilà qui est vraiment intéressant, là suite serait-elle trouvée ?
L’espoir revient et le moral remonte. Retour la nuit à 21h à Aubenas.
9 et 10 octobre 1971
Départ à 13h, il y a Hubert, Roland, Max et Marc. Nous partons en Frégate. A Autrans nous rencontrons Michel Laurent qui nous paye un plateau de fromage et nous retarde un peu, à 19h nous arrivons au camp d’Engins. Dans le trou il y a Gilbert, Riquet et Michel de Grenoble. A 22h ils sortent, mais déçus ça n’a rien donné, le réseau de Popeye redonne sur le grand puits, ils ont déséquipé jusqu’à la vire au-dessus du treuil. A 23h Roland, Max et Hubert descendent pour déséquiper.
Avec Max je reste sur la vire du téléphone à -200 pendant que Roland va dessous pour attacher les sacs, il nous faudra une heure pour déséquiper ce puits, ensuite c’est le puits de 27m, l’arrivée est difficile, Roland est resté en bas, et nous avons peur qu’un sac passe en bas. La sortie est tellement merdique qu’il me faudra plus de 2 heures pour déséquiper ce puits. Ensuite c’est le méandre, qui nous en fera voir, ainsi que les ressauts jusqu’au puits vertical de 25m, heureusement il n’y a pas d’eau. Finalement à -130 nous laissons 15 sacs. Nous en prenons 3 que nous sortirons , dont un contenant la ceinture de plomb du plongeur.
Nous sortons à 9h du matin, nous sommes tous assez en forme. La relève, Popeye, Gérard et Badingue descend. Pendant que Gérard et Popeye déséquipent à -130 le réseau sup, Badingue monte les 15 sacs en haut du puits ! Ils remonteront tous les sacs jusqu’à -60 au bas du second puits et sortirons à 16h. Michel Pagès est monté avec sa famille. Avec Marc et Max nous sommes allés sur la prairie au-dessus d’Engins. A 18h30 nous partons d’Autrans après avoir mangé des gâteaux, arrivée à 21h.
Photo de famille sur le lapiaz. Photo François Bravais. |
16 octobre 1971
Départ à 13h30, il y a Hubert, Roland, Alouze et Jean-Paul en Frégate. Popeye est déjà monté. Arrivés à 18h à la Molière on apprend que tout le matériel est déjà sorti. Bref on n’a rien à faire.
Vers 19h on commence la fondue, avant on a pas mal discuté au bord d’un bon feu de bois, car il fait frais, il a un peu neigé, et il y a une de ces rosées ! Ensuite le vin blanc circule et après la fondue les litres ont pris un sacré coup.
Vers 20h30 on décide d’aller à Autrans. Tout le monde en tient plus ou moins, mais surtout Alouze, Jean-Paul, Riquet et Jean-Louis qui n’arrêtent pas de chanter sur le trajet de la Molière. Ils y arrivent on ne sait comment. A Autrans nous allons chez « Lulu » et là : « re-série » de Pastis, Vodka, Whisky : encore un coup dans l’aile !
Alouze a un de ces baratins ! Il joue au producteur de ciné, et baratine 3 nanas. Popeye est plié de rire sous un flipper et tout le monde rigole, il prendra le barman pour jouer le rôle du toubib ( un peu alcoolique) ensuite vers 23h on sort un peu . Alouze fait des « raouts ». Puis on se présente devant la boîte de nuit "la Grange" où on nous fait l’entrée à 7 francs au lieu de 10 francs. L’ambiance est bonne, ça crie, gesticule... Alouze danse "psychédéliquement", bref ça chauffe. Puis à la série de slows, toutes les nanas sont draguées par la "bande d’Engins", on essaye de baratiner de tous les côtés et la lumière tamisée s’y prête bien, d’autant que l’effet des Whiskys se fait sentir.
Alouze danse, mais oui! Il "jerke", "slow" et baratine sans dire un mot ! Quel as ! Il se sort la nana !
Il n’en revient pas ! Serait-ce dû à sa barbe ? Nous l’en persuadons et il n’est pas prêt de se la faire couper. L’ambiance est bonne et on rigole bien. A 1h je monte avec Gégé et Popeye, car lundi j’ai mon examen : il faut être sage! Les autres rentreront vers 2h après que les flics soient venus faire un contrôle d’identité. Le lendemain très beau temps. A 14h nous montons le matériel à la Molière et partons vers 15h. Hubert Oddes, Gilbert Platier
Epilogue :
Il faut attendre 1979 pour que la suite de la cavité soit découverte.
L'entrée de la grotte des Calles sur le causse de Blandas. |
Patrick lors de la montée à la grotte (au fond, Bez & Esparron). |
La grande colonne proche du puits du Mikado. |
Diego dans le puits du Mikado : rarement le passage d'une trémie consolidée n'aura procuré autant de frissons ... et c'est pire vu d'en bas ! |
Benoît au terminus 2006. |
Prospection hivernale avec Jérôme en février 2005. |
L'art du recyclage caussenard ! |
La galerie terminale à - 92, la suite est dans le méandre de surcreusement. |
La pause déjeuner juste avant la cheminée Pas-niquée... Les connaisseurs comprendront ! |
Le plus beau puits du trou (avec le P 57) : le P15 qui suit ce grand puits et annonce des méandres étroits jusqu'à un siphon non plongeable. |
La salle Solène s'atteint par un pendule dans le P 57 vers - 200. |
L'entrée de l'aven des Claux était inaccessible en 2006. |
L'entrée de l'aven. |
Le seul grand puits du trou vers - 70. |
Nanard nous avait conseillé de reprendre ce trou bien alléchant mais trop peu ventilé. |
En 2003, la découverte du collecteur du Saleyron fut un temps fort du début du nouveau millénaire. |
Lors de la 1ère... |
Le secteur "G" est dominé par l'évent de Gournier. |
L'aven des Arbousiers en secteur "T" exploré par l'équipe Chauvet a subi les conséquences d'un puissant séisme. |
La grotte de la Grosse Marguerite fait partie d'un ensemble remarquable de cavités fossiles concentrées sur un secteur restreint. |
L'aven-grotte Bob est un maillon essentiel du secteur. |
Les témoignages historiques abondent sur les parois des grottes des Gorges, un patrimoine à préserver ! |
Le marcassin sauvé lors de la première investigation dans l'aven-grotte Bob ; son frère jumeau n'a malheureusement pas pu être sauvé... |
Le "T4" découvert en 2004 : une désobstruction importante n'a pas permis de franchir le bouchon terminal. |
La montée, l'hiver, à la Baoumo de l'Oustalas en secteur "R". |
La grotte Renault en secteur "R". |
Le Pas du Mousse vu du porche de la grotte Renault. |
Les remarquables argiles varvées de la grotte du Cirque. |
Un locataire de la grotte de la Frite (secteur "MA"). |
Vers la Coutelle (secteur "SM")... |
Le S.C.A. porteur de la flamme olympique.
A cette époque, le S.C.Aubenas explorait sur le plateau du Sornin, non loin du gouffre Berger, le scialet d'Engins ( gouffre de la Fromagère ). Nos découvertes étaient suivies de près par le maire d'Engins qui nous soutenait. Il était ami avec Jean Lavigne l'un des explorateurs du Berger. C'est par son intermédiaire qu'il demanda au club de participer au portage de la torche qui devait rejoindre Grenoble en passant par sa commune.
Aussi ils partirent à 20 et se retrouvent rapidement seulement à 3, le reste de l'équipe ne pouvant pas suivre le rythme avec tout leur barda.
Le flambeau de 70 cm en bronze, alimenté par 280 g de butane : autonomie 2 heures. |
Puis finalement le relais est passé à un autre groupe sportif : les spéléos ont fini leur boulot. Nous descendons avec les autres voitures à Grenoble et couchons chez Lavigne après une soirée à la Taverne Bavaroise.
Le lendemain, nous remontons à 9 h vers Engins où nous arrivons à 10 h30. Près de la Frégate cabossée, " Alouze " dit en rigolant : " je vais mettre la voiture dans un ravin ". Manque de pot, il y avait des flics pas très loin. Aussitôt suspectés ( de quoi ? ), nous sommes arrêtés et embarqués par la police. Nous serons bloqués pendant 7 h au poste.
Heureusement le maire d'Engins interviendra auprès de la maréchaussée et arrangera cet imbroglio ubuesque.
C'était à l'occasion d'un long secours en cette année de contestation...
1965 : Max Gély, Jacques Felenc, Roland Oddes et "Jeff" (Michel Etienne ) |
Sauvetage au Gouffre Berger Août 1968
Ce fut une très bonne expérience pour nous quoique très dure vu le manque de sommeil, pratiquement 3 jours pour certains.
Dans les gorges. Alain Chauvet ( non spéléo d'Aubenas ), Pierre Debanne, Marc Lauriol ( frère de "Bédigue" mais ne faisait pas de spéléo ), Jacques Felenc, Hubert Oddes et "Jeff" ( Michel Etienne). |
Printemps 1974. Pompage du premier siphon de la grotte de Chabanne. A gauche Jeannot Gilly, tout à droite : Roland Oddes et Gilbert Platier. |
Hubert Oddes
Hubert Oddes a fouillé dans ses archives et nous propose la lecture des comptes rendus relatant les aventures épiques des spéléos ardéchois à l'assaut de cette mythique cavité il y a presque 50 ans...
Pour mémoire rappelons que les explos se faisaient " à l'échelle " ( 22 kits d'équipement... ) et à l'acétylène.
Grosse motivation et sacrée niaque, les anciens !
Aven de Vigne Close. Hubert Oddes, Bernard Lauriol "Bédigue" et Roland Oddes, les trois fondateurs du club en 1964. |
Gouffre Berger 1971
L'affiche pour annoncer la projection de notre montage à Aubenas et de nombreuses autres fois ( maisons familiales, salles des fêtes ... ) |
Topographie extraite de Spéléo n°29. |
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