lundi 20 mars 2023

 Samedi 18 mars

Perte de l'Interrogation ( Rosières )

David, Pat.

     Après les excursions topographiques de janvier, nous revenons à la Perte avec une longue liste d'objectifs. Malheureusement beaucoup de défections ont réduit les effectifs, et nous ne sommes finalement que deux aujourd'hui. Nous commençons par les escalades du secteur des baïonnettes non loin de l'entrée. La première est plus exposée que prévue et je me rabats sur la seconde que j'arrive à franchir avec l'aide de David qui joue les marchepieds.

    On accède alors à un boyau horizontal qui serpente dans les plafonds mettant en relation les deux galeries parallèles sous jacentes et jonctionnant avec le sommet de la première escalade.

    Nous nous propulsons ensuite en aval vers le petit boyau latéral contigu à la rivière que nous aimerions bien détourner dedans à l'occasion. En attendant, nous entamons l'extraction des blocs de grès qui bouchent son entrée pour pouvoir y jeter un oeil. 

Le départ du boyau jouxtant la rivière.

     La suite est très étroite mais pourrait être dégagée. 
                                                                                                                                    Photo : David

     Après une demi heure on arrête les frais. Curieusement un bruit d'actif est audible au fond alors qu'aucune perte de la rivière n'a été repérée : mystère !

    Nous repartons ensuite vers le passage le moins agréable de la cavité, à savoir le " Boyau aqueux " dans lequel nous nous mouillons copieusement car les dernières pluies ont bien gonflé la rivière. Arrivés à la zone des soutirages nous sortons la topo car les reports nous indiquent une grande proximité ( une quinzaine de mètres en théorie...) avec l'extrémité du réseau du " Grand Canyon " de la Perte n°2.

     C'est donc bien motivés que nous commençons à gratter un peu partout. Ce secteur avait été rapidement topographié par Mathieu et moi en 2019 mais aujourd'hui on a du mal à s'y retrouver car une galerie manque sur la topo ( les vilains topoteux vont se faire tirer les oreilles... )

    Au bas du premier ressaut, nous trouvons un boyau pas très attirant totalement colmaté par les galets. 

                                                                                                                                    Photo : David
     Nous poursuivons un peu plus loin après un plancher stalagmitique suspendu qui nous amène à un entonnoir où sont venus se coincer de gros blocs. 

     C'est l'ultime point topographié lors de notre ancienne visite. Mais en s'immisçant à travers la trémie, on découvre en bas le départ d'un boyau méandrique légèrement ventilé dans lequel je parviens à m'avancer de quelques mètres jusqu'à un rétrécissement ponctuel.

                                                                                                                                    Photo : David


En bas de l'entonnoir le départ du boyau qu'il faudra forcer.

     La suite file tout droit en direction de la Perte n°2 !

     Et en faisant machine arrière, cerise sur le gâteau, je repère sur le côté le départ d'un boyau rempli d'une belle flaque d'eau.

Le boyau de la Patte. Il manque une échelle... largeur : 40 cm !

     Il en émane un frais courant d'air alléchant mais il faudra casser un peu et se tremper pour accéder à la suite à priori plus large. Le plus étonnant est la présence d'une grosse trace de patte de 6 cm de diamètre attestant le passage d'un canidé de belle taille. Bon, peut-être pas un Saint Bernard ni un teckel comme le suggère David mais vraisemblablement un renard. 


      Sachant que nous sommes vraiment bien loin de l'entrée, par où est-il passé pour arriver jusque là ?

      La seconde possibilité de jonction potentielle avec la Perte n°2 se situe à l'extrémité de " l'Affluent qui trompe " séparé d'environ 25 mètres. A cet endroit, Bastien et Jérôme, lors de la découverte en 2021 avaient noté l'arrivée d'un petit actif et avaient trouvé une salamandre.

    Nous continuons donc notre périple en descendant la rivière essayant de repérer une éventuelle perte de cette dernière qui pourrait correspondre à l'actif de " l'Affluent qui trompe " mais sans résultat. Seul un petit boyau étroit et boueux au point topo N°14 se dirige vers l' affluent, mais il est partiellement colmaté au bout d'une quinzaine de mètres et nécessiterait un chantier d'envergure.

La sortie du boyau " 14 "
     Après avoir ingurgité une petite collation et une bonne soupe chaude, nous effectuons des escalades et grattons quelques départs de laminoirs sans suite probante.

     Au retour, avant de replonger dans le " Boyau aqueux ", nous allons chatouiller la belle trémie au bout de la galerie latérale.

2019 : Mathieu devant la belle trémie le jour de la séance topo.
    Pendant que je commence à déchausser les blocs au dessus de ma tête avec le pied de biche, David entreprend le creusement, sur le côté, d'un boyau terreux qui s'avèrera rapidement bouché. 


      La trémie se vide peu à peu et, la gravité aidant, elle a même tendance à s'écrouler toute seule... Un gros trou noir apparait en hauteur par lequel nous arrive une coulée humide de gravats marneux. Un quart d'heure durant, le bord de la trémie se vidange par intermittence sans crier gare. Notre trou noir s'agrandit et je me vois déjà en train de courir dans la galerie supérieure qui nous permettra de shunter ce maudit " Boyau aqueux ". Mais tout d'un coup nous entendons un grondement sourd et voyons débarouler un vomissement de pierrailles. Quand tout s'arrête, j'avance précautionneusement le bout du nez et m'aperçois que deux gros blocs sont restés coincés dans le gosier de notre conduit et ont tout bouché... 

     Nous n'échapperons pas à un deuxième bain forcé aujourd'hui !

Le trou noir complètement rebouché dorénavant...

     Après 7h30 de loisirs, retour tranquille à la surface où nous accueillent deux succulentes  pintes de " Rochebière ".

                                                                                                                                    Photo : David

Bilan et perspectives :

   Le raccordement avec la Perte n°2 n'est pas encore fait mais il semble à portée de main ( avec un peu de désob quand même... ). L'envoi d'une double équipe de chaque côté dans l'espoir d'une jonction à la voix permettra peut-être de re-motiver les troupes.

                                              Pat

jeudi 16 mars 2023

mercredi 15 mars

aven Titadick n°1

Benoit, Lionel, Michel F., Pat, Thierry  

Il ya foule devant cet aven étroit, du moins de ce que je m'en souvienne, c'était en 1985 ! Nous sommes donc cinq à nous suivre dans cette faille exigue par endroits et subverticale mais finalement avec des paliers confortables.

Dès l'entrée, mon torse coince ! Ca s'annonce bien ; heureusement Lionel nous débite une lame rendant la pénétration agréable !


L'orifice s'ouvre dans une trémie bien stabilisée.

Nous nous échelonnons selon les opportunités présentées par le profil de la cavité.






Avec 4 kits, on pourrait penser qu'on s'attaque à un - 200 mais non... On a prévu de rééquiper la cavité car les spits sont d'époque !

Dernière étroiture avant le puits...

Les parois lavées consacrent au trou son rôle de perte active !

Désormais bien élargie par Lionel.

Mais, après avoir équipé le puits, Pat annonce 3.3 % de Co2 avant de toucher le fond. Décision est prise de revenir avec le ventilo, pas la peine de courir un risque...

Un départ latéral existe et donne accès à un puits non franchi.

Pat essaiera bien mais le retour risque d'être "sport" du fait du brusque élargissement sous-jacent ; à vérifier tout de même qu'il ne s'agisse pas du même puits avant d'élargir...

On aura quand même passé 2h30 dans ce trou ; on sera plus efficaces la prochaine fois !

Thierry

dimanche 12 mars 2023

vendredi 10 & samedi 11 mars

aven Titadick n°2

Lionel, Pat, Thierry, Michel F., Régis, Michel D. 

Il y a quelques semaines nous revenons Pat et moi sur le site des pertes de Lavilledieu explorées par Courbis en 1970 lors d'une crue dantesque qui a ouvert plusieurs orifices sur le plateau ! Si le n°1 avait été revu par Raphaël et Thierry en 1985 avec une tentative d'élargissement au fond, le n°2 avait été refouillé par Jean-Philippe ("Punk") et Thierry en 1995 où le premier avait prolongé un infâme boyau sans suite probante. Depuis, l'aven avait été comblé par un dépôt sauvage et laissé de côté. Un après-midi pluvieux j'amène Lionel sur site et mercredi dernier il revient avec des moyens disons...mécaniques ! L'aven est réouvert car la zone est stratégique, très certainement regard sur le collecteur Coiron/Vogüé.

L'entonnoir, dégagé des déblais polluants, reste à consolider pour protéger l'entrée.

Vendredi nous venons en force à cinq pour rééquiper la cavité qui aspire et analyser une suite potentielle.

La cavité démarre par un étroit méandre qui se jette dans un ressaut de 5 m où placer une échelle est judicieux.

On arrive dans une vaste galerie, ancien collecteur de la combe où les mises en charge vont jusqu'au plafond ! Elle débouche sur un vaste puits.

Pat équipe le P12 puis Michel et Régis décident de rentrer car ils ont un rendez-vous.

Lionel amorce la désobstruction de l'amont de la galerie.


Suit un beau puits concrétionné où la base lavée ne laisse aucun doute en crue...

Nous poursuivons donc à trois, Lionel s'occupant d'élargir un boyau latéral sans s'apercevoir qu'un passage inférieur rend son travail inutile : c'est le fameux boyau du Punk ! Avec Pat, nous poursuivons dans un superbe méandre lavé en faisant la topo mais où nous avons de plus en plus de mal à respirer !

Quelques passages étroits ponctuent le méandre mais ils sont aisés ... quand l'air est respirable !

Le méandre bute clairement sur une faille Nord/Sud, ce que confirmera la topo.


Au vu de ce qui semble être le dernier ressaut, Pat tente trois fois le passage mais renonce par prudence à aller voir le terminus, la remontée se fera très lentement !

La galerie se poursuit à mi-puits et bute sur un laminoir impénétrable ventilé que Pat et Lionel commencent à désobstruer.


Décision est prise de revenir le lendemain et comme Michel D. se joint à nous, il pourra amener le détecteur de Co2 ; Lionel se charge quant à lui de préparer le matériel de ventilation.


L'installation demandera deux heures, le pauvre Pat se sacrifiant pour poser le tuyau jusqu'au fond : le détecteur est sans appel ! 4,2 % au sommet du dernier ressaut, on comprend l'essoufflement de la veille !

Nous nous retrouvons tous au niveau de la galerie intermédiaire et Lionel et Pat s'en donnent à coeur joie pour nous creuser un accès confortable. Une nouvelle salle est découverte. 

Equipement tip-top !


Qui passera le premier ?

La salle des Bières : on ressortira manger vers 13h30, d'où une certaine impatience du gosier...

Pendant que Pat et Thierry s'attaquent à un soutirage, Lionel tente d'élargir un passage supérieur où une suite pénétrable apparaît au sommet de la galerie.

Pat vérifie que le passage est bouché sous l'ammonite.


Nous remontons car la suite réclamera d'autres moyens.

Nous nous restaurons sous un beau soleil, Michel repartant chez lui, nous redescendons à trois. La ventilation semble avoir opéré son effet par aspiration.

0.02 %, c'est royal !

Le tuyau ne gêne pas trop dans le méandre mais les deux derniers ressauts mériteront un équipement en cas de travaux au fond. Je peux enfin clore le travail topographique jusqu'au terminus.

Un bouchon a du se créer au départ du boyau terminal, expliquant un mur de boue sur 8 m de hauteur dans le méandre-faille ! La suite très exigue, pourrait s'avérer pénétrable...

On voit jusqu'à un virage à droite mais il faudra enlever les blocs au sol et bien dégager l'accès mais sans Co2 ça ne paraît pas insurmontable...

Décision est prise de tout évacuer car la perte est active et une crue risquerait de détruire tout le matériel ; de plus, il faut revoir le n°1 pour voir les priorités et avec le nombre d'explos en cours on est un peu surbookés ! Mais à trois, ça risque d'être sport !

On commence par où ???

Effectivement, la remontée n'est pas simple surtout au niveau des étroitures d'entrée ; mais finalement, à 17h tout est sorti. Rendez-vous au n°1 très bientôt.

Thierry

photos Pat & Thierry