dimanche 28 mai 2023

 Dimanche 21 mai

T.D.C. / Aven Timille

Thierry, Michel F, Anne-Marie, Pat


    Après les travaux effectués dans le " boyau de l'Aligot " dans le réseau C-C, nous décidons d'aller jeter un oeil dans le T.D.C. , juste à côté pour voir si certaines galeries ne se rapprocheraient pas permettant ainsi de réaliser une jonction.

    Nous passons par le plateau car l'entrée s'ouvre en pleine falaise. La première tentative de descente est un échec car malgré la présence trompeuse de deux vieux spits, nous ne descendons pas au bon endroit. La vision, complètement sur la gauche, d'une ancienne plaquette nous remettra sur le bon chemin...

     Malheureusement la zone de descente très peu fréquentée est particulièrement "parpineuse" et afin d'éviter un malencontreux accident nous décidons sagement de ne pas continuer la descente. En effet, nous sommes 25 mètres au dessus de la route empruntée par un flot ininterrompu de bagnoles et de motos car c'est le week-end de l'ascension.  

   Pour se consoler nous essayons de trouver l'entrée d'un petit trou : l'aven Timille situé non loin de là. Malgré sa minuscule entrée bien cachée,Thierry réussira à mettre la main dessus. Nous descendrons un P5 qui donne accès à une petite salle sans suite.

Mercredi 24 mai

T.D.C / Réseau C-C.

Thierry, Julot, Michel F, Pat.

     La circulation s'étant un peu calmée, nous revenons en haut de notre escarpement pour équiper la descente donnant accès au T.D.C. Un petit pendule et une main courante nous dépose dans le porche d'entrée offrant une vue imprenable sur la Ligne.

    Nous furetons de toute part dans les nombreux départs à la recherche d'un éventuel courant d'air prometteur pendant que Thierry topographie des morceaux de galeries manquants sur la topo. 

Un des deux petits lacs suspendus dans le T.D.C.

   Un petit puits impénétrable mais légèrement soufflant est repéré. Nous scindons alors l'équipe en deux.

     Julot montera la garde devant ce premier départ, Thierry un peu plus loin se tiendra près d'un second départ potentiel pendant que le Foc et Pat ressortirons en finissant l'équipement de la falaise jusqu'à la route. De là il pourrons rejoindre l'entrée du réseau C-C et foncer au fond du boyau de l'Aligot pour tenter une jonction à voix. Nous réglons nos montres et chacun part vers son objectif en se fixant un timing entre 5 h et 5 h 30 pour essayer de communiquer.

    L'équipement de la falaise ayant pris un peu plus de temps que prévu ( les vieux spits acier en extérieur vieillissent vraiment mal ), ce n'est qu'à 5 h 15 que nous commençons à bramer comme des ânes devant le terminus de l'Aligot.

Le départ du boyau de l'Aligot sur le côté de la galerie d'entrée du Réseau C-C.


L'étroiture terminale au bout du boyau.

     Le quart d'heure écoulé, n'ayant obtenu aucune réponse, nous rebroussons chemin pour rejoindre nos coéquipiers au bord du plateau en re-grimpant par la falaise dorénavant équipée en fixe. 

     Nous retrouvons Thierry qui nous accueille le sourire jusqu'aux oreilles...

    - Super, la jonction à voix est faite !

    - Ah oui comment ça ? Nous à l'Aligot on a rien entendu !

    - Mais si Pat, même que j'ai réussi à te parler et tu m'as répondu quand j'ai appelé !

    - N'importe quoi, t'es comme Jeanne d'Arc, t'entends des voix, moi j'ai parlé avec personne !

    - Mais qui m'a répondu alors ?

    - Et toi Julot, tu as entendu quelque chose ?

    - Oui y a quelqu'un qui m'a appelé et j'ai répondu...

Bilan des courses : Thierry et Julot ont brillamment réussi à jonctionner à la voix entre eux dans le même trou et sont ressortis sans attendre, 5 minutes après leur exploit...

    Il faudra donc tout recommencer et, si possible, assez rapidement avant que les pluies ne referment durablement le réseau...

Rencontre avec une magnifique couleuvre d'Esculape sur la vire.



                                                                               Pat

samedi 27 mai

réseau C-C.

Michel F., Pat & Thierry

 Retour à la galerie de la Gitane explorée en 1973 par l'ASNE (du fait du reste d'un emballage de ces célèbres cigarettes d'un autre temps) avec trois objectifs : traverser le sommet du puits escaladé pour accéder à cette galerie, faire la topo en finissant d'inventorier d'éventuel(s) départ(s) et si on a le temps s'attaquer au terminus, orifice décimétrique au ras du sol mais ventilé.

Pendant que Thierry fait la topo, Pat et Michel F. s'attaquent à la traversée effectuée de main de maître comme d'habitude !

Ils tomberont sur un puits parallèle stoppé sur étroiture que certains défendent comme indispensable à topographier...

Lorsque Thierry revient 2h plus tard, Pat et Michel essayent de communiquer pour savoir où pourrait déboucher ce puits dans la galerie principale.

Lors de la topo, Thierry parvient dans une galerie supérieure après escalade.

Si d'un côté, une belle coulée bouche tout prolongement, de l'autre, un rétrécissement sera à franchir. 

Malgré les appels désespérés de Pat, Michel ne trouve aucune communication directe avec le réseau sous-jacent.

Nous nous retrouvons pour la collation d'usage puis décision est prise de voir une lucarne au-dessus du puits au bout de la traversée. Malgré tous les efforts de Pat, Thierry, pris d'une grosse paresse, refuse d'aller topoter ce puits !

Finalement, la lucarne ne donne rien et la vire est déséquipée.

Nous partons ensuite finir de fouiller la galerie supérieure, Michel s'engageant dans le boyau que Thierry avait laissé de côté mais c'est impénétrable un peu plus loin.

Pat dans la galerie supérieure.

Décision est donc prise d'aller se frotter au terminus avec une pelle américaine : commence alors 3h de désobstruction mémorable !

L'argile mêlée de cailloutis s'avère collante à la folie et rend pénible le travail, d'autant qu'il s'effectue tête en bas.

A chaque fois, l'un creuse dans le remplissage, les autres tentent d'enlever l'argile de la pelle et parfois les gants avec une rotation fréquente pour éviter le ras-le-bol.

La galerie d'accès très décorée mais au plancher bien trop souvent boueux à l'excès.

Un témoin amusant de plancher stalagmitique perché ; en crue, l'eau semble passer par l'étroiture.

Enfin, le volume derrière paraît alléchant et nous redoublons d'efforts, l'effet de mimétisme des spéléos étant de plus en plus accentué avec l'environnement !

Pat décide de tenter un premier franchissement en poussant l'argile détachée avec les pieds, la chance voulant que ça ne remonte pas derrière.


Ca y est ! Il est passé ! Dégager des deux côtés est maintenant un jeu d'enfant !

L'autre côté et c'est presque confort !!!

Si au début nous n'y croyions guère (en tout cas de passer dans la journée), la suite se révèle bien plus sympathique pour une fois !

La suite se présente sous la forme d'une belle conduite forcée.


De jolis gours blancs après l'enfer marron comme pour nous narguer...
Soudain , nous butons sur un obstacle inattendu : un puits !

La suite logique semble être en face mais une corde s'impose pour traverser d'autant que les bottes sont...enduites !

La profondeur semble avoisiner 8 m et l'eau semble y remonter (?) mais impossible de dire si une suite existe en bas.

Un extraordinaire remplissage de boue compacte (au départ on a cru à un gour perché) défend la suite pénétrable de l'autre côté.

L'exploration de la galerie de l'Argile en suspens s'arrêtera là aujourd'hui : retour après 8h passés sous terre. 

Michel, Pat & Thierry


jeudi 18 mai 2023

Mercredi 10, dimanche 14 & mercredi 17 mai

réseau C-C.

Michel F., Régis, Thierry

Poursuite de la désobstruction à trois du "boyau de l'Aligot" entamée le 05 ; l'obstacle est franchi, arrêt quelques mètres plus loin sur une légère remontée trop basse pour espérer passer mais derrière c'est nettement plus grand.

Le gour est enfin accessible mais il faudra encore élargir un peu car le passage reste malcommode.


Le terminus, le courant d'air est toujours là mais ça ne passe pas plus loin.

Retour en solo le dimanche où je règle son compte au boyau puis je me rends compte que le sol au terminus est grattable ; commence une longue période où il faut décoller des strates de calcite mêlées de sable et d'argile : le travail est fastidieux mais avance convenablement. Au bout de deux heures, fatigué par une grosse crève, je rends les armes. Retour mercredi avec Michel : à deux et avec une gamate, le travail avance vite mais demandera encore 2h30.

Ca y est, le terminus est franchi !

Derrière, c'est plutôt joli mais coupant...

et agrémenté de jolis gours parfois encore pleins.



Un passage supérieur permet d'éviter une nième étroiture.

Un gros gour empêche de descendre le ressaut qui se présente, la calcite est présente partout !


Le TdC est tout prêt mais il faut refaire toute la topo des deux cavités avant d'entamer des travaux au fond et peut-être tenter une jonction à voix. La suite au prochain épisode, s'il ne pleut pas...

Thierry 

mercredi 10 mai 2023

 Lundi 8 mai

Perte de l'Interrogation / Perte n°2 de Rochepierre ( Rosières )

Judi, Tao, Rafy, Lionel P ( C.S.Joyeuse )

David, Benoît, Anne-Marie, Pat.


     En mars dernier, avec David nous avions découvert deux boyaux ventilés laissant augurer une possible jonction avec la Perte n°2 éloignée, en théorie, que d'une quinzaine de mètres ( voir CR du 18 mars 2023 ).

     Aujourd'hui, pour " l'Opération jonction ", nous sommes deux équipes de quatre qui vont essayer d'aller le plus loin possible dans leur trou respectif en essayant de se rejoindre.

     Judi et Rafy, accompagnés de deux " extraplats " ( Tao et Lionel P ) démarrent les premiers et foncent vers l'extrémité du " Réseau du Grand Canyon " ( qui n'a véritablement rien de grand... ) afin de fouiller et forcer les étroitures terminales.

     Pendant ce temps l'autre équipe, emmenée par David, part, bien chargée, vers l'Interrogation.

     Le courant d'air à l'entrée est plutôt encourageant et c'est confiants que nous arrivons à notre terminus après avoir franchi le " Boyau Aquatique " où seuls les moins corpulents ( ou les plus agiles... ) arriveront à ne pas trop se mouiller.

La sortie du " Boyau aquatique".


     Arrivés sur place, nous constatons que le courant d'air dans nos deux boyaux terminaux est beaucoup plus faible que la dernière fois.

David arborant fièrement sa nouvelle lampe  Méandre gagnée à la tombola du dernier congrès régional. 

      Le conduit de gauche est toujours plein d'eau mais curieusement la trace de grosse patte a disparu, piétinée par d'autres plus petites.

     C'est Anne-Marie qui ouvre les hostilités en essayant de forcer le premier boyau sec. Elle gagnera quelques mètres de plus mais bloquera sur un rétrécissement trop étroit et peu ventilé. 

Restauration bien méritée après le combat avec le boyau. Photo David

     Nous sommes à l'écoute du moindre bruit mais pour l'instant aucune réponse aux mugissements assourdissants de notre klaxon de supporter utilisé pour l'occasion.

     Notre dernière solution est le petit boyau rempli d'eau mais deux petites banquettes latérales empêchent le passage. David a bien apporté son gros perfo et tout ce qu'il faut pour agrandir, mais le courant d'air est bien trop faible pour envisager une désob percutante.

     En y regardant de plus près, il semblerait que la partie inférieure du boyau soit un peu plus large mais elle est remplie d'un mélange de sable et de gravats boueux. Commence alors un creusement à la main de l'entrée du conduit. Le mélange de blocs et de boue est stocké dans le boyau sec. Une fois le passage élargi, nous nous servons de notre micro gamate pour enlever un peu d'eau afin de faire baisser le niveau. 

    Finalement je me lance et arrive en me contorsionnant à forcer le passage en m'enduisant copieusement. Au bout, je tombe sur un boyau remontant fermé par une trémie de galets. Anne-Marie me fait passer un pied de biche mais il m'échappe des mains, coule à pic, et disparait au fond du cloaque. La pêche sera laborieuse mais retrouvant mon outil je pourrai attaquer le démontage de la trémie. La suite donne sur un double départ. 

La sortie de la trémie.

     A droite démarre un boyau méandrique étroit que j'arrive à suivre sur une vingtaine de mètres jusqu'à un pincement impénétrable. 


Le boyau méandrique.

     La suite se dirige bien au Sud-Est vers le " Grand Canyon " mais sans courant d'air.

L'arrêt sur trop étroit au bout du boyau méandrique.

    De retour au carrefour je désobstrue le départ de gauche en laminoir où je peux progresser d'une quinzaine de mètres en sentant bien le courant d'air. J'arrive sous une trémie et il me semble entendre des voix...

Benoît de retour de la désobstruction d'un laminoir parallèle. Photo David.

     Malheureusement ce ne sont pas celles espérées de l'équipe de la Perte n°2 qui répondent à mes appels mais celles de David et Benoît dont j'aperçois la lumière de l'autre côté de la trémie. Le courant d'air ressenti n'est que le résultat d'une convection entre deux galeries parallèles toutes proches !

    La déception est au rendez-vous et c'est dépité que je fais machine arrière en me re-vautrant dans le bourbier fangeux pour rejoindre mes coéquipiers. 

Photo David.

     Un petit tour à la rivière pour se décrasser et nous ressortons tranquillement dehors rejoindre la seconde équipe qui nous confirme n'avoir entendu aucun bruit. De leur côté Lionel P a réussi, avec bien du mal, à avancer d'une vingtaine de mètres supplémentaires à l'extrémité du " Grand Canyon " pour buter une fois de plus sur trop étroit avec un léger courant d'air soufflant. 

    Nous n'avons donc pas encore réussi à jonctionner et les constatations sont plutôt  décevantes. Vue l'étroitesse des terminus respectifs une désobstruction musclée serait déraisonnable et de plus les légers courants d'air soufflants des deux côtés n'incitent guère à l'optimisme. La distance séparant les deux cavités est vraisemblablement plus importante que celle théoriquement indiquée par la fusion des deux topographies.

    Si la jonction existe, il faudra aller la chercher à un autre endroit.

                                                                               Pat

         

dimanche 7 mai 2023

mercredi 03, vendredi 05 & samedi 06 mai

réseau C-C. 

Michel F., Anne-Marie & Pat, Thierry

Mercredi, nous allons vérifier, Michel et moi, la zone proche de l'entrée inférieure de cette cavité, entièrement reprise depuis 2021 mais dont les mises en charge affectent le suivi régulier des opérations. Il reste beaucoup à faire en terme d'exploration et de topographie ! Nous constatons la présence de deux départs latéraux intéressants dont un ventilé et le désamorçage des voûtes mouillantes prouvé par le puissant courant d'air dont une partie provient de l'entrée supérieure. Le vendredi après-midi, j'y reviens en solo et débute la désobstruction des deux départs. Samedi, retour à quatre, Pat & Anne-Marie nous rejoignant dans la matinée. Si le départ de droite queute vite (pas de zef), celui de gauche nous motive bien plus car si la rivière s'y perd en petite crue avant de sortir par l'entrée, le courant d'air est celui d'un amont (jonction potentielle avec le trou voisin ?).

Il en manque un peu (pas beaucoup) pour passer...

Le départ est au bout d'un gour asséché aujourd'hui.

Derrière l'obstacle à franchir...la suite alléchante.

Nous revenons pour une pause alimentaire bien méritée avant d'attaquer l'autre objectif...


A table !

Nous sélectionnons le matériel nécessaire pour l'escalade à effectuer et c'est reparti.



Pat & Anne-Marie ont mis des pierres dans la 1ère voûte mouillante pour éviter de se mouiller.

Les premiers passages sont du ramping sur des laisses d'eau résiduelles mais le moindre orage peut être redoutable !



La galerie devient ensuite plus sympathique.

Nous sommes désormais à la base de la branche non topographiée et non revue depuis 1974 qui est l'objectif d'aujourd'hui et nous sommes impatients d'en vérifier la teneur.

La suite est 8 m plus haut à droite...


C'est Pat qui se colle à l'escalade et la composition de la roche lui donnera quelques sueurs froides dans la tenue des Pulse !

Le palier d'arrivée au débouché de l'escalade est confortable mais déjà boueux.

Une fois tout le monde en haut, il est temps d'aller vérifier et on ne sera pas déçu ! Malgré quelques passages surbaissés, la galerie principale est confortable et modifie profondément notre analyse sur ce réseau qui n'en finit pas de nous surprendre !



Plafond souvent bien décoré, mais le plancher...

Une paire de rampings faciles agrémentent la progression.

Si le réseau est bien préservé (et pour cause !), il reste exposé en raison d'une boue omniprésente.


Le terminus, au-delà duquel il faudra gratter, car la galerie semble se poursuivre. D'autres départs sont à voir...

Michel s'immisce dans un boyau supérieur se pinçant mais il semble que le contenu de son sac (soi-disant) étanche n'ait pas apprécié !


Redescente vers la galerie principale.

Bref, du boulot supplémentaire dans cette cavité en espérant le maintien de conditions météos sèches (l'intérêt des spéléos est souvent en contradiction avec l'intérêt commun, l'une des raisons de notre marginalité dans la société). Retour au bout de 7h, le sentiment du devoir accompli !

Thierry

Photos Pat & Thierry