jeudi 21 juin 2018

Mardi 19 juin


Grotte de St Chamond  ( Labeaume )


( Thierry, Pat )


     Nous revenons dans cette jolie grotte, lestés cette fois d'un kit rempli d'une panoplie d'instruments de désobstruction. Nous avons l'intention d'aller "gratter" nos trois départs repérés précédemment.
     Nous commençons par le fond où Thierry, la première fois, avait décelé un bon courant-d'air s'infiltrant dans un boyau au ras du sol un peu avant le terminus. Aujourd'hui il y a un peu plus de courant d'air qu'il y a cinq jours mais il reste faible et ne semble pas partir totalement dans notre soupirail. Nous entamons néanmoins son élargissement après avoir cassé une coulée au dessus qui nous gênait.



Le départ du boyau encombré de plusieurs épaisseurs de calcite et d'argile.

     Deux heures plus tard, nous avons réussi à ( légèrement ) agrandir le passage pour pouvoir y enfiler le buste, le casque tenu à bout de bras. On décèle derrière une suite décimétrique peu engageante : nous abandonnons...
     Une nouvelle visite au laminoir terminal ouvert par la MJC Givors s'impose alors ...

Les outils "vintage" de nos collègues Givordins.
    Comme on ne peut pas se retourner et afin de mieux voir la suite, je m'y engage ce coup-ci la tête en avant dans le ressaut d'accès. Au bout de quelques mètres de reptation, une micro colline d'argile ferme le laminoir. Une partie du courant d'air s'y perd et l'on devine une suite mais le remplissage important nous dissuade de poursuivre leurs travaux. Nous plions bagage et remontons vers notre deuxième objectif. C'est un petit départ en haut d'une escalade de 5 m.

On voit en haut de l'escalade le départ du boyau en partie masqué par le plancher.

J'y grimpe et, en me calant en oppo, je casse le bord du plancher stalagmitique suspendu qui m'empêche de passer pour me glisser dans le boyau.

Au fond à gauche le départ du boyau d'où provient le zef.

     Il y a au fond un petit départ sur la gauche et un bon courant d'air soufflant. Mais les parois sont lisses et sans aucune prise je n'arrive pas à monter suffisamment pour m'introduire dans le trou. Mes aptitudes de grimpeur étant très basiques, je sens que si je continue je risque de me retrouver vite en bas en me cassant la margoulette. Prudemment je me replie sans trop de regrets car la présence sur le plancher de brindilles et de coquilles d'escargot laissait présager une relation avec la surface assez proche.
     Il nous reste encore notre troisième objectif : le départ en bas du ressaut étroit. En bas, la petite niche qui précède le pincement calcité, n'est pas très large et je manque de recul pour taper efficacement. Heureusement notre long burin m'aide à contourner la difficulté. Mais malgré les conseils techniques de mon coach, déplorant le jus de navet que j'ai dans les bras, ça n'avance guère... Je tombe sur un bombement de roche-mère bien décidé à rester en place.

Une heure d'effort : mon burin est bien coincé et le bombement n'a pas bougé d'un caramel...
     Je passerais bien le relais à mon percutant coéquipier mais l'épaisseur de sa cage thoracique est, selon ses dires, bien supérieure à la largeur du ressaut d'accès et il ne peut qu'assister impuissant au combat. 

Petit passage sélectif avant d'aller au boulot.
     C'est dommage car derrière ça s'agrandit et l'on voit le méandre qui continue...
     Pour la troisième fois aujourd'hui nous déclarons forfait. Mais nous reviendrons cet hiver vérifier la présence du courant d'air pour voir si le chantier vaut le coup....

On trouve, à plusieurs endroits de la grotte, des restes de sédiments indurés qui ont résisté au lessivage des parois.

     En revenant vers la sortie, juste à droite de l'entrée bâtie, nous sommes intrigués par un gros tas de cailloux qui semblent avoir été sciemment entassés dans un départ de méandre. Thierry entame leur déblaiement et arrive à se faufiler au dessus. Quelques mètres plus loin les blocs se déversent dans un puits étroit qu'ils ont en partie bouché et d'où émane un bon courant d'air frais. Là aussi, une visite en hiver sera nécessaire pour valider le chantier. Il y a certes quelques m3 de caillasse mais leur extraction serait tout à fait réalisable avec une équipe plus nombreuse.

Dans quel but les anciens ont-ils comblé ce méandre avec ces blocs ?
     Manifestement beaucoup d'indices montrent que la zone d'entrée a été aménagée et utilisée au siècle dernier. La fermeture du porche par une porte et les autres entrées murées pourraient laisser penser à un petit enclos à bétail.

                                                                            Thierry & Pat

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