mardi 20 novembre 2018

Dimanche 18 novembre


Aven Jessie  ( St André de Cruzières  )


( Thierry, Jérôme, Pat )

     Jérôme ayant eu des exigences particulières pour la sortie de ce week-end ( du beau, du grand, du propre ! ), Thierry tente sa chance en proposant une visite de l'aven Jessie que lui avait recommandé Michel Chabaud. La topo n'ayant jamais été publiée, nous disposons de peu de renseignements sur cette cavité appartenant au réseau sud de la Claysse ( Jessie, Niélou, Bourbouille). La lecture du Spéléo n°84 et un échange épistolaire avec Michel permet d'en savoir un peu plus. Le trou exploré dans les années 90 par l'ASBE de Barjac développe plus de 2000 m pour une profondeur de -110 m.
     Possédant les coordonnées GPS, nous trouvons l'entrée sans trop de difficulté au milieu des genévriers.



     Ne sachant pas ce qui nous attend après le premier puits, nous emportons 130 m de corde pour équiper les toboggans.


Le départ du puits désobstrué qui mériterait une petite purge...
    Jérôme nous concocte un bel équipement pendant que, derrière, Thierry et moi, comme d'habitude, médisons sur les absents. 


Passée la première déviation à mi-puits, le CO2 est déjà présent.
    En attente au bas du P23 nous ressentons déjà les effets du CO2. Jérôme, parti équiper le puits suivant, est obligé de remonter car la suite n'est pas là.


La suite n'est pas là, c'est bouché... il faut remonter.
     En fait, il faut emprunter un boyau boueux en hauteur pour accéder au départ des toboggans.


La suite c'est par là...
    Nous commençons à descendre en espérant que la teneur en gaz n'augmente pas. 


Au départ des toboggans quelques bouquets d'excentriques...
bien pratiques pour s'accrocher...


     Rapidement nous rencontrons les équipements en fixe datant de 1990. Les plaquettes artisanales longues de 10 cm sont bien rouillées, quant aux cordes, on va dire que la gangue de boue a dû les protéger des UV et du vieillissement... 


Une corde n'est pas inutile car ça glisse et le pendage est important.
    Ces toboggans sont bien boueux mais très beaux : il forment des conduites forcées inclinées très esthétiques.



     Arrivé devant une trémie, je suis obligé de faire une pause pour reprendre mon souffle. Je m'inquiète pour la remontée et ferais bien demi-tour. Mais mes compagnons, moins sensibles ( ou mieux entraînés... ), sont partis devant en galopant. Tant-pis pour mes petits poumons; je les rejoins en tirant la langue et en soufflant comme un phoque.



     La fin des toboggans nous amène dans une zone plus complexe aux multiples départs. L'un d'entre eux débouche au pied d'une salle broyée sur une faille où l'on peut observer un remarquable plissement des strates. 


A gauche du plissement, les lucarnes atteintes en escalade.
    Deux escalades en fixe partent de cette salle. Nous nous rabattons sur un départ latéral pentu où nous ne tardons pas à entendre le murmure d'une rivière. Elle coule sur une dizaine de mètres entre deux siphons.


Siphon amont...
Siphon aval...
      Il a pas mal plu ces derniers jours et la cavité est en petite crue ce qui nous vaut un joli débit de 5 à 10 litres seconde.
     Mais c'est l'heure du déjeuner et nous remontons faire une pose dans un coin de la salle. 

On respire mieux quand on ne bouge plus et l'appétit revient peu à peu...

     Nous avons gardé pour la fin un petit départ équipé d'une corde à noeud. 





     Un petit passage bas humide et là surprise et changement d'ambiance... Nous tombons sur un méandre de calcaire gris bien lessivé au fond duquel nous retrouvons notre rivière. 







     C'est magnifique, on se croirait dans le Vercors ! L'actif cascade sur des coulées oranges et nous descendons par crans successifs pour déboucher dans une grosse galerie cylindrique. Bien sûr le bon matériel photo est resté en haut dans la salle...


L'arrivée dans la grosse galerie.
     Vers l'aval, une longue main courante au dessus d'un lac conduit à la suite de la rivière, mais vu le niveau d'eau aujourd'hui il faut se mettre à l'eau et se mouiller jusqu'au ventre; nous hésitons car les traces de mise en charge montent très haut et nous ne connaissons pas l'étendue du bassin versant ni les réactions de l'actif après ces pluies.


Au bout de la galerie, un cran de descente menant au lac. Sur les côtés, les dépôts d'argile liés à une mise en charge du passage.


Le lac qui doit siphonner en grosse crue et sa main courante.
    Jérôme se lance et part jeter un coup d'oeil rapide. La suite est superbe. Mais à son retour nous décidons prudemment de rejoindre la surface.
    La remontée s'effectuera sans problème malgré mon rythme de progression escargolesque et le palpitant en sur-régime...



     Cette grotte peu connue et peu visitée mérite le détour malgré la boue et le CO2 car les toboggans et le morceau de rivière sont vraiment très sympa. Dommage que les explorateurs n'aient pas encore publié leur belle découverte. 
     Après avoir rejoint notre véhicule, nous allons repérer plus bas l'entrée de l'aven Niélou qui correspond à la suite aval du Gessi. Il reste une centaine de mètres entre les deux cavités qui butent respectivement sur une trémie ventilée et un trou souffleur... Nous espérons bien pouvoir le visiter lui aussi à l'occasion.


D'après M.CHABAUD in Spéléo N°84 décembre 2013


                                                                                         Thierry, Pat
  

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