Lundi 03 novembre

perte des L.

Gillou, Lionel, Michel D. & F., Régis, Thierry

Après une rencontre fortuite avec Raphaël sur un sentier du plateau, ce dernier nous indique qu'il est locataire d'une maison où se situe une perte absorbante collectant une combe ayant même inondé le rez-de-chaussée de cette demeure récente. En accord avec son propriétaire, nous entamons une désobstruction pour voir si un franchissement est possible.

La perte s'ouvre sous la forme de la classique diaclase qui a été comblée artificiellement.

Plusieurs interstices à travers les blocs attestent d'une suite en profondeur.

Le problème est toujours de savoir où attaquer...

Branle-bas de combat le lundi avec force renforts !

La perte s'approfondit notablement jusqu'à dégager ce qui semble être le passage de l'eau.

La paroi lavée ne laisse aucun doute sur le cheminement mais il reste un gros travail de dégagement et sécurisation.

Il reste à définir un plan d'action en accord bien évidemment avec le propriétaire pour voir si l'on poursuit les travaux.

Thierry

août-octobre 

campagne BR1-CH1 2025

Guillaume, Gillou, Lionel, Michel D. & F., Pat, Régis, Thierry

L'étiage exceptionnel de cette fin d'été-début d'automne, malgré un printemps pluvieux, nous a laissé une marge de manoeuvre assez importante cette année par rapport à une année 2024 vierge.

cheminée B&B

L'accès se fait au départ des laminoirs boueux de la Joyeuse Rivière, nous épargnant un crépissage en règle !

La sévère étroiture d'accès est élargie par Michel D. et Thierry.

La cheminée concrétionnée est inspectée et confirme son grand intérêt.

Elle est parcourue par un courant d'air descendant sensible et se scinde en deux branches aux 2/3 de sa hauteur.

Si une grande partie se fait facilement en "libre", la partie gauche nécessitera du matériel de grimpe.

Le trou puissamment souffleur sur la partie droite sera un objectif prioritaire , même si il est difficile d'y appréhender le volume de travail...

Laminoir du Pizzaïolo

Le jour de la désob de la cheminée B&B, nous rejoignons au retour Lionel & Guillaume qui ont quasi achevé la désobstruction glaiseuse du laminoir entamée en 2023.

Le patriarche ébahi par tant de boue...

Le franchissement ne délivrera malheureusement qu'une dizaine de mètres, le plafond s'abaissant inexorablement ! On en reparlera néanmoins plus loin...

La zone de chantier a nécessité l'emploi de bâches tellement la boue y est collante, bâches réutilisées dans l'itinéraire classique pour éviter de trop salir.

cheminée du Surf

Située à mi-chemin du parcours, cette belle coulée doit être active en crue au vu du dépôt de base; notre expert en escalade Gillou se charge de la grimper avec Michel F. et Thierry en assurance (virtuelle). Gillou grimpera une 1ère longueur de 18 m avant de s'arrêter sur un second cran vertical.

Le sommet de l'E18 : nous revenons peu après Gillou et moi pour poursuivre l'ascension de cette cheminée stratégique bien ventilée.

L'escalade suivante accuse 10 m puis butte sur un colmatage stalagmitique.

Formée de plaques stalagmitiques instables car recreusées par l'actif temporaire sous-jacent, la cheminée se grimpe aisément mais demande de l'attention (photo avant l'escalade).

Il faut ensuite traverser au sommet en suivant l'arrivée de l'actif pour se retrouver à la base d'un ressaut plus étroit.

On franchit un ressaut de 3 m en s'aidant d'une corde.

Quelques décorations d'ambiance...

Une paire de pendants gêne le passage où l'on distingue une partie pénétrable sur 5 m au-dessus du terminus ; le courant d'air sensible en provient.

En revenant en solo topographier, j'élargis l'accès à l'actif qui semble lui aussi pénétrable derrière.

Je rééquipe à la descente la totalité de l'ascension correctement pour une future désobstruction quand, soudain, je vois fondre littéralement sur moi Gillou : parti inspecter le plafond de l'E10, il s'est délongé quand une plaque s'est brutalement rompue sous ses pieds ! Il nous gratifie alors la descente d'un mode "surf" original qui génèrera plus de peur que de mal ! Ouf !

Grande salle du Mur

Le jour de la désobstruction de la cheminée B&B et du laminoir du Pizzaïolo, Michel F. et Pat sont affectés à deux escalades vers le S2 ; dans la 1ère, une vaste coulée provient d'une gigantesque trémie où Pat s'arrêtera sur un pas délicat sans assurance. Dans la seconde, en montant vers la salle de l'Herbe, un départ a attiré notre attention : l'explo s'y révèlera particulièrement boueuse, nos deux compères ressortant crépis de la tête aux pieds ! Malheureusement, la suite ne semble pas engageante. Nous revenons Gillou et moi peu après et c'est la découverte du plus grand volume du trou.

Si au départ, les blocs sont bien pris dans la calcite, la suite montre des équilibres qui laissent rêveurs et...prudents !

Des dalles de plusieurs tonnes tiennent comme par enchantement ou pas !

Un premier passage-clé se fait le long d'une dalle triangulaire peu sympathique !

Une seconde escalade exposée permet de franchir une étroiture sous la dalle au 1er plan aboutissant dans une vaste diaclase : la suite paraît immense !

Un trou dans les blocs se franchit après la pose d'une main courante.

La salle du Mur devient de plus en plus boueuse vers le sommet, tapissée d'innombrables strates instables rendant le parcours dangereux.

La salle se termine sur un immense mur sédimentaire d'où provient une arrivée active temporaire : le volume est causé par une faille majeure mettant en contact des strates épaisses et homogènes et un empilement de strates fines à joints argileux.

Le chaos se poursuit entre la paroi de gauche saine et celle de droite qui semble prête à s'effondrer dans le vide !

Nous franchissons des montagnes russes de blocs en délaissant les remontées vers le plafond pour aboutir à une belle galerie concrétionnée active en crue, la Rivière Ephémère, butant sur coulée stalagmitique ; nous sommes de l'autre côté du terminus du laminoir du Pizzaïolo comme le prouvera la topo ! Un départ latéral attend d'être élargi...

Pour avoir bougé, ça a bougé (flexure de la rivière Ephémère) !

Le chaos devient parfois presque vertical jusqu'au plafond sommital de la salle.

Une étroite banquette permet de monter au-dessus du "Mur" et de surplomber la salle.

Un dernier petit ressaut permet de prendre pied dans un vaste laminoir d'où proviennent deux actifs temporaires. Planter un spit dans une paroi aussi enduite nécessite de creuser pour trouver de la roche solide.

Le sol du laminoir est marqué d'une profonde entaille prouvant que l'énorme remplissage de la paroi Est de la salle est en train de s'effondrer vers la salle (le fameux "Mur").

Les sorties suivantes seront consacrées à s'attaquer à une petite arrivée d'eau temporaire dénichée par Michel D.

Une cheminée cachée derrière des blocs permet de gagner encore de la dénivelée.

Une petite salle latérale perchée sur le côté de la salle du Mur révèlera un départ ventilé poursuivi sur 10 m à désobstruer.

Cheminée Lionel

Revenu d'une explo de la salle du Mur, Lionel explore une cheminée remontante qui aboutira dans la méga-trémie de la salle du Mur.

La cheminée subverticale adhère bien.

Base et sommet d'un R5 remontant débouchant dans une galerie plus vaste.

La jonction avec l'itinéraire vers la salle du Mur.

Boyau du Quartz

Le boyau du Quartz s'ouvre à droite du laminoir sommital de la salle du Mur ; tout le monde a participé à sa désobstruction toujours en cours.

Le boyau alterne un passage bas, une petite remontée sur coulée et un méandre concrétionné très exigü ; un léger courant d'air s'y fait sentir, sensiblement diminué par le rafraîchissement extérieur.

Le retour de la salle du Mur donne prétexte à un pré-lavage !

Tout ce travail n'a pu être rendu possible que par l'esprit d'équipe qui anime notre groupe où la solidarité permet la motivation sur le long terme ! Le réseau développe désormais 2205 m topographiés (- 15/+ 54) et annonce la poursuite des explos sur le long terme tant il reste à faire dans cette cavité, véritable manuel géomorphologique du Jurassique. Les dernières crues ont refermé le réseau pour de longs mois. 

L'auteur s'excuse de la médiocre qualité de certaines photos, notamment en grands volumes, mais elles ont été prises en général en cours d'explo et le temps nous était compté...

Thierry