Dimanche 31 août
Perte des Trois Petits Cochons ( Montréal )
Rémy, Jérôme, Kim, Pat.
Cette cavité a été explorée par Rémy et ses collègues du C.S.Joyeuse en mars 1998 après désobstruction de l'entrée. Ils butent alors sur un siphon à - 19 m et à 372 m de l'entrée. Trop étroit, ce dernier ne pourra pas être franchi malgré deux tentatives ( S.Kleyman puis P. Bigeard ).
En 2003, Judi et Rémy lèvent la topo puis le trou retombe dans l'oubli.
Topographie extraite de Tubes N°23 / 2002. Bulletin du CDS 07.
Seuls une petite escalade et l'affluent des Sirènes n'ont pas été forcés ce qui titille Rémy qui nous en parle depuis longtemps. Ce seront les objectifs des trois petits cochons et du grand méchant loup constituant notre équipe d'aujourd'hui.
Sachant qu'il faudra se tremper, nous nous équipons tous, dès l'entrée, d'une fine néoprène.
Les crues ont apporté une multitude de branches qui obstruent la perte et nous ne sommes pas sûr de pouvoir passer.
Finalement c'est sans difficulté que nous pourrons rejoindre la galerie basse après la descente de trois petits ressauts.
Il nous faut ensuite ramper dans le sable et franchir quelques passages bas. Mais très vite sensation de fatigue et essoufflement nous alertent de la présence de CO2 nous obligeant à ralentir le rythme et à faire de longues poses. Comme un gros nigaud, j'ai oublié d'emporter mon détecteur et nos estimations oscillent entre 2 et 3% ( plus près de 3 à mon avis... )
Belle section de galerie corrodée. On peut observer sur les banquettes les lits de chailles brunâtres. |
La motivation en prend un coup et nous nous trainons malgré tout, avec vigilance, vers le fond. A mi-parcours, nous laissons notre kit désob au départ de l'affluent des Sirènes et poursuivons vers le siphon. La taille de la galerie s'agrandit se transformant en un haut méandre où nous avons l'impression de respirer un peu mieux.
Aujourd'hui le débit de l'actif est insignifiant et Rémy constate l'apport de grandes quantités de sable depuis sa dernière incursion il y a plus de vingt ans. Le sol au niveau du siphon terminal est remonté de plusieurs mètres ne laissant dorénavant qu'un étroit boyau noyé.
Ce qu'il reste du départ du siphon terminal après son comblement partiel par le sable. |
Demi tour et escalade au passage du petit départ en hauteur qui se révèlera impénétrable et peu engageant.
Nous rejoignons ensuite le départ de l'affluent des Sirènes qui commence par un passage bas ensablé donnant immédiatement sur un laminoir noyé.
Le départ sableux de l'affluent en rive droite de la galerie. |
Après avoir enlevé un peu de sable, Jérôme s'y engage tête première et fait machine arrière peu convaincu ( la suite lui donnera raison ). La voûte s'abaisse ne laissant qu'un passage décimétrique où le CO2 est bien présent. Je m'y faufile prudemment à mon tour mais sur le dos et les pieds devant.
J'arrive tout doucement à gagner quelques mètres le nez au plafond mais après un virage à droite ça ne passe plus du tout.
Le rendez vous avec les sirènes ne sera pas pour aujourd'hui...
Beau spécimen de sangsue qui a pris le gant de Rémy en affection. |
Pat