dimanche 31 octobre 2021

Vendredi 29 octobre


Grotte - résurgence du Courant d'air  ( St Agnan en Vercors ) 


     Comme l'an passé ( Voir CR du 18/9/20 ) un mail de S.Emmer m'indique que la cavité est de nouveau désamorcée. Du coup nous programmons une sortie commune avant le changement de météo annoncé pour la nuit de samedi. 
     Je pars jeudi soir coucher sur place et reçois le lendemain matin un coup de fil de Stéphane m'annonçant qu'il ne pourra pas m'accompagner car il s'est fait la veille une entorse en prospectant sur le Glandasse.

La Chapelle St Alexis qui domine le départ de la Combe Male où s'ouvre la cavité.
     Je me re-motive tant bien que mal et pars seul affronter une nouvelle fois ce trou bien rébarbatif. J'ai récupéré la veille chez Judi une sonde Reefnet qu'il m'a programmée en pas d'une heure. J'espère que celle la fonctionnera bien et que je pourrais dans un an avoir accès aux données enregistrées *.
    Arrivé au siphon aval, ce dernier est 50 cm plus haut que d'habitude et je galère pour fixer ma cornière d'un mètre qu'il me faut tordre pour la placer correctement; j'en profite aussi pour noyer le cul de mon perfo en forant le second trou...


    Je file ensuite vers l'amont à un rythme plutôt tranquille et me débarrasse de ma ponto à la Salle de l'Epicerie après 750 m de crapahut. Après un frugal repas dans la Salle du Balcon, j'attaque la remontée des puits en maudissant celui qui a oublié d'agrandir la sortie en sifflet particulièrement chiante du sommet du P16 ( on ne peut s'en prendre qu'à soi même... )

Le sommet du P16 et cette fichue sortie qui donne accès au boyau des Silex.

     Arrivé à mon précédent et dernier point topo je m'équipe en conséquence et commence les levés; la zone étant pleine de mondmilch, je béni ma vieille Texair qui me protège pas trop mal de ce cataplasme glacé. Changement d'ambiance en arrivant enfin dans le Grand Méandre : ce dernier mesure une quinzaine de mètres de haut pour un mètre de large et l'on y navigue à différentes hauteurs au gré des comblements de blocs qui l'encombrent. Je retrouve avec soulagement mon ancien balisage de 91 ( toujours en bracelets de billets de banque mais violets à cette époque... ) car mal secondé par ma vacillante mémoire ce n'est pas toujours évident de retrouver les bons passages. La topo n'avance pas bien vite car je m'astreins à ne pas trop bâcler. Au bout de trois heures je commence à être bien rafraîchi mais je me suis promis d'essayer d'aller jusqu'au puits de l'Arkass encore bien loin. Malheureusement une goutte d'eau scélérate s'écrasant sur la lentille de mon Disto le rendra un bon moment inopérant et sifflera l'arrêt de la topo. 

La topo s'arrêtera là pour aujourd'hui.
     Le retour sera plus rapide qu'à l'aller et trois heures plus tard je serai dehors après 10 heures passées sous terre mais un brin déçu de ne pas en avoir fait un peu plus. Le développement topographié atteint 1589 m pour une dénivellation de 144 m mais il me reste encore quelques centaines de mètres avant de rejoindre, tout à l'amont, mon arrêt de septembre 91.

La zone des puits ré-équipés de nouvelles cordes avec Jérôme durant le camp Vercors de l'année dernière.

     * Merci au CDS 07 pour le prêt de la sonde. 
     Les mesures enregistrées devraient permettre de mieux appréhender les timings d'ennoiement et de vidange de la cavité. Je ne connais pas le temps de réaction suite à un gros orage sur le plateau, par contre on sait que la réouverture, si ça siphonne, peu prendre beaucoup de temps et que l’attente derrière serait longue et misérable. 
     Lorsque qu'en crue l’entrée du laminoir dégueule, cela signifie qu’il s’est formé derrière un ennoiement d'environ 200 m de long avec un point bas à - 7m au niveau du siphon aval ensablé qui ne peut évacuer au maximum qu’un litre seconde. ( c'est le débit maxi que l'on constate à la résurgence même lorsque la rivière est en crue )
     Je me suis amusé à faire un petit calcul en reprenant mes données topo et en estimant grossièrement les volumes et les débits. Après une crue, lorsque l'eau arrête de couler par le laminoir d’entrée, au niveau de la jonction laminoir/rivière ( cote - 2,50 ) il reste alors un siphon de 140 m de long d’un volume estimé à environ 600 m3.
     La crue terminée il faudrait environ 6 jours minimum pour qu'il se vidange intégralement avec un débit revenu à un litre seconde au siphon aval ( sans tenir compte de l’apport permanent ). Et dès qu'il pleut on remet les compteurs à zéro !
      Dans l'autre sens, une crue de 10 l/s le ferait siphonner en 18 heures, en 9 heures à 20 l/s et en 6 heures à 30 l/s. Ce dernier chiffre est assez proche du débit estimé lorsque la rivière en grosse crue dégueule par le laminoir d’entrée. Tout ceci est à prendre avec des pincettes mais incite à la prudence en cas de météo incertaine.
     Il est d’ailleurs toujours intéressant d'aller voir à chaque début d’explo le niveau de l’eau dans le siphon aval qui peut quelquefois être encore rempli sur une hauteur de plusieurs mètres.

                                                                              Pat
 

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