jeudi 14 janvier 2021

Samedi 9 janvier


Grotte Peyren ( Sanilhac )

David, Anne-Marie, Jérôme ( en surface )
et Judi, Benoît, Pat.

     En ce début d'année, il fait froid, les chauffages ronflent à plein tube ( pas chez tout le monde... ) et c'est le temps idéal pour aller repérer les courants d'air soufflants prometteurs.

     Jérôme nous propose d'aller craquer des fumigènes dans la salle terminale de la Grotte Peyren où le fort courant d'air constaté l'été nous faisait miroiter l'existence d'une traversée ( voir CR du 18/9/2018 ). 



     La cavité ne présente aucune difficulté mais l'accès à la grosse galerie est défendu par une minuscule entrée suivie d'une première voûte mouillante étroite et un peu anxiogène de 7 m puis d'une seconde un peu plus large d'une quinzaine de mètres.

Ad agusta per angusta...






     Dehors il fait 0° et le trou aspire bien. Une fois nos néoprènes enfilées, une première reconnaissance nous permet de constater que le niveau d'eau est un peu plus haut qu'en été ( la neige a un peu fondu ) et que forcer l'étroiture sur le ventre nous obligerait à une apnée rebutante.

     Marche arrière et nouvel essai sur le dos sans faire trop de vagues. Le casque est en bout de bras, le nez dans la fissure supérieure et cette fois ça passe beaucoup mieux
     Une fois le passage validé, nous nous enquillons à la queue leu leu en tirant nos kits que décoince l'équipier suivant. 

C'est parti pour la trempouille...

     La seconde VM est franchie à plat ventre mais il faut quelquefois pousser les graviers sur le côté pour se frayer le passage. 
     Nous poursuivons par le méandre pour arriver dans la grande galerie ébouleuse dont les dimensions augmentent au fur et à mesure que nous remontons la rivière. 

Nous sommes dans le Trias et ses formes de galeries caractéristiques aux nombreuses strates éboulées.

Après avoir passé la trémie de + 10, à 200 m de l'entrée, nous déambulons dans une large conduit de 8m x 8m encombré de blocs et de dalles écroulés.


Les côtés de la galerie sont occupés par de longs tabliers d'éboulis terreux et instables sur lesquels il faut progresser pour shunter les chaos de blocs. 




    A 400 m de l'entrée, la rivière sort d'un éboulis que l'on remonte d'une vingtaine de mètres pour déboucher, par une étroiture, dans la grande salle, terme de nos explorations.


La partie nord de la salle terminale vue d'en bas.

     Nous découvrons que contrairement à nos prévisions, le courant d'air a fortement diminué et que nous sommes loin du zef de traversée fantasmé lors de notre visite de 2018. 


La partie ouest de la salle. A gauche de Benoît, la tache noire recouvrant l'éboulis est due aux éclaboussures d'un petit actif en provenance d'une fissure du plafond.


     Après quelques photos dans la salle, nous chauffons dans une casserole notre poudre fumigène composée d'un mélange non toxique de sels d'ammonium, de colophane et de lactose utilisé dans le spectacle. Mais il faut croire que notre poudre à dû prendre l'humidité car notre fumée de Sioux n'a vraiment rien de volcanique et nous ne produisons qu'une pâlichonne fumerolle qui se dissipe rapidement dans les hauteurs de la salle. Et même en transportant dans tous les recoins notre fumante gamelle, nous ne repérons aucun pertuis aspirant.

Vue générale de la salle dont les parois sont décorées par endroits de coulées de calcite blanche.

    Nous ne sommes pas vaincus pour autant car il nous reste une arme secrète sous la forme de deux fusées de détresse dont l'épaisse fumée orange sera, nous l'espérons, repérée par l'équipe extérieure. 
     Jérôme ayant eu la veille quelques déboires ( trois points de suture... ) en essayant au préalable ce type de fusée, c'est avec une grande prudence que Benoît ( désigné d'office ) déclenchera le feu d'artifice dans la salle et donnera le signal du repli général.
    Au retour, bien réchauffés dans nos néoprènes, nous nous essayons à quelques photos des jolis volumes rencontrés.





    Une fois sortis, nous rejoignons Anne-Marie et David qui prospectent sur les flancs sud du Roubreau à la recherche du banc de calcaire et d'un hypothétique panache de fumée. Ils sont aidés en cela par Jérôme qui, installé de l'autre côté de la rive, scrute le secteur aux jumelles.
      Mais point de fumée ni orange ni blanche comme au Vatican : nous n'aurons pas d' habemus caverna aujourd'hui et rentrerons bredouilles.
     Avant de partir, David ayant recueilli auprès d'un autochtone des informations précises, nous allons pointer le Trou du Prado; une petite cavité qui s'était ouverte dans les années 50 et qui a été entièrement rebouchée depuis.
     A notre grande surprise elle semble se situer à une vingtaine de mètres seulement du Trou de la Solifluxion, un soutirage découvert en octobre 2018. Ce qui semblerait indiquer qu'il se passe bien quelque chose dans cette zone et que cette entrée ( bien placée mais bien colmatée ) n'était pas si inintéressante que ça...


                                                                                                            Pat

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